Malgré des exploits retentissants contre les équipes de tête, les filles du Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball ne sont pas tirées d’affaire pour le maintien. Les semaines à venir seront décisives pour enchaîner une troisième campagne dans une Division 2 dont la mue est programmée à la rentrée prochaine.
L’arrêt des compétitions de handball amateur touche les clubs régionaux et départementaux. Mais pas que ! Avec une équipe évoluant depuis cette saison en Nationale 1, le SGRMH est également impacté. Il se retrouve désormais avec un groupe de joueuses prometteuses en vacances ou presque… Certaines d’entre elles sont régulièrement amenées à intégrer le groupe de D2, au gré des blessures ou des méformes. Un casse-tête de plus au moment d’appréhender les matches, pour Olivier Mantès et son staff. Un casse-tête parmi d’autres dans une année où le plaisir aura été rare et précieux.
De retour dans une D2 qu’elles avaient quittée en 2019, les filles de Saint-Grégoire vivent une nouvelle saison pleine de contrastes. La progression et la continuité restent bien difficiles à jauger au fil des semaines. La faute à ce fichu virus qui a stoppé net la phase de playdowns la saison passée et qui pénalise lourdement, également, l’exercice 2020-21.
Si la D2 féminine a gagné, au prix d’une lutte de tous les instants, le droit de continuer à jouer, cela aura inévitablement, pour beaucoup de clubs, des conséquences fâcheuses que l’on mesurera en juin. Les clubs dans la même configuration que le SGRMH, qui ont travaillé dur pendant dix ans pour se développer autour des partenariats privés et du mécénat, avec une structuration à tous les étages, se retrouvent aujourd’hui en difficulté. D’autres ont été maintenus en vie par des subventions publiques qui représentent une grosse partie de leur budget.
Une certitude : avec les huis clos et l’année passée en apnée par beaucoup, l’ensemble de la discipline est tiré vers le bas. Pourtant, une réforme de la division a été validée et une nouvelle D2 verra le jour l’an prochain, avec une poule unique de 14 équipes. Si l’idée est bonne (il s’agit de renforcer la visibilité d’un championnat qui peine à trouver la formule idéale), le timing surprend, au vu du contexte. Toujours est-il que pour avoir 14 équipes contre 16 actuellement, réparties en deux poules, il faudra deux descentes, non compensées par des promus venant de N1, les championnats amateurs ayant été gelés. Et attention, c’est là qu’il va falloir prendre quelques notes !
Une finale sur un match sec ou des playdowns new look
Deux scénarios ont été envisagés par les instances. Le premier est assez simple mais terriblement stressant pour les futures formations concernées. Si le championnat ne va pas à son terme à cause de la crise sanitaire, deux finales sur des matches secs seront organisées, opposant le 7e et le 8e de chaque poule. Les vaincues descendront en Nationale 1. Si en revanche, le championnat va à son terme, des playoffs et des playdowns seront mis en place.
La donne est simple : pour atteindre la poule haute, les Roses doivent remporter quatre de leurs cinq derniers matches. Un sacré défi avec Noisy (deux fois), Sambre (deux fois) et Octeville au menu. Plus probable, une participation aux playdowns avec un programme adapté pour l’occasion. Le 5e et le 8e de la poule A auront rendez-vous avec le 6e et le 7e de la poule B et inversement. Les résultats des équipes ayant évolué dans la même poule seront conservés et quatre matches, deux allers-retours, seront ainsi ajoutés. Tous les autres résultats obtenus antérieurement seront effacés. L’équipe classée dernière de chaque poule descendra. Vous suivez ?
Si Saint-Grégoire termine 5e, par exemple, il retrouvera Aunis qu’il a vaincu deux fois et démarrera sa poule crédité de six unités. S’il termine 6e et se voit accompagné d’Octeville, qu’il doit encore affronter et face à qui il a déjà perdu une fois, le club brétillien ne sera plus vraiment en position de force. Quel intérêt, alors, nous direz-vous, de battre les leaders si le résultat n’est pas pris en compte ? Il est énorme puisque ces points permettent de finir la phase régulière au plus haut et ainsi de convoiter la 5e place, qui associe son détenteur à la lanterne rouge de la poule. Limpide !
Si les « chercheurs » ayant trouvé cette formule au sein des institutions n’ont rien à craindre pour leur futur, quels que soient les résultats à venir, il n’en va évidemment pas de même pour les clubs. Olivier Mantès, le coach des Roses, résumait ainsi la situation : « Aujourd’hui, nous aimerions pouvoir déjà préparer l’année prochaine mais il y a trop d’incertitudes sur tous les plans pour avancer. Cette formule ne nous laisse pas d’autre choix que d’être à 100 % sur les cinq matches qu’il nous reste à disputer. La double confrontation contre Noisy va valoir très cher, tout comme notre déplacement à Octeville. Cette saison, les filles ont montré beaucoup de caractère, de force et de courage, dans des conditions vraiment pas simples. Elles ont réussi de très belles choses et il y a certains secteurs où elles doivent progresser. Nous allons tout mettre en œuvre pour aller chercher ce maintien que les joueuses méritent. Ensuite, il faudra se préparer pour cette D2 nouvelle formule, qui sera sans doute encore plus exigeante. Mais chaque chose en son temps. »
Rendez-vous était pris pour le 13 mars et un match… aller (oui, oui), capital, à Noisy, classé juste devant les Roses avec deux rencontres supplémentaires de jouées. Viendront ensuite deux autres déplacements, à Octeville le 27 et Sambre le 3 avril. On retrouvera ces dames à la Ricoquais le 10 avril contre Noisy puis, sans doute, dans la quinzaine suivante, pour le match en retard contre Sambre à domicile. Cinq finales à disputer pour voir l’avenir en rose.