Alexandre Vu et les copains d’abord !

Intraitable sur la base arrière, il est malgré son jeune âge l’un des plus anciens de la Green Team du CPB. A 24 ans, Alexandre Vu s’éclate et vit une superbe histoire d’amour avec son club et d’amitié avec ses partenaires, sur et en dehors du terrain, symbolisant les vertus et valeurs du CPB.

Et si finalement, le secret de la belle santé des Cerclistes depuis plusieurs années en Nationale Une n’était pas parfaitement illustré par son solide défenseur, Alexandre Vu, et ses comparses Thibault Minel et Gwendal Thouminot ? Les trois compères, membres indiscutables de l’équipe première qui tutoie les deux premières places depuis deux ans, sont aussi inespérables sur le terrain que dans la vie, où il partage une joyeuse colocation dans la bonne humeur. Une amitié qui transpire sur le terrain où Alexandre Vu, originaire du Loiret, enchaîne sa sixième saison.

« Je voulais que le hand reste un jeu »

Arrivé à Rennes en 2012, Alexandre quitte la petite balle jaune pour un ballon un peu plus gros avant l’adolescence. « J’ai démarré autour des dix ans, pour suivre les copains. J’étais plutôt tennis avant mais j’ai aimé dès que j’ai découvert. Je voulais faire un sport co’ et c’est ensuite venu naturellement  ». A Montargis, dans le Loiret, où il grandit, le colosse est d’abord placé dans les buts grâce à sa taille  avant de migrer sur le champ, il tape rapidement à l’œil des observateurs de la région centre : « J’avais l’avantage d’avoir commencé ma puberté avant les autres, c’est vrai que cela a aidé ensuite et il n’y avait pas énormément de clubs par chez moi. J’ai ensuite suivi les étapes sans même m’en rendre vraiment compte ». Les choses accélèrent pour l’arrière cercliste qui rejoint le pole avec l’objectif de mener en même temps ses études et le hand, à Chartres. « J’y ai notamment rencontré Polo (Paul Sérinet) sur la dernière année mais surtout Thibault (Minel). Nous étions en internat ensemble, notre amitié date de là-bas. » Tout se déroule parfaitement pour les deux compères et Alex rencontre un premier choix à faire, quitter Chartres : « Une fois le Bac en poche, j’ai eu envie de pousser ma pratique du hand un peu plus loin. Ma mère étant originaire de Rennes, j’avais des affinités avec cette ville. J’ai alors eu un contact avec le centre de formation de Cesson, avec Mehdi Boubakar et j’ai foncé. » L’essai vers l’antichambre du monde pro n’est pas un échec mais n’est pas non plus pour autant concluant, les aspirations du néo-cessonnais ne convergeant pas vers une carrière pro : « Là-bas, j’ai fait un an puis j’ai choisi d’arrêter. Le professionnalisme et tout ce qui allait avec, ce n’était pas pour moi. Je voulais que le hand reste un jeu. Je n’avais aussi sans doute pas le niveau pour aller plus haut. C’était peut-être là la transition, le moment où il fallait choisir de faire ça toute la vie ou pas… J’étais arrière-gauche avec notamment Sassi Boultif et Romain Briffe devant moi. Je ne pense que cet univers était fait pour moi. Pour moi, le handball est un loisir. Pour moi, associer études et pratique du haut niveau était complexe. » Les études sont concluantes pour autant : master 2 en STAPS décroché, Alexandre s’oriente vers un nouveau master en Informatique qu’il bouclera en mars prochain, par un stage en entreprise pour valider les acquis. L’envie et le lien entre les deux ? L’intéressé a déjà son idée : « J’aimerais m’orienter vers l’analyse de la performance sportive, c’est un registre qui me plait beaucoup, tout en le combinant avec tout ce que j’apprends aujourd’hui en informatique. C’est passionnant. J’espère vraiment à l’avenir pouvoir allier ces deux domaines.»  

