Après des postes d’adjoints au Pôle espoir de Dinard puis auprès des féminines de Quimper, Léo Bonnin a pris la tête du centre de formation rennais, en lieu et place d’Olivier Bouvet, promu à la tête de l’équipe première. Son nouveau quotidien, sa vision du club et les obligations d’un centre de formation professionnel, suivez le guide !
Son arrivée au club et son rôle de formateur
« C’est la suite logique après avoir entraîné un pôle », introduit Léo Bonnin. Déjà intéressé par le poste à sa sortie du pôle espoirs de Dinard, l’opportunité s’est donc finalement présentée cet été, suite à la nomination d’Olivier Bouvet avec le groupe de Ligue B. Un choix cohérent dans son projet professionnel, mais également un choix de vie : « Le lien social a été un facteur très important car j’étais un peu loin de tout le monde et j’ai quasiment tous mes amis ici. À Quimper, j’entrainais des filles, et le fait de changer en m’occupant de garçons m’intéressait aussi. Je savais que le REC Volley avait un bon centre de formation. D’ailleurs, plus de la moitié des joueurs dont je m’occupe aujourd’hui sont des jeunes que j’avais déjà à Dinard. Forcément, ça facilite les choses et ce n’est peut-être pas pour rien que le REC m’a proposé le poste ». Contacté par Éric Hallé pour rejoindre les « Noir et Blanc », son arrivée s’inscrit donc dans la continuité. Un poste particulier où l’accompagnement est primordial, notamment auprès de jeunes adultes : « Tout d’abord, il faut développer une confiance mutuelle, sans ça, c’est compliqué. Le vivre-ensemble est important et il faut instaurer un certain état d’esprit, avec du respect et de la communication. Par exemple, nous allons nous offrir des cadeaux à Noël ! Concernant le volley, il faut qu’ils aient des objectifs et qu’ils soient exigeants. De mon côté, j’essaie de varier les entrainements sinon ça devient vite rébarbatif », détaille Léo Bonnin, sans pour autant oublier les à-côtés. « À leur âge, il faut sortir. Parfois, en étant trop dedans, tu exploses et tu ne prends plus de plaisir. Ils ont des amis qui ne sont pas dans le volley et c’est important qu’ils sortent de cette bulle. »
Le fonctionnement du centre de formation
Malgré la liquidation du Rennes Volley 35 en 2020, le REC Volley a eu le droit de garder son centre de formation à condition de remonter. Une condition remplie dès l’année suivante. Une chance pour un club en reconstruction mais avec certaines obligations à respecter : « Nous devons avoir minimum cinq joueurs et idéalement entre six et huit. Nous devons leur proposer un logement, une aide pour les repas et leur fournir une tenue. En parallèle, il doit aussi y avoir un lien entre le volleyball et le scolaire car ils ont un double projet. Ils s’entrainent tous les jours et nous nous organisons avec les directeurs scolaires pour qu’ils puissent avoir des aménagements ».
En plus des entraînements quotidiens, les centres de formation français ont désormais leur compétition. Un championnat aménagé, l’Elite Avenir, qui permet aux jeunes joueurs de s’affronter entre eux et de lisser le niveau, parfois inéquitable auparavant : « Il y avait un écart de niveau car les centres de formation évoluaient dans des divisions où il y avait des équipes premières, avec souvent des joueurs plus âgés. Dans ce nouveau format, il y a des play-offs et ça te met quand-même un enjeu sportif à chaque match, même si ça reste de la formation ». Dans la zone ouest, composée de Saint-Jean-d’Illac, Saint-Nazaire, Rezé et Tours, les jeunes pousses rennaises performent et sont actuellement deuxième de leur poule.
Les échanges avec Olivier Bouvet
En complément du centre de formation, Léo Bonnin est aussi devenu l’entraîneur adjoint de l’équipe une : « Je suis présent sur les matchs à domicile. Avec le centre de formation à côté, je n’ai pas le temps de faire les déplacement. » Le REC Volley misant sur sa jeunesse, les échanges avec Olivier Bouvet sont réguliers : « On a une réunion tous les lundis et nous faisons un débrief du week-end déroulé et de l’état de forme des joueurs. Nous sommes accompagnés de Valentin Juan, le préparateur physique, et il y a toujours un lien entre nous trois. On réfléchit à comment nous allons organiser la semaine, au niveau physique et au niveau des besoins d’Olivier. On s’adapte en fonction de objectifs et des matchs importants ». Un suivi conséquent dans l’optique d’amener progressivement les jeunes vers la Ligue B : « L’écart de niveau est important entre un CFC et une Ligue A, mais on s’en rapproche davantage en Ligue B, même s’il y a encore un écart. C’est plus athlétique, ça va plus haut, ça tape plus fort et ça va plus vite. En face, il y a des joueurs d’expérience et ça fait des différences. Même si ça dépend du caractère de chacun, il y aussi l’aspect mental. Le jeune joueur, il a envie de « manger ». Certains vont avoir plus de mal avec l’envie de trop bien faire quand d’autres ne vont pas calculer. Ils sont dans une position avantageuse car ils n’ont pas vraiment de pression mais ils doivent aussi se montrer rigoureux ».