Cinq défaites pour autant de sorties en janvier, et une crise désormais indéniable, tant dans les pieds que dans les têtes rennaises : oui, le mal est profond chez des « Rouge et Noir » au pied du mur en février pour qui une réaction devient cruciale. Barragiste à l’heure de recevoir Strasbourg et de boucler son mercato, le Stade Rennais inquiète, sérieusement.
Les symptômes, multiples, ne mentaient pas et le mal ne remonte pas à ce mois de janvier. Non, le Stade Rennais n’est pas tombé malade avec l’hiver, d’un coup, victime d’un virus de défaites faisant d’un prétendant à l’Europe un candidat au maintien. L’accumulation de mauvaises décisions ou de mauvais timing, parfois les deux depuis le printemps 2023, conduisent, deux ans plus tard, à une situation inédite ou presque au 21ème siècle, voyant le Stade Rennais pour le moment à l’avant de la charrette vers la Ligue 2, sur le strapontin de barragiste, souvent bien inconfortable.
Il y eut d’abord le choix de prolonger Bruno Genesio au printemps 2023, alors hésitant à poursuivre puis celui, presqu’un an plus tard jour pour jour, de prolonger un Julien Stéphan alors pas vraiment désiré ni suivi par un vestiaire qui ne goûta pas vraiment au choix des décideurs rennais, avec la fin de saison dernière que l’on sait… Vint ensuite l’arrivée tardive de Frederic Massara l’été qui suivit, un mercato manqué avec trop de départs majeurs et trop de paris dans l’autre sens, puis le renvoi quelques mois plus tard d’Olivier Cloarec.
Une addition de mauvais choix, pas 5.000 solutions…
Ajoutez-y le choix de Jorge Sampaoli, étonnant, pour remplacer Julien Stéphan et voilà un décorum des plus complexes au moment où la seconde partie a déjà (mal) démarré. Seul le mercato semble ainsi être aujourd’hui un levier potentiellement efficace (en plus de l’arrivée de Habib Beye officialisée ce vendredi, ndlr). Il devra même l’être ! Sur les départs, les dirigeants travaillent pour réparer les erreurs de l’été. Exit, déjà, Albert Gronbeak, Jota, Henrik Meister, Amine Gouiri en attendant probablement la même issue pour Glen Kamara et Mikhaïl Faye voire pour Leo Ostigard, de plus en plus contesté et clairement pas au niveau attendu…
Un camouflet incontestable pour le directeur sportif Frederic Massara, annoncé en grand danger à l’issue du mercato. Dans le sens des arrivées, Arnaud Pouille est parvenu à rapatrier deux de ses anciens soldats lensois. Seko Fofana, par ses déclarations et prises de positions et Brice Samba, déjà auteur d’un paquet d’arrêts et porteur d’une autorité naturelle, sont les deux premiers piliers de ce que doit devenir le Stade Rennais version 2.0 de cette saison 2024-2025.
Un voire deux défenseurs, un milieu de terrain et un attaquant de plus, a minima…
L’arrivée de l’international japonais du Celtic Kyogo Furuhashi amène une nouvelle solution en attaque, prometteuse, dans un profil athlétique proche de celui d’Arnaud Kalimuendo. A condition d’être bien utilisé, à son meilleur poste… Ce troisième renfort ne sera pas le dernier et va être suivie d’autres, encore en discussions au moment où nous bouclions ces lignes. Un voire deux défenseurs, un milieu de terrain et un attaquant de plus, a minima…
Une certitude, les renforts sont attendus et le simple retour du jeune Jérémy Jacquet, prêté à Clermont, bien que très intéressant ne suffira pas. Quid, également, de ce 3-4-3 déprimant et surtout inefficace, déjà porté par Julien Stéphan et reconduit par le coach argentin, sans plus de succès ? Le système est-il en cause ou le problème vient-il des hommes choisis pour l’animer ?
Autant de questions auxquelles février répondra en partie. Avec trois réceptions au Roazhon Park, où l’union sacrée sera de mise pour sauver l’essentiel, le Stade Rennais joue gros. D’abord face à Strasbourg, en pleine forme et restant sur huit matchs sans défaite. Un déplacement sans pression pour les coéquipiers de Guéla Doué, capables de vrais coups cette saison loin de leurs bases.
Match de la peur à Geoffroy-Guichard puis retrouvailles tendues avec Bruno Genesio
Les Rennais sont prévenus et devront se faire respecter dans l’attitude, en étant protagonistes plutôt qu’en réaction. Place ensuite à un déplacement de la peur à Geoffroy-Guichard, face à des Verts que les Rennais avaient atomisés en novembre (5-0) mais depuis nettement plus fringants depuis l’arrivée de leur coach norvégien, Eiril Horneland.
Là-bas, un vrai piège attend les « Rouge et Noir », qui auront ensuite deux réceptions pour enchaîner, face au Lille de Benjamin André, Bruno Genesio et Olivier Létang, pour des retrouvailles tendues, de par le contexte puis en recevant Reims, lui aussi en petite forme. Le Stade Rennais qui n’a battu cette saison, exception faite de Lyon (1ère journée), que des équipes classées derrière lui au moment de les affronter (Le Havre, Montpellier, Saint-Etienne, Angers) doit réagir !
Il n’a surtout pas le choix et ne doit plus calculer pour reprendre rapidement un peu d’air, au moment où Saint-Etienne, Angers et Nantes n’abdiquent pas, tout comme Montpellier, de retour à deux points des Bretons alors qu’en dessous de tout début janvier dernier. Place aux victoires, aux points et plus d’excuse. L’heure du rachat a sonné et le Stade Rennais n’a plus de temps à perdre ! Après la pluie, le beau temps ?