Handball – CPB : Mathilde Le Maire, de la N3 à la N1 en passant par Bercy, voit la vie en vert !

Mathilde Le Maire a tout connu avec le CPB Hand
Mathilde Le Maire sous les couleurs cerclistes.

Bien qu’encore jeune, Mathilde Le Maire est l’une des anciennes du CPB Handball et continue de savourer l’ambiance de Géniaux, qui mêle ambition sportive et convivialité. Très utilisée cette saison, elle revient sur les recettes du succès cercliste.

Vous étiez attendues au tournant après une première saison très réussie. Comment juges-tu cette seconde saison en N1 et quels sont vos secrets ?

Je pense qu’il n’y a pas vraiment de secret, simplement une vie de groupe qui se prolonge d’année en année et qui rejaillit sur le terrain. Nous sommes six joueuses qui étions déjà là il y a six ans, en N3, avec ce vécu, la finale de la coupe de France à Bercy, les montées et les nouvelles arrivées au fil des années ont toujours parfaitement été intégrées puis amené leur personnalité au groupe. C’est tout cela qui fait cette force et cette solidarité que l’on retrouve ensuite en match.

Au point d’assurer le maintien si tôt dans la saison ?

Mathématiquement, ce n’est pas fait mais il est vrai que nous sommes en très bonne voie pour valider une seconde saison en N1. Nous avons la chance d’avoir un groupe qui se connaît bien, les méthodes et principes de jeu d’Alan Gauvineau, notre coach, sont assimilés depuis longtemps et notre état d’esprit, avec une grosse défense, fait que l’on s’accroche, qu’on ne lâche rien avec de grosses batailles en défense et des remontées de balles rapides. Le club est aussi connu pour cela.

« Malgré mes 25 ans, je suis une ancienne du groupe et j’essaie d’apporter le maximum sur le vécu »

A titre personnel comment juges-tu ta saison et ton évolution ?

Cette saison, je joue beaucoup et je me sens très bien dans l’équipe. J’adore défendre, aller au combat et avec la blessure de Camille, je vais être amenée à jouer encore plus en défense. Cela tombe bien, j’adore cela ! Je préfère aujourd’hui permettre aux copines de marquer avec un bloc ou aider ma gardienne en défense plutôt que de marquer moi-même, bien que ce soit aussi mon rôle à l’aile.

Le partage du poste avec Soukaïna se passe super bien, on s’apporte réciproquement malgré nos 5 ans d’écart et c’est toujours intéressant pour progresser. Malgré mes 25 ans, je suis une ancienne du groupe et j’essaie d’apporter le maximum sur le vécu.

Cela fait quinze ans que tu pratiques le handball. Le plaisir est-il toujours au rendez-vous ?

Pour jouer à ce niveau en faisant quatre entraînements par semaine en parallèle des études ou d’un métier pour d’autres dans le groupe, il faut être passionnée, oui. Chez moi, le sport est une histoire de famille. Mon père était entraîneur de foot et ma grande sœur a joué à Brest en D2 à l’époque et remporté la coupe de France avec le BBH.

J’ai marché dans ses pas, forcément, et effectué toutes mes classes à Pouagat, dans les Côtes d’Armor avant de rejoindre Rennes il y a six ans pour mes études en STAPS. C’est à ce moment-là que j’ai rejoint le Cercle Paul Bert.

Tu as depuis changé de projet professionnel…

Oui, j’ai réalisé assez rapidement que les études que j’avais entamées n’étaient pas les bonnes. J’ai essayé d’autres choses, les cours à distances pendant le COVID n’étaient pas vraiment fait pour moi puis j’ai voulu passer mes diplômes d’entraineur pour évoluer dans le handball de façon professionnelle par la suite. J’ai passé un an pour valider un diplôme Type 4 avec la Ligue de handball de Bretagne au Cercle, avec Manu Marty comme tuteur.

C’était génial mais j’ai aussi réalisé à ce moment-là que je ne pouvais pas faire de ma passion, le hand, un métier. Du moins pas pour l’instant. Je ne me sens pas encore prête pour donner 100 % de mon temps au sport, j’ai besoin d’autres choses dans mon équilibre.

Tu as du coup basculé sur un BTS Commerce…

Je voulais aller sur autre chose de totalement différent du hand et j’aime beaucoup ce que je fais aujourd’hui. Il y a des relations humaines, c’est ce que j’aime, avec aujourd’hui une spécialisation pour proposer des alternances à des publics en difficulté. Il y a beaucoup à faire, c’est passionnant.

Le souvenir de la coupe de France est-il le plus fort vécu au CPB ?

Comment oublier un truc pareil ? Tout le club était là, à Bercy, on a vécu quelque chose de dingue, avec la victoire couplée à la montée en N2, dans une année où tout nous réussissait. Après, il y a eu aussi beaucoup d’autres grands moments, sur et en dehors du terrain (rires) !

« Les matchs couplés à Géniaux sont une chance et nous constatons que le public vient autant pourcles gars que pour nous. »

Comment cela se passe-t-il avec les garçons, eux-aussi en N1 ?

C’est une des forces majeures pour le club. Aujourd’hui, nous avons deux équipes au même niveau, le plus haut sur le plan national pour les amateurs, et tout le monde s’intéresse aux performances des uns et des autres. Les gars viennent nous voir dès que c’est possible et inversement.

Les matchs couplés à Géniaux sont une chance et nous constatons que le public vient autant pour les gars que pour nous. C’est une grande réussite de notre projet, avec des techniciens et formateurs aussi investis sur la section masculine que féminine. C’est aussi ça, l’ADN du CPB Handball.

Vous participez en ce mois de mars aux « sports s’emm’Elles », un moment de partage pour le sport rennais. Une occasion aussi de découvrir d’autres sports et collègues ?

Je suis passionnée de sport, j’adore aller en voir dès que j’en ai l’occasion. J’aime le tennis, le foot aussi et je suis très impressionnée par le rugby féminin et l’intensité physique que les filles mettent à chaque match. C’est dingue et je n’irais pas me confronter à elles. Le volley est aussi très impressionnant, avec cette répétition de sauts.

Je me demande comment elles font pour ne pas se faire les croisés une fois par semaine ! Pour ce qui est de l’événement, je trouve vraiment ça super, avec la possibilité pour nous toutes de discuter, d’échanger et de partager nos expériences, nos sports. Ces évènements sont très positifs et ne sont pas excluants pour autant, beaucoup d’hommes s’intéressant beaucoup au sport féminin et l’accompagnant au maximum.

Après, il reste hélas encore des gens qui ont aussi besoin de manifestations de ce type, genrées, pour comprendre que le sport n’est ni féminin, ni masculin, il est le sport tout simplement. En ce sens, le hand en vétéran, le sandball ou le foot gaélique, pratiqués en mixte, sont de super exemples pour continuer de faire avancer les mentalités.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra