Abécédaire de la saison

Déjà deux mois de compétition pour le Stade Rennais et beaucoup d’émotions à venir pour la communauté « Rouge et Noir ». Pour ne rien louper, voici l’abécédaire d’une saison chargée en émotions à venir. 

A comme Ambiance.L’an passé, le public fut le véritable douzième homme, notamment en coupe d’Europe, où les supporters « Rouge et Noir » ont offert ses premières lettres d’or européennes au club au-delà des frontières. Cette année, il faudra plus que la bruyante 35èmeminute pour faire basculer des matchs qui se joueront probablement très souvent sur les fameux « détails ».  Un défi à la hauteur d’un vrai public, de plus en plus reconnu au-delà même de la Bretagne.

B comme Brassard.Pour succéder à Benjamin André, parti à Lille, Julien Stéphan a porté son choix sur Damien Da Silva, arrivé au club l’an passé et rapidement indispensable. Leader naturel, respecté de tous et respectueux des autres, l’ancien caennais est un très bon choix, fédérateur, entraînant et irréprochable. En son absence, M’Baye Niang relève le flambeau avec brio, faisant preuve d’une maturité et d’une disponibilité des plus agréable, loin d’être de mise l’an passé avec un capitaine fantôme en zone mixte…

C comme Camavinga.Tout au long de la saison, les regards et attentions vont évidemment se multiplier autour de la pépite venue de Fougères ! Exceptionnel de maturité, de qualité technique et tactique, doté d’une vision du jeu de « briscard », il est le nouveau phénomène éclot en terre bretonne, quatre ans après Ousmane Dembélé. Déjà courtisé par une bonne partie des cadors européens, il doit encore grandir en « Rouge et Noir » avant de rêver plus grand.

D comme derby.Le premier de la saison, disputé dans l’indifférence en milieu de semaine sans les supporters rennais, nous a laissés sur notre faim ! Pas de vitesse, peu d’occasions, un arbitrage sujet à polémique, comme trop souvent et surtout trop peu de jeu et d’intensité… Au Roazhon Park, le peuple rennais attendra beaucoup mieux … 

E comme Europa Ligue.Les émotions y sont décuplées, la ferveur totale et les adversaires différents du pain quotidien. Hors de question, donc, de mettre de côté une compétition pour laquelle les Rennais se sont qualifiés pour la seconde année consécutive, une première dans l’histoire du club. Avec des débuts poussifs face au Celtic et la Lazio, les « Rouge et Noir » restent évidemment en course et auront à cœur de vivre les mêmes émotions que l’an passé. Et pourquoi pas mieux ? 

F comme Féminines.C’est un serpent de mer à Rennes… Fort du succès populaire du dernier mondial féminin, avec sept matchs disputés au Roazhon Park, le foot féminin semble avoir sa place à Rennes. Si Olivier Létang défend l’idée d’une école de formation pour les jeunes joueuses bretonnes, il n’a pour le moment pas encore évoqué concrètement l’avènement d’une équipe pro siglée SRFC. A l’heure où la majorité des autres clubs de l’élite l’ont fait, il serait temps d’avancer sur la question.

G comme Gnagnon.Il était parti tel le gamin du club en route pour les sommets, il revient en toute discrétion par la porte dérobée, non sans ambition. Le roc rennais ne s’est pas imposé en Andalousie au point de sortir des plans de Lopetegui en avant saison. SI certains voient le retour à la maison comme en échec, le joueur lui, n’a cure de telles considérations et se voit offrir une nouvelle chance de retrouver son niveau. Un pari qui comptera dans la saison rennaise.

H comme Hunou.Il est le Super Sub, capable de but dès qu’il est appelé pour venir parachever le travail de sape réalisé au préalable par M’Baye Niang notamment. Véritable renard des surfaces, héros en Europa Ligue l’an passé, le buteur formé au Stade Rennais a choisi cet été de rester en Bretagne et ne se contentera pas du statut de remplacent, sans pour autant venir chercher la polémique ou faire de vague. Un atout précieux sur qui il faudra compter, assurément !

