Comme tout va très vite dans le football, il serait sans doute malvenu d’affirmer que le Stade Rennais est définitivement hors de danger mais en enchaînant une quatrième victoire en cinq matchs et autant de « clean-sheets », le SRFC va beaucoup mieux comptablement et se retrouve propulsé en onzième position, une place où l’air est évidemment beaucoup plus respirable.
À l’image du quatrième but encaissé par Montpellier avec un pénalty arrêté par Lecomte mais revenant directement dans les pieds d’Arnaud Kalimuendo, le sort décide parfois de s’acharner, surtout quand on est en bas, d’où la nécessité d’ apprécier ces séries positives, même si le contenu n’est pas toujours beau à voir. En y regardant d’un peu plus près et malgré le score fleuve, le Stade Rennais s’en tire plutôt bien dans l’Hérault.
« On aurait dû se faire punir »
Le scénario a tourné en faveur des « Rouge et Noir », notamment en première période : « Je ne suis pas très satisfait de la première période sur la qualité technique et sur nos choix de relance où nous nous sommes entêtés à venir à l’intérieur, là où j’avais demandé à ne pas venir pour les contourner et aller chercher de la profondeur parce qu’ils étaient très attachés à venir sur l’homme et donc, libérer des espaces. On aurait dû se faire punir. C’est ce que je leur ai dit à la mi-temps. On était heureux de mener 0-1 », acquiesce, lucide, Habib Beye au micro de DAZN.
Montpellier effectivement dur sur l’homme, Adrien Truffert peut en témoigner avec un premier gros contact sur un duel aérien après dix secondes de jeu, une semelle reçu ensuite et enfin le pied de Jordan Ferri pris sur le genou valant un carton jaune au Montpelliérain. Si Rennes se procure la première occasion par l’intermédiaire de Djaoui Cissé sur une frappe lointaine, prémisse d’un petit bijou à venir, le MHSC répond instantanément, mais Brice Samba est vigilant face à Wahbi Khazri.
Peu avant le quart d’heure de jeu, sur corner, Lilian Brassier voit sa tête sauvée sur la ligne par la défense adverse. Rennes s’en tire bien une première fois sur un but refusé à Tchato pour un hors-jeu de Khazri au départ de l’action et ce, déjà, pour quelques centimètres. Quelques instants plus tard, Brice Samba passe tout proche de la correctionnelle en relançant directement dans les pieds de Téji Savanier. Seul aux 25 mètres et avec une cage vide, le capitaine héraultais ne cadre pas, d’autant plus surprenant quand on connaît le pied de droit du milieu de terrain montpelliérain.
Le petit bijou de Djaoui Cissé
Quand on parle de scénario qui ne tourne pas dans le bon sens, la première période est cruelle pour les pensionnaires de la Mosson. Seko Fofana ouvre d’abord le score d’une frappe enroulée aux 18 mètres après un cafouillage dans la surface (0-1, 27’). Le premier but de l’Ivoirien sous ses nouvelles couleurs. Juste avant la pause Andy Delort pense égaliser, mais son but est une nouvelle fois refusé pour hors-jeu, et toujours pour quelques centimètres.
Rennes fait la différence dès l’entame de seconde période. Après sa mise en route lors du premier acte, Djaoui Cissé récupère de nouveau le cuir aux abords de la surface sur un corner joué rapidement. La défense montpelliéraine lui laisse du temps, mais surtout trop d’espace, et sa frappe enroulée des 25 mètres vient embrasser le petit filet de Lecomte (0-2, 55’).
Le plus dur est fait pour les « Rouge et Noir » et la montée en puissance du jeune milieu de terrain rennais se confirme. À partir de là, les Bretons appuient et vont alourdir le score. D’abord par Lorenz Assignon, de la tête, trouvé aux 6 mètres par Ludovic Blas (0-3, 69’), puis par Arnaud Kalimuendo, sur pénalty donc en se faisant justice lui-même après un ceinturage de Sagnan dans la surface (0-4, 86’).
« Gagner 4-0 en football, ce n’est jamais facile »
Peu inquiété en seconde période, Brice Samba se signale tout de même avec une belle horizontale pour repousser une tête d’Andy Delort à un quart d’heure du terme. La dernière opportunité est rennaise, mais Mousa Al-Tamari, ancien pailladin rate sa tentative, seul face à Lecomte. Sans briller, mais efficace dans les moments importants, le Stade Rennais poursuit sa remontée au classement (0-4).
Un nouveau succès qui satisfait forcément Habib Beye, mais qui n’empêche la mesure : « Nous sommes très satisfaits, car gagner 4-0 en football ce n’est jamais facile. J’avais dit à mes joueurs avant le match que ce sont sûrement les matchs les plus difficiles parce qu’on a l’impression de jouer une équipe mal classée, mais vous savez que ce sont ces matchs-là qui demandent le plus d’attention et de concentration.
Dans l’acquisition d’un projet de jeu, avec des nouvelles idées et ce qu’on demande à cette équipe, on sait qu’il y aura à un moment donné un aspect cyclique où l’assimilation est parfois bonne, mais aussi forcément des moments où il y a un peu de flottement, et c’est ce qu’il s’est passé aujourd’hui ». Loin d’avoir retrouvé son lustre d’antan, le Stade Rennais peut déjà avancer l’esprit plus tranquille sans craindre le fardeau d’une défaite au premier coup de vent contraire. Rien que pour ça, Rennes est, en partie, hors de danger…
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