Thibault Minel, roi des lasagnes, Gwendal Thouminat, as de la Playstation !

Côté terrain, voilà déjà six ans que le garçon apporte sa pierre à l’édifice d’une des toutes meilleures défenses de N1 années après années. Au Cercle, il s’est construit en tant que joueur mais aussi, bien sûr, en tant qu’homme : « Je connaissais déjà Antoine Bouilly quand je suis arrivé à Cesson puis ensuite, Yann Canvel, qui a joué ici, m’a fait rencontrer Franck Prouff pour rejoindre le Cercle. Le contact est bien passé. J’ai rapidement adhéré au projet et je suis arrivé en N2. Ici il y avait ce que je voulais, la possibilité de pouvoir mener mes études de front tout en pouvant louper un entraînement en période de rush, ceci en étant compris par le coach et le club. C’était le bon compromis. Et au niveau humain, tout le monde sait ce qu’est le CPB et la salle Géniaux… » Sportivement, le numéro 96 des « Vert et noir » progresse et prend une dimension athlétique impressionnante, ne ménageant pas ses efforts. Essentiellement utilisé en défense, il a progressé, notamment en prenant la parole et en donnant à son tour des conseils, après en avoir reçu de ses aînés. Pilier de l’équipe, son avenir professionnel décidera de son avenir sportif : « Je suis très bien au CPB et je n’ai aucune envie d’aller ailleurs. Après, si je trouve un travail après mon stage l’an prochain et qu’il faut s’éloigner de Rennes, il faudra bien sûr réfléchir. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour pour le moment. ».

Gwendal et Thibault, ses colocataires, peuvent ainsi se rassurer, ainsi que le chat et le chien, autres habitants de cette maison remplie d’amitié. « Thibault n’est pas le plus bordélique et c’est lui qui tient la maison. Il a pris la main sur l’administratif, c’est généralement lui qui engage toutes les corvées. On participe tous mais il est plus responsable que nous. C’est aussi lui qui cuisine le mieux. Ses lasagnes sont une tuerie ! On fait aussi à manger mais quand c’est lui qui s’y colle, il est meilleur ». Alexandre Vu a les yeux de chimère pour son pote mais n’en oublie pas son autre compère, Gwendal : « Niveau console de jeux, avec les classiques FIFA, Fortnite et autres, Gwen est au-dessus. Thibault, lui, prend ça au sérieux et n’aime vraiment pas perdre. C’est parfois très amusant ! ». La musique et la guitare collent aussi parfaitement au décor et là encore, Thibault Minel s’y colle avec succès : « Il chante très bien, vraiment ! On kiffe les soirées Blindtest ! » Et les filles dans tout ça ? « Nous sommes tous les trois en couples ! Niveau tchatche, Gwendal est fort, c’est vrai ! Nous avons la chance que nos trois copines s’entendent très bien, aiment passer du temps entre elles. Elles sont aussi potes avec le chien et le chat, donc que demander de plus ? ». L’avis d’un des incriminés, tout simplement ! Gentiment, l’ancien joueur de Sélestat a accepté discrètement d’évoquer Alexandre Vu, hors cadre : « Il a un gros problème avec la fermeture des portes, de son sac et j’en passe… Il est sans arrêt en train de se demander s’il a fermé sa voiture alors qu’il vient de faire le tour des portières pour vérifier. Au lycée, à peine sortis de classe, il me demandait de vérifier que son sac était fermé. » Toqué Alex ? Pas que ! Niveau nourriture, Thibault balance : « C’est un puit sans fond quand il s’agit de bouffe. Très malin dans la gestion de sa pizza du dimanche soir, il a l’amour de ce repas ! ». Dernière précision : « Pour finir, c’est peut être un cliché, mais c’est un fan de manga et un génie de l’informatique, et ce qui est génial, même quand il est en tenue de geek en position de recherche de vitesse, il arrive à être incroyablement beau ». Voilà ce que l’on appelle finir en beauté…

Julien Bouguerra