Marqué par ses années de formation à Vannes et après trois ans passés dans le nord de la France, à Beauvais puis à Marcq-en-Barœul, Côme Berrod est rentré au bercail en s’engageant avec le REC. Acharné de travail, sur et en dehors du terrain, le demi de mêlée a même été nommé président de l’association des joueurs du REC, un autre poste dans lequel il s’investit pleinement…
« Côme est quelqu’un de très intense et quand tout va bien, c’est l’extase, mais quand ça va mal, c’est la fin du monde. On ne peut pas vraiment le lui reprocher car il fait tout à fond, à tel point que nous l’avons nommé président de l’association des joueurs. C’est une bête de travail, pas que sur le terrain. C’est cette personnalité assez extrême qui fait qu’il est autant apprécié dans le vestiaire. Il est qui il est, sans aucune honte, et c’est probablement ce second degré qui fait de lui le mec le plus drôle de l’équipe ».
L’éloge est sincère, direct, signé Alexandre Fau, talonneur et capitaine du REC Rugby, au moment de décrire son coéquipier, Côme Berrod. Un joueur et un homme qui ne triche pas, jamais loin non plus pour une bonne vanne, tout autant que pour aller au charbon. Rien d’étonnant alors quand on apprend que le rugby lui a permis de se canaliser, plus jeune : « J’étais un peu turbulent quand j’étais petit et mes parents m’ont mis au rugby. J’ai tout de suite accroché ».
Si le futur demi de mêlée naît à Laon, dans l’Aisne, « sur un caillou », les premiers pas ballon en main se font bien plus au sud, plus précisément au RC La Sévenne, à côté de Vienne, en Isère. La raison ? Un papa sapeur-pompier et régulièrement muté.
« C’était l’année de la montée et j’avais tout juste 18 ans. J’ai dû rentrer vingt minutes devant 4000 ou 5000 personnes. C’était un moment fort »
Au gré des mutations de son père, Côme Berrod déménage à Alençon, Brive et enfin à Vannes, avec un véritable coup de cœur pour la région : « Cela fait 15 ans que mes parents sont en Bretagne. J’ai fait toute mon école de rugby à Vannes et tous mes potes de collège et lycée sont originaires de là-bas. C’est aussi pour ça que je m’identifie à la région. Aujourd’hui, je ne me vois plus habiter loin de la mer et de la famille », précise-t-il.
Avec les espoirs du RCV, il est notamment champion de France Balandrade aux côtés d’un certain Lucas Ollion, dorénavant coéquipier au REC. La même année, il fête également son premier match avec le groupe professionnel face au promu Saint-Médard-en-Jalles, alors en Fédérale 1 : « C’était l’année de la montée et j’avais tout juste 18 ans. J’ai dû rentrer vingt minutes devant 4 ou 5000 personnes. C’était un moment fort ». Cantonné ensuite aux espoirs, et après discussion avec son entraîneur de l’époque, il décide d’aller se confronter au monde adulte et rejoint le Stade Nantais en prêt lors de la saison 2018-19.
Le retour en Bretagne était inévitable
De retour à Vannes au terme de la saison, le covid arrive et signe la fin de son aventure bretonne. Direction Beauvais, alors en Fédérale 1 : « J’ai fait deux ans à là-bas. Je n’ai pas joué la première année car il y avait encore le covid, mais nous nous entraînions, et la deuxième année, nous perdons notre match de barrages pour accéder à la Nationale 2 aux tirs au but. Après ça, j’ai eu l’opportunité de monter en rejoignant l’Olympique Marcquois ».
Une dernière année dans le nord et puis s’en va. Après un an à l’OMR, le retour en Bretagne est inévitable. Cela tombe bien, le REC Rugby recherche un joueur sur le poste : « J’ai eu des échanges avec Kévin (Courties) et Vincent (Brehonnet), et ils m’ont fait part de leur volonté de recruter. Il y avait bien sûr du sportif, mais aussi du personnel avec une vraie volonté de rentrer en Bretagne. Je suis très heureux aujourd’hui ».
Alexandre Fau : « Tous les partenaires du club connaissent Côme car il les harcèle depuis des mois pour leur vendre le vin de l’association »
Titulaire d’un Master 2 Commerce-marketing vente et actuellement chargé de communication chez Groupama (le garçon recherche d’ailleurs un emploi à la fin de son CDD à partir du 3 mars 2025), Côme Berrod, en bon communicant, ne tarde pas à prendre les rênes de l’association des joueurs du REC Rugby. Surnommé « Lézard » ou « Le Lez’ » par ses coéquipiers, le demi de mêlée se faufile aussi bien sur le terrain qu’en dehors, notamment quand il s’agit de s’investir pour l’association des joueurs.
Pour en parler, qui de mieux que son capitaine Alexandre Fau : « Depuis qu’il est arrivé au club, il s’est beaucoup investi dans l’association des joueurs. Une des actions concerne une vente de vin aux couleurs de l’association que les partenaires achètent surtout pour nous faire plaisir. Tous les partenaires du club connaissent Côme car il les harcèle depuis des mois pour leur vendre ces bouteilles et il réussit plutôt bien ! Puis vient le temps du paiement et il harcèle tout le monde de nouveau. Un vrai roquet (rires) ! »
En attendant la prochaine cuvée et malgré un emploi du temps chargé – entraînement le matin, travail l’après-midi, match le week-end et donc présidence de l’association des joueurs – Côme Berrod savoure tout simplement son retour en Bretagne. Pour que le bonheur soit total, il ne reste plus qu’à aller chercher les phases finales, puis la montée en Nationale. Sûr que pour pareille ambition, l’opiniâtre Côme Berrod ne manquera pas de répondant et de mordant !