I comme Internationaux.Lors de la dernière CAN, cinq joueurs rennais étaient engagés, ce qui faisait du club breton l’équipe de Ligue 1 le plus concerné par la compétition remportée par l’Algérie. Mehdi Zeffane et Ramy Bensebaïni partis, restent Mbaye Niang et Edouard Mendy, internationaux sénégalais, Souleyman Doumbia, international ivoirien ainsi qu’Hamari Traoré, titulaire chez les Aigles du Mali. A quand un international A français au Stade Rennais ? Si la connexion père-fils pourrait faire gagner du temps pour la transmission d’informations, les candidats semblent néanmoins loin des choix actuels de Didier Deschamps. Clément Grenier ou Eduardo Camavinga ont déjà été cités mais l’un semble désormais avoir ses heures en Bleu derrière lui tandis que le second attendra sans doute encore un peu… 

J comme Jeu.Le fameux projet de jeu, l’identité de jeu, « contre le cours du jeu ». Plus que jamais, la notion tenant en trois lettes est au centre de toutes les polémiques, des débats et analyses en tout genre. Taxé de pragmatique par certains, d’ennuyeux par d’autres ou carrément de génie, le coach rennais a pour lui des résultats convaincants depuis sa prise de fonction. Le jeu proposé n’est pas toujours chatoyant mais le projet est là, appliqué avec détermination par des joueurs convaincus. Et jusqu’à preuve du contraire, ces derniers restent les premiers devant l’être, n’en déplaise aux grands intellectuels du football parlant beaucoup mais agissant peu…

 K comme Kop. On ne présente plus le Roazhon Celtic Kop et ses tifos ! Ceux-ci éblouissent la France du foot depuis plusieurs saisons désormais et on attendra des irréductibles supporters rennais une nouvelle saison de haut vol. Si le spectacle a parfois déçu sur la pelouse depuis dix-huit mois au Roazhon Park, ce fut rarement le cas en tribune Ouest France. Bravo les gars ! 

L comme Létang. Sorties médiatiques vis-à-vis de l’arbitrage, recrutement mené tambour battant, développement du club, le président Létang est présent sur tous les fronts et continue de (re) structurer le club en profondeur. Ambitieux, l’ancien parisien n’entend pas se contenter des seconds rôles et confirme le club dans le premier tiers du championnat. 

M comme Mendy.Annoncé dès mai dans la colonne des rumeurs, Edouard Mendy a bien rejoint le Stade Rennais et apporte sérénité et efficacité, avec notamment un pénalty arrêté à Strasbourg mais aussi une présence aérienne énorme, plus vue à ce niveau depuis Petr Cech. Seule incompréhension : comment un gardien d’un tel niveau a-t-il pu passer au travers des radars des clubs de Ligue 1 jusqu’à ses 26 ans ? Un bel âge en tous cas, le même que celui de Costil à son arrivée en Bretagne pour la belle histoire que l’on sait qui s’en suivi…

N comme Niang.Il est « la recrue » phare du mercato, devant Raphina, même s’il a couté un peu moins cher que le Brésilien. La mauvaise réputation de ses débuts derrière lui, la régularité désormais présente à chaque match et une implication totale en font le leader offensif incontestable, à qui il va falloir en revanche apporter soutien et solutions sous peine de le voir exploser physiquement en plein vol. 

O comme Oubli.L’an passé, il était arrivé en rock star, adulé par un stade en folie. Aujourd’hui, plus personne ou presque ne parle de lui ou même, ne l’évoque au moment de parler des joueurs ayant quitté le club… Hatem Ben Arfa, aujourd’hui sans club, fut la première « star » de l’ère Létang. Son cas aujourd’hui auprès des supporters et observateurs du Stade Rennais symbolise à la perfection le football d’aujourd’hui, où l’on brûle bien (trop) vite ses idoles avant de les confiner dans l’oubli. Triste et devenu banal, à Rennes comme ailleurs… 

P comme Pinault.Après avoir enfin connu son Everest tant mérité la saison passée avec la coupe de France, le propriétaire du Stade Rennais pourrait-il revivre de pareilles émotions cette saison ? Les investissements ont en tous cas cet été largement répondu aux attentes. Avec le plus gros recrutement de l’histoire, le duo Père et Fils Pinault attendra sans doute confirmation de la saison passée, sinon par les trophées, dans les émotions. 

Q comme Questions.Rennes peut-il faire mieux en championnat ? M’Baye Niang passera-t-il la barre des 15 buts ? Raphina va-t-il exploser ? Eduardo Camavinga sera-t-il la surprise du prochain Euro ? Les questions sont nombreuses et infinies et le bonheur d’une saison qui démarre offre une multitude de réponse selon chaque supporter présent. Faites-vous plaisir ! 

