Paul Serinet : « Nos débuts sont mitigés mais je crois en ce groupe »

L’an passé apparu à plusieurs reprises en Starligue à Cesson, Paul Sérinet, 21 ans dans deux mois, a aussi connu les affres de la blessure et la flopée de doute allant avec. Neuf mois plus tard, le revoici habillé de « Noir et Vert » sous les couleurs du CPB. Une renaissance et un simple retour au plaisir du jeu, non sans ambitions !

Pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, comment ton histoire avec le hand a-t-elle commencé ?

J’ai toujours joué au hand, depuis mes six ans du côté de Chartres, en Eure et Loire. J’ai rapidement été placé sur un poste au cœur du jeu. J’ai toujours aimé mettre en avant mes partenaires, j’ai toujours préféré faire une bonne passe à un copain que d’aller marquer un but. J’ai joué dans toutes les catégories là-bas avant d’arriver en Bretagne il y a trois ans à Cesson.

Jouer demi-centre, c’est une question de tempérament ?

Oui, j’ai toujours été quelqu’un qui est au centre d’un groupe, avec bienveillance, avec l’envie que les copains se sentent bien. Sur le terrain, je pense que c’est la même chose. Le poste de demi-centre est porté sur l’intérêt collectif. Si un joueur est dans un bon jour, il ne peut néanmoins pas gagner tout seul et a besoin des autres. A mon poste, le rôle est clairement de tout faire pour rendre les coéquipiers les plus efficaces possibles.

Tu as fait toutes tes classes à Chartres avant de rejoindre la Bretagne en 2015. Pourquoi le choix de Cesson ?

Je suis arrivé ici après la terminale, tout en ayant achevé ma formation au pôle à Chartres. J’ai participé à quelques matches avec la D2 en fin de saison à Chartres puis Mirko Perisic m’a repéré lors des compétitions inter-Pôle. Le courant est bien passé et je suis arrivé ici en intégrant directement le centre de formation du CRMHB.

Comment se sont passées les choses à Cesson ?

J’ai joué une saison pleine avec Thierry Sarammito en équipe B à Cesson, où j’ai pu passer un palier. C’était la continuité du centre de formation, avec un groupe très intéressant et une grosse intensité. J’ai poursuivi en même temps mes études pour devenir professeur d’EPS. Au début, il a fallu prendre le rythme des deux entraînements quotidiens mais ça se fait.

Puis ce fut le groupe pro…

J’ai fait quelques apparitions avec les pros, avec quelques rentrées et mon premier but contre Pontault-Combault en coupe de la Ligue. Il y eut ensuite la préparation physique avec eux et j’ai participé au début du championnat avant d’être freiné par une fracture de fatigue au tibia. Je suis revenu ensuite en fin de saison puis j’ai effectué la préparation avec les pros la saison passée. J’étais dans le groupe tout allait pour le mieux et puis bam…

Nouveau drame, avec une rupture des croisés au genou droit à Aix, en coupe de la ligue …

Oui. C’est dur à encaisser, tu as l’impression que tout s’effondre. Au début tu te demandes combien de temps ça va prendre, on sait que c’est long mais que beaucoup de joueurs en reviennent, même si d’autres ne reviennent pas. Je me suis accroché et j’ai foncé.

« Un retour à Cesson dans un coin de la tête »

Combien de temps as-tu mis à revenir et comment s’est déroulée la rééducation ?

C’est difficile. J’ai été opéré un mois après le traumatisme. Il s’en est suivi beaucoup de séances de kiné puis à la fin, un stage à Capbreton, durant trois semaines. Là-bas, c’est très dur, j’avais hâte que ça se termine mais ça permet de se remettre dans la compétition. C’est l’ « hosto », avec des soins du renforcement musculaire tous les jours, c’est hard ! Je m’y suis surpassé, je voulais revenir, être dans les meilleures conditions. Au moins, j’étais affuté en sortant de là-bas ! (rires).

Le CPB s’est alors présenté. Comment s’est déroulée ton arrivée ici ?

Il y a eu une réunion entre Franck Prouff et Yérime Sylla, pour réfléchir à une année de transition où je pourrais retrouver du temps de jeu et un bon niveau au CPB. Tout a été mis en place pour que tout le monde s’y retrouve et j’en suis très heureux. J’ai l’espoir de retrouver Cesson l’année prochaine mais je ne sais pas si eux auront besoin ou envie que je revienne. Je garde ça dans un coin de ma tête mais je veux surtout retrouver le plaisir et un bon niveau.

Qu’attends-tu de ta saison ?

Déjà, ça me fait plaisir de reprendre et la N1 propose un niveau de jeu très correct. J’ai retrouvé des coéquipiers que je connaissais déjà comme Manu Marty ou Maël Saulnier. Nous nous connaissions tous grâce à la FAC et cela a permis de vite s’intégrer. C’est un groupe super et l’ambiance y est excellente.

Comment juges-tu le début de saison ?

Nos débuts sont mitigés mais je crois en ce groupe. Nous avons de grosses ambitions, notamment les play-offs. On joue correctement mais on s’attendait à mieux. Nous ne sommes pas encore tout à fait au point. Nous pouvons mieux faire, il y a le groupe homogène et compétitif et je ne m’inquiète pas. Sur le plan personnel, je n’ai plus aucune appréhension au niveau de mon genou, je retrouve vraiment le plaisir simple de jouer !

Tu es un peu attendu, de par ton passé récent. Te sens-tu investi d’un rôle de leader ?

Je suis à un poste où il faut mener le jeu oui mais je reste jeune, avec une très courte expérience. Je vais surtout m’appuyer sur mes coéquipiers, dont la plupart ont beaucoup plus d’expérience que moi. Je reste très humble par rapport à tout ça. Franck Prouff, lui, prend son temps avec moi, sait que je dois revenir petit à petit et ça se passe super bien, l’entente est excellente. Il y a vraiment de très belles choses à vivre et à réaliser ici.

Recueilli par Julien Bouguerra