Arrivé au club en minime, Lucas Fontaine, 22 ans, est un jeune capitaine heureux. Harceleur infatigable sur l’adversaire, distributeur et plutôt adroit au shoot, il est le symbole d’une URB en reconstruction qui pose ses fondations avec un ciment maison, fait de joueurs du cru et de garçons impliqués dans les projets hors parquet. A l’issue d’une défaite honorable contre Tours, second de la poule, il dresse le bilan sans oublier quelques ambitions à long terme.
A seulement 22 ans, tu es capitaine de l’équipe fanion d’un club où tu as tout connu. Ce doit être une sacrée fierté !
Oui, bien sûr, j’ai déjà été capitaine chez les jeunes, c’est un rôle que j’apprécie, je suis de nature à communiquer assez facilement. Les plus vieux me taquinent un peu, c’est normal, je suis l’un des plus anciens au club malgré mon âge !
Comment vis tu cette saison du renouveau, un an après une descente compliquée ?
Nous la vivons bien, il y a vraiment un très bon groupe et je trouve que nous réalisons un championnat intéressant. Nous jouons bien, il n’y a pas d’individualisme. Nikola et Bojan nous apportent beaucoup par leur expérience, leur talent et ce sont de bons gars qui en plus se sont mis à apprendre le français ! Le retour de Louis Trohel fait aussi du bien, tout comme la présence de nos anciens Saïd ou Kabir. L’amalgame a bien pris et nous vivons vraiment une belle aventure.
Le coach veut préparer l’avenir en intégrant de la jeunesse à l’effectif pour être plus ambitieux demain. C’est un projet qui te plait ?
Bien sûr, il y a une vraie construction sur le long terme. On le voit, dans les équipes adverses, il y a beaucoup de joueurs expérimentés. Chez nous, il y a beaucoup de jeunesse avec des garçons. Nous sommes un peu comme dans une horlogerie, chacun à un rôle.
Quel est justement le tien au sein de l’équipe ?
Pascal attend que je sois un dynamiteur, que ce soit en attaque ou en défense. Les autres joueurs aiment que je leur transmettre ma hargne. Je presse, je récupère et quand j’ai des tirs ouverts, ça fait plaisir de scorer même si j’adore faire jouer les autres. C’est mon rôle premier.
Comment le groupe a réagi à la sanction infligée par la Ligue début janvier, avec ce retrait de quatre points ?
Nous avons pris un coup derrière la tête, c’est sûr, d’autant que nous n’y sommes pas pour grand-chose, ce sont des choses que l’on ne contrôle pas. 70 % des joueurs ont changé… La réaction a été bonne sur le terrain, avec deux victoires d’affilée. Cela a peut-être encore plus ressoudé le groupe.
Vous êtes tombés contre Tours ce soir, pour la première fois de la saison à la maison. Cela fait une sacrée série !
Nous tombons avec les honneurs contre une grosse équipe de Tours. Cette invincibilité à la maison nous tenait à cœur c’est vrai mais nous avons fait le maximum, pour le public. En tant que capitaine, je tiens d’ailleurs à les remercier car ils donnent de leur temps pour nous soutenir et c’est aussi pour eux que l’on se bat quand on est ici. Face à la solidité et l’expérience de Tours, c’était difficile, même si nous aurions peut-être pu faire encore mieux, il y a des enseignements à en tirer. Nous devons rester toujours à 100 % dans notre investissement.
Au-delà du projet de jeu, vous avez désormais une pression supplémentaire pour le maintien…
Comme le dit le coach, il y aura deux classements qui vont compter à la fin de l’année : celui avec et celui sans les -4 points ! Nous, nous ne nous préoccupons pas de compter, nous jouons sans calculer avec l’envie et l’ambition de gagner chaque match. La poule est serrée, nous verrons notre valeur en fin de saison avec nos points et le classement sans les points nous indiquera l’issue de la saison.
Aujourd’hui quels sont les points sur lesquels tu as beaucoup progressé cette année avec la répétition des matches et les choses à améliorer, individuellement ?
J’ai progressé au niveau du leadership car Pascal me fait confiance en me donnant le rôle de capitaine. Offensivement, j’ai progressé aussi car j’apporte à chaque match un petit plus offensivement. Maintenant, il me reste beaucoup de choses à améliorer : mon tir, ma qualité de passe et aussi mettre plus d’intensité en défense.
Au Rennes Volley 35, Sébastian Closter est un « petit gabarit » au milieu des géants. Tu es un peu dans le même cas ici, non ?
Je mesure 1,78 m tout de même (rires) ! Il faut s’adapter, comme Omar Sall il y a un ou deux ans, il arrivait à résister à des joueurs faisant 2,10 m et lui rendaient trente kilos. Il faut s’adapter, être plus rapide et parfois plus malin. Les appuis sont aussi plus toniques et il faut gérer les timings sur les impacts et les accélérations. Même « petit », on peut répondre présent avec d’autres qualités.
Que faut-il souhaiter à l’URB pour cette année 2018 ?
Que l’on continue de remplir la salle, avec notre public toujours aussi fidèle et de rester le plus possible intraitables à la maison. Nous allons prendre les matches un par un, sans nous prendre la tête et nous ferons les comptes à la fin.
Julien Bouguerra