Contrairement au Stade Rennais, à Auxerre, même en jouant mal, on peut gagner car il y a « Jubal » ! Loin du « Joga Bonito », malgré une technique très honnête, le défenseur axial rennais brésilien est sorti de sa boite pour inscrire son sixième but cette saison au fin fond d’une partie vouée à s’achevée sur un 0-0 aussi triste qu’une plage sans sable…
Alors qu’il venait de dominer Angers sans forcément être éclatant dans le jeu, d’un 0-3 net et sans bavure, le Stade Rennais a donc replongé dans ses travers. Une possession de balle stérile, des circuits loin d’être évidents et une pléiade de mauvais choix. Non, Habib Beye n’est pas Harry Potter et ce groupe, déséquilibré et finalement à peine réparé cet hiver, si ce n’est par le sang neuf injecté par la jeunesse, ira cahin-caha jusqu’au bout de la saison en boitillant.
Si possible en s’évitant d’ultimes frayeurs, qui paraissaient impossibles il y a une semaine encore…

Une sieste sans fin
L’après-midi avait pourtant tout pour être un beau rendez-vous de foot, à priori délesté de pression entre des Auxerrois d’ores et déjà assurés du maintien et des Rennais avides de remonter au classement au cœur d’un calendrier à priori abordable (Angers, Auxerre, Le Havre, Nantes).
Le soleil, la dolce Vita, sans Slimane, sur les bords de Vilaine et la bonne ambiance régnant dans un stade une nouvelle fois bien rempli ont peut-être endormi des « Rouge et Noir » sans idées ni réel caractère face à des Bourguignons loin de faire pourtant un effet boeuf avec quatre titulaires habituels absents.
La première période est ainsi une longue et interminable phase de possession rennaise, sans accélération ni changement de rythme. Malgré quelques petits frissons d’entrée de jeu, avec une première frappe pour Mohamed Meité déviée en corner puis un beau mouvement initié par Séko Fofana en relais avec Kazeem Olaigbe et conclut de volée juste au-dessus par l’international ivoirien (4′).
Ce sera tout pour les frayeurs côté bourguignon, avec même quelques opportunités en contre dont une très dangereuse à la demi-heure pour Sinayoko.
Mohamed Meité, une nouvelle fois intéressant dans ses appels et son jeu de corps, se procure la dernière occasion du premier acte mais butte sur Donovan Léon, vigilent (38′). A ses côtés, le meilleur buteur rennais Arnaud Kalimuendo est transparent et Rennes, sans percussion sur ses ailes ni combinaisons suffisamment intenses pour bouger les auxerrois, rentre penaud au vestiaire.

Une seconde période encore plus lénifiante que la première…
En droit d’attendre tout autre chose après les citrons, le public rennais va au contraire pouvoir continuer sa sieste dominicale au soleil et entrer en douceur dans sa soirée, sans soubresaut. En panne d’efficacité, « se heurtant à un mur » dixit le coach Habib Beye en conférence de presse, les « Rouge et Noir » n’y arrivent pas et vont tenter à tour de rôle de venir inquiéter Donovan Léon, sans grand succès.
Le portier auxerrois fait ainsi échec à Mohamed Meité (54′), Anthony Rouault auteur d’un bon coup de tête (58′) puis d’une belle reprise suite à un corner (68′). Quand ce n’est pas le portier yonnais, c’est la barre sur une tête lobée d’Arnaud Kalimuendo qui vient à la rescousse d’une AJA dangereuse en contres.
Les changements d’Habib Beye, désireux de modifier la donne, n’y feront rien, Rennes ne parviendra pas à bousculer plus qu’il ne faut ses hôtes du jour, à l’image de l’entrée de Musa Al-Tamari, sans consistance. Pas plus d’efficacité du côté de Jordan James et ce qui devait arriver arriva, à la 89′ sur un corner de Gaëtan Perrin parfaitement coupé au premier poteau par Jubal (0-1).

Rennes sauvé à 90 % mais…
Auxerre réussit le coup parfait, envoyant Rennes à la douzième place à six points. Six points, le total également pris par les promus face aux Bretons cette saison, définitivement incapables de battre mieux classés qu’eux depuis un bon moment, hormis le petit miracle de février face à Strasbourg…
Avec cette seizième défaite de la saison, la troisième sur les quatre derniers matchs, le Stade Rennais confirme qu’il demeure dans une mauvaise passe et encore bien loin d’être soigné d’une saison qui n’en finit pas de décevoir toujours plus. Si Saint-Etienne a raté sa chance à Lens et Reims face à Strasbourg, méfiance tout de même, avec « seulement » six points d’avance sur le club champenois, aujourd’hui barragiste.
Avec Le Havre et Nantes, deux « moins bien classés », le Stade Rennais doit viser les six points, sous peine de voir dangereusement la menace d’une fin de saison stressante repointer le bout du nez. Avec la performance globale d’hier, difficile d’être optimiste et serein, tant cette équipe manque de tout… Il faudra pourtant au moins des points, pour définitivement régler la question maintien et, très vite, passer à autre chose.

