Maxime Neveu : « Speaker, une continuité de ma personnalité »

Incontournable à la Ricoquais les soirs de match, il est le speaker depuis presque cinq ans du SGRMH. Une manière de conjuguer sa passion et son métier en tant que chargé de communication dans le milieu associatif à Redon. Routine, professionnalisation de son activité, Maxime Neveu passe pour nous exceptionnellement de l’autre côté du micro ! 

Avant toute chose, comment t’es venue l’envie de devenir speaker ? 

Dans les soirées, quand j’étais plus jeune, j’étais toujours le premier à mettre l’animation, à me proposer pour animer les jeux dans les fêtes de famille. C’est vrai que mes copains comptaient sur moi pour mettre la musique. Après, l’activité de speaker, en elle-même, s’est développée également avec mon travail car je suis chargé de communication pour les associations sportives de Redon. Tous les ans, à Redon, est organisé un match de gala avec de grandes équipes. Une année, les organisateurs recherchaient un speaker alors je me suis proposé. J’ai eu de bons retours après cette première expérience alors quand mon activité professionnelle s’est développée, notamment avec l’office intercommunal des sports, animer les événements et les grandes manifestations a fait partie de mes missions principales.  

Comment s’est déroulée la rencontre avec les dirigeants du SGRMH ? 

Il me semble que c’est vers 2014-2015 que le rapprochement s’est fait. A l’époque, c’était Thierry Eon qui animait les matchs à la Ricoquais. J’ai été appelé pour le remplacer une première fois, puis une seconde, puis les rôles se sont inversés. Petit à petit, il s’est concentré sur d’autres projets et il était de moins en moins disponible, alors j’ai pris la place de titulaire et lui me remplaçait quand je n’étais pas disponible. Aujourd’hui c’est le seul club avec qui je travaille à temps plein. 

« Quand on est positif, des choses positives arrivent …»

Comment te prépares-tu avant un match des « Roses » à la Ricoquais ? 

Il faut s’installer une petite routine. Je traite, dans un premier temps, les informations apportées par le club tout au long de la semaine. Je dois m’en imprégner pour que cela semble naturel quand je vais les évoquer lors du match. Je dois donner l’impression d’être au courant de tout ce qu’il se passe au club. Il y a trois temps à préparer l’avant-match, la mi-temps et l’après-match. Quelques jours avant, je reprends mes notes pour être sûr de moi. Le samedi, je les peaufine en y apportant une touche musicale. J’essaye d’être dans l’actualité des sorties, des nouvelles chansons. Dans la mesure, j’essaye de faire le rapprochement entre les paroles et les actions qui se passent sur le terrain. Les chansons sont la plupart du temps en anglais donc je ne sais pas si les spectateurs comprennent tous. Le Jour-J, j’aime bien arriver en avance pour régler les derniers détails, installer mon matériel et prendre les dernières informations.

Depuis le temps que tu « speakes », est ce que l’envie d’en faire ton métier t’as déjà traversé l’esprit ? 

C’est vrai qu’aujourd’hui, cela me prend beaucoup de temps, je dois travailler mon ton dans la voix, les informations sur lesquelles je vais parler. Il ne faut pas être à la recherche de ce que je vais dire au moment de parler. Mais je pense qu’aujourd’hui je ne veux pas aller plus loin car je ne voudrais pas faire des choses qui ne me plaisent pas. J’ai quand même entrepris de créer une structure d’autoentrepreneur. J’ai envie de continuer mais que cela reste une passion « ++ ». En cette période de Covid-19, j’ai quand même réussi à développer des petites choses. Après, je fais le pari de choisir ce que je veux faire. Je respecte l’événement ou encore la structure pour laquelle j’interviens. Je ne voudrais pas faire des choses qui ne m’intéressent pas. Je pense qu’en disant que je deviens speaker à temps complet, je craindrais de perdre la fraîcheur et l’intensité que je peux mettre à chaque match des « Roses », par exemple. J’ai envie de rester comme je suis. Pour moi, tout est une opportunité dans la vie, je m’en sors et je pense que quand on est positif, des choses positives ne peuvent que nous arriver. Et c’est le cas aujourd’hui, de belles opportunités se présentent à moi. 

Est-ce que tu penses que cette passion de speaker a changé ta personnalité ou t’a permis d’être la personne que tu es aujourd’hui ? 

C’est en moi ! J’adore vraiment ça ! Je pense que j’ai quand même pris beaucoup confiance en moi. Quand il faut animer une salle de 500 ou 1000 personnes, il faut quand même avoir de l’assurance. Aujourd’hui, je suis plus timide quand je dois m’exprimer devant 5 ou 6 personnes dans mon travail. C’est un moment hors du temps, tu es là et nulle part ailleurs. Tu es là pour donner du plaisir aux spectateurs, tu ne triches pas, tu donnes tout. Je suis leur supporter numéro un. Je me dois d’être toujours derrière elles, je ne peux pas les lâcher. Je pense que me réaliser dans cette passion de speaker m’a permis de m’exprimer pleinement et d’être totalement moi-même. C’est une continuité de ma personnalité. Il est vrai qu’après les matchs, j’ai du mal à m’endormir. Je donne tellement pendant les matchs qu’il faut du temps pour que la pression redescende. 

Côté terrain, comment vois-tu l’évolution du handball féminin ? 

Il est vrai que quand je suis arrivé, c’était un public de spectateur qui venait voir ça comme une nouveauté sous la forme de la ballade en famille du dimanche après-midi. Maintenant, il y a de vrais supporters. J’ai pu voir l’évolution du public, qui est devenu de plus en plus assidu. Je commence à connaître les gens et ils commencent à connaître les chants. Je tiens d’ailleurs à remercier Sagazic et le Kop de la Ricoq’ qui me suivent toujours quand je lance un chant. Pour la petite histoire, une fois, une maman est venue me voir en me disant que son petit Antoine chantait les « Allez les Roses » chez eux. Je suis tellement heureux quand on me dit ça, parce que ça veut dire que ça fonctionne. Aujourd’hui, j’ai hâte de les retrouver. 

Un dernier mot sur ton emploi du temps chargé, comment fait-on pour gérer son boulot et sa passion sans encombre? 

D’abord, il faut une copine qui comprenne ma passion un peu dévorante et je tiens à la remercier ! Ensuite, on s’organise comme on peut. Quand tu travailles dans le milieu associatif, c’est toujours un peu tendu alors il faut se ménager des moments de pause. Je sais pourquoi je fais tout ça !