Si la sinistrose était le dress code des soirées rennaises de l’hiver, le printemps sera-t-il habillé d’ambition et pourquoi pas, d’une remontada de folie ? Evoquer l’Europe est-il aujourd’hui une blague ou une perspective lointaine pas si folle ? Mars répondra en très grande partie à la question !
Le danger relégation définitivement écarté
Quatre victoires en cinq matchs, dont trois face aux mal classés Saint-Etienne, Reims et Montpellier, certes, huit buts marqués, zéro encaissé. S’il n’y avait pas eu cette défaite ultra-logique contre Lille (0-2), le bilan du nouveau coach rennais serait juste parfait. Mais ce match perdu doit pourtant être regardé de très près, tant il démontre aussi encore la fragilité encore persistante tant tactiquement et techniquement d’une équipe, qui montre en revanche une grosse pression dans sa mentalité.
Une rencontre qui révèle aussi la précarité et la fragilité d’une équipe hier en totale déliquescence et aujourd’hui, sur la bonne pente, sans pour autant enthousiasmer les foules, à l’image des sifflets reçus malgré la victoire contre Reims au Roazhon Park. Le public, très patient avec son équipe ultra-décevante cette année, prévient à sa manière que rien n’est oublié même si tout le monde doit aujourd’hui tirer dans le même sens pour aller de l’avant.
Onzième désormais à distance probablement définitive de la zone rouge, le Stade Rennais va décider, en ce mois de mars, s’il jouera ou non quelque chose d’ici à la mi-mai et la conclusion d’un championnat qui aura été des plus compliqués. Déjà battu à 13 reprises, on imagine mal le Stade Rennais ne plus être vaincu mais pour autant, un classement dans le top 9, et plus si affinités, ferait moins tâche et ferait ainsi mieux passer une pilule très dure à digérer, à tous les étages.
Incorporer les nouveaux, créer une équipe et trouver une identité
Parler à ce jour d’un objectif sur la saison en cours apparaît compliqué, si tant est que le maintien soit considéré comme acquis. L’ambition sera alors autre, décorrélée du classement et des résultats bruts. Le Stade Rennais, quelconque voire mauvais une bonne partie de la saison, doit retrouver un visage séduisant, de la solidité défensive et du punch offensif.
L’allant, les sourires, le plaisir du jeu, autant de notions oubliées sous Julien Stéphan et Jorge Sampaoli et qui commencent, petit à petit, à repointer le bout du nez avec Habib Beye. La nouvelle défense Jacquet-Rouault-Brassier est séduisante, sécurisante et plutôt convaincante pour le moment, Seko Fofana va monter en régime et Djaoui Cissé apporte une note de fraîcheur qui fait du bien tandis que Musa Al-Tamari et Kazeem Olaigbe vont avoir à trouver le bon rythme pour soulager le toujours efficace duo Ludovic Blas-Arnaud Kalimuendo sur le front de l’attaque.
Tout cela en vue de bien finir, évidemment, mais surtout de préparer le prochain championnat avec un effectif qui devrait rester stable, exceptés les départs probables de Steve Mandanda et sans doute Adrien Truffert et Arnaud Kalimuendo, pour qui les offres pourraient cette fois-ci être acceptées. Le mercato d’anticipation, nous dit-on, doit se traduire par des actes, avec si possible confiance prolongée en Habib Beye si celui-ci gagne par les résultats le mérite de s’installer dans la durée. De vrais challenges, à tous les étages, pour des acteurs qui ne peuvent être que revanchards et désireux d’effacer une très vilaine année 2024…
L’Europe ? Sérieusement ?
Prenez-nous pour des fous, pas de soucis mais le football a réservé de pires scénarios ! Le Stade Rennais européen, est-ce encore possible ? Eh bien, pourquoi pas ! Dans une Ligue 1 des Talents où les plus gros talents concernent surtout les pronostiqueurs semaine après semaine, où la régularité est un rêve lointain pour tous en dehors du PSG et de l’OM, tout reste possible. La marge d’erreur, en revanche, est infime et cela commence dès samedi, avec la réception de l’ogre parisien.
Forcément focus sur son match retour à Liverpool, le club de la capitale aura peut-être l’esprit ailleurs et Rennes devra être à 200 % pour tenter l’exploit d’être le premier à faire tomber Paris en championnat cette saison. Viendront ensuite deux déplacements, à Lens, très mal en point (4 défaites d’affilée en L1) puis Angers, pas beaucoup mieux depuis quelques semaines, avec la réelle perspective d’empiler de nouveaux points. Dix unités séparent, à dix journées de la fin, Rennes de Lyon, sixième.
La remontada est mathématiquement très compliquée mais pas impossible, à l’image de celle réussie par le club rhodanien l’an passé, qui avait un point de moins que le Stade Rennais au même moment de la saison alors que le sixième était déjà à 39 points. Un exemple à suivre et un adversaire qu’il faudra battre chez lui fin avril avec également Auxerre (dom), Le Havre (ext), Nantes (dom) au programme.
Le parcours du combattant s’achèvera en mai avec Toulouse (ext), Nice (dom) et Marseille (ext)… Un calendrier équilibré, qui n’autorisera aucun loupé mais qui ne doit pas non plus être jugé comme insurmontable. Aux Rennais de rendre cette saison totalement dingue et improbable, cette fois-ci du côté pile !
