Handball – D2 Féminine : Saint-Grégoire plonge un peu plus face au Pouzin (24-26)

Presqu’un quart de la saison vient de s’écouler et le premier constat est la, implacable et sans appel : le Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball va devoir cravacher cette saison pour garder sa place dans l’antichambre de l’élite. Pas vraiment une surprise pour Olivier Mantès, coach de l’équipe, qui avait pourtant prévenu cet été : « La saison passée et le bon classement obtenu, c’est du passé, il ne fallait pas s’imaginer que les choses allaient continuer de la même manière, comme ça… Chaque saison a sa vérité et pour la moment, celle de notre classement indique qu’il y a trop de manque pour être mieux logé. Nous sommes à notre place ».

« Se faire respecter, dès le coup d’envoi… »

Si la défaite à Pessac portait son lot de déceptions et d’interrogations quant à un contenu totalement insuffisant, les points lâchés à la maison face à un concurrent direct, Le Pouzin, constituent une vraie rature sur un plan de route vers le maintien : « Je pense, comme je le disais déjà la semaine passée, que nous nous sommes vues trop belles cette saison. Il y a un manque d’expérience des combats au couteau pour le maintien pour certaines joueuses aussi. Pour gagner des matchs dans ce championnat où tout le monde s’est renforcé, il faut être prêt à souffrir, à se faire mal d’entrée de jeu, à chaque mi-temps.

On ne doit pas être focus sur telle ou telle tactique, tel geste mais surtout montrer, dès le départ, que l’on est là pour se faire respecter, faire mal, gagner un duel. C’est avant tout là que nous allons devoir hausser le curseur, dès mercredi puis au retour de la trêve. »

Face aux ardéchoises, les « Noir et Rose » se font ainsi déposer en début de partie par des adversaires pourtant très diminuées, venues à 10 seulement ! En manque total de réalisme et d’idées, notamment sur sa base arrière, le SGRMH accuse un débours de 6 buts (3-9) assez improbable dans son antre de la Ricoquais au bout d’un quart d’heure de jeu.

Déjà, l’obligation d’un gros coup de collier pour revenir dans le coup est là. Eden Dumoulin et ses partenaires y parviennent, recollant à 11-12 mais Le Pouzin, grâce à une dernière minute ratée, reprend un petit matelas avant le buzzer (11-14).

Une barre immédiatement sanctionnée

Après la pause et les mots du coach, les Bretonnes essaient de recoller mais quand ça ne veut pas… Le Pouzin, lors de son premier quart d’heure, non seulement garde son pécule de trois bus d’avance mais l’augmente même de deux unités, malgré la fatigue (15-20, 44′). Piquées au vif, les Grégoriennes s’arrachent quand même pour une nouvelle remontada, réussie.

Sous l’impulsion de leurs deux pivots Zaïna Raymond-Harek et Marie Guillevic, les « Noir et Rose » reviennent et réussissent même, grâce à une grosse défense, à égaliser à 24-24 grâce à Jade Valadon (58′). La fin de partie est irrespirable, Le Pouzin repasse devant et dans la foulée, Anaëlle Fontaine a le pénalty de l’égalisation. Celui-ci fracasse la barre adverse et la contre-attaque vient ficeler l’histoire (24-26).

« Tout n’est pas à jeter mais nous connaissons de grosses difficultés, que ce match symbolise bien, analyse Olivier Mantès. Nous avons été jusque-là battues par des équipes supérieures sur le papier, qui l’ont démontré sur le terrain. Le Pouzin, en revanche, est un adversaire direct auquel nous lâchons des points…

Il va falloir rapidement élever notre intensité, être à 100 % et plus dans l’implication, quand ce n’est pas possible physiquement. Je sais que nous sommes dans le dur moralement, avec ce début de championnat, mais la saison est encore longue. Elle sera difficile, chaque point sera le fruit d’un combat où il va falloir foncer tête baissée. »

Un derby où le SGRMH n’a rien à perdre

Alors que se présente Nantes avant d’éteindre la lumière jusqu’à début 2025 du côté de la Ricoquais, l’objectif est clair : « Sur le papier comme dans leur performance, avec un objectif de remontée rapide, Nantes est favori, au-dessus de nous. Cela ne veut certainement pas dire que nous allons accepter cela et ne pas lutter, au contraire. C’est le genre de match dans lequel il faut se libérer, tout donner pour aller chercher une perf et de la confiance. »

Et récupérer au passage les points précieux lâchés samedi avant un « reboot » de la saison et une journée 8 de championnat programmée début janvier : « Le calendrier est ainsi fait. Nous l’avons d’ailleurs connu seulement début septembre, ce n’est pas l’idéal… Maintenant, finissons au mieux ce premier quart et ensuite, place à un gros travail physique, tactique mental pour rattaquer au mieux en janvier. Rien n’est joué même si nous repartirons avec du retard sur le tableau de marche… ».

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.