R comme recrutement.Il est tout simplement le plus cher de l’histoire du club ! 54 millions  dépensés selon le site transfermarkt.fr pour Raphina, Niang, Tait,  Martin, Mendy notamment et de l’autre côté de la balance, la même somme, toujours selon le site, avec les départs notamment d’Ismaïla Sarr devenu vente historique du club à plus de 35 M€ à Watford ou encore de Benjamin André. Conclut sur le tard, ceci expliquant sans doute cela, le mercato a vécu un bel été en Bretagne. 

S comme Stéphan.En décembre prochain, il fêtera sa première bougie à la tête de l’équipe première. Le bilan est à ce jour très positif, avec déjà quelques certitudes sur un style de jeu pas si figé que cela. Capable de s’adapter face aux équipes théoriquement supérieures, il sait faire déjouer et profiter des failles adverses et imprime, peu à peu, un style à sa formation, au gré des joueurs à sa disposition. Jeune, Julien Stéphan a encore, comme il le confie lui-même, beaucoup à apprendre mais en sait déjà beaucoup. Assurément la pierre angulaire du projet rennais. 

T comme Traoré.Après huit journées de championnat, il a déjà délivré trois passes décisives et son activité hors normes dans son couloir passe de moins en moins inaperçue. Hamari Traoré passe un palier en ce début de saison et régale le côté droit rennais. On attend désormais des buts pour parfaire la panoplie du fameux « latéral moderne ».  

U comme Ulcéré.Le président, les supporters, le coach et les joueurs, tout le monde, depuis plusieurs semaines, prépare son petit ulcère au vu de l’arbitrage offert au Stade Rennais. Brest, Nantes puis Marseille, pour ne citer que ces matchs, sans oublier le second but inscrit contre Lille refusé sans raison, les mauvaises décisions s’entassent, même si parfois, l’incompétence du corps arbitral français vient aussi servir les intérêts rennais (égalisation contre Lille). A ce rythme-là, les médecins rennais vont avoir bien du travail les soirs de match. 

V comme VAR.Comme évoqué précédemment, l’arbitrage français connait de gros soucis dans son adaptation aux nouvelles technologies. La VAR déchaine les passions, en France mais aussi partout en Europe, où son utilisation est en permanence remise en cause. Mal utilisée, que ce soit sur le terrain ou dans le bus, sujet à faire baisser la note des arbitres livrés à eux-mêmes dans l’arène si elle contredit une décision initiale, elle sera l’un des acteurs majeurs de la saison, hélas… Il y a une quinzaine d’année, la FIFA était revenue sur le but en or. Une vraie bonne idée succédant alors à une fausse…

W comme Winner.Le Stade Rennais qui perd, dont on se moque, risée des « tout puissants » du foot français, c’est terminé ! En renversant le PSG en mai dernier, Rennes a gagné un statut, une image de Winner venant se recoller au-dessus de celle si longtemps figée de gentil looser. Le football change mais ceux qui le constitue aussi ! 

X comme Facteur.Ce fameux facteur X, bien moins sympathique et déroutant que le Facteur Cheval. Celui qui, sur une faute d’arbitre, un but contre son camp ou un trop plein d’émotions, fait basculer un match, un classement une saison ou un destin… Cette saison encore, il  sera au rendez-vous, probablement déterminant au moment des bilans. Le football, c’est du travail, du talent…et notre ami X…  

Y comme Youth League.Pour la première fois de son histoire, le Stade Rennais prend part à la Youth League, engageant en coupe européenne les équipes U19 des formations engagées en compétitions européennes. Un apprentissage en plus non négligeable pour les « Rouge et Noir » de demain ! 

Z comme Zeffane.Champion d’Afrique avec l’Algérie, l’ancien latéral polyvalent rennais n’a pas encore trouvé de club et cherche toujours un point de chute. Au moment où les solutions ne sont pas légion dans les couloirs en cas d’absence des titulaires, ne serait-il pas une solution intéressante devant l’avalanche de matchs à venir ? Sans club, il peut signer à tout moment dans le club de son choix. Reste à savoir dans quel état d’esprit et sur quelle impression il fit ses valises il y a trois mois… 

Julien Bouguerra