Il aura fallu attendre la 85ème minute de cette froide et brumeuse soirée de novembre pour voir l’action du match côté rennais. Non, n’attendez pas un débordement, centre et reprise de volée. Non, pas avec le Stade Rennais actuel… Cette action est signée du RCK, qui après avoir malgré tout chanté tout au long de la rencontre et parfaitement obéit à l’ordre donné de ne « pas faire n’importe quoi » en seconde période, non sans chambrer durement l’équipe à plusieurs reprises, a choisi de quitter le Stade à cinq minutes de la fin d’une pathétique rencontre.
Bien plus pertinent qu’un envahissement de terrain ou que quelconque agression comme on a déjà hélas pu en constater ailleurs, mais tout autant symptomatique d’un malaise grandissant, d’un désamour qui s’amplifie de match en match.
Non, tout n’incombait pas à Julien Stéphan…
Ceux qui imaginaient tous les maux du club partis en même temps que Julien Stéphan, qui cristallisait tant (trop) de rancœurs en ont pour leurs frais. Le Stade Rennais est bel et bien malade et le départ de son ancien entraîneur n’y change strictement rien. Non, tout ne lui incombait pas et les joueurs ont une très lourde responsabilité dans la situation actuelle. Le mal est profond et le nouvel entraîneur (sauf cataclysme), Jorge Sampaoli, présent en tribunes ce dimanche, a pu constater l’ampleur des dégâts et surtout, du chantier qui l’attend !
Par amitié pour la communauté « Rouge et Noir », chère à l’ancien président Olivier Létang, nous vous épargnerons pour cette fois-ci le résumé chronologique d’une rencontre peut-être plus insipide encore que celle jouée à Auxerre. L’analyste tactique est inutile, toute tentative de dramaturgie vaine tant Toulouse aura pu gérer tranquillement son affaire, marquant deux fois sur des cadeaux de la maison « Roazhon ».
Sur le premier, Adrien Truffert n’est pas attentif sur la touche toulousaine avec un King royal à l’arrivée, à l’inverse de la défense et du gardien rennais. Le second but sera lui presque clownesque, avec un tir contré genou tête par Baptiste Santamaria pour tromper Steve Mandanda, une nouvelle fois passif.
Au-delà de ces deux buts, ce sont surtout les attitudes et le manque criant d’automatismes, alors que novembre est entamé, qui ont sauté aux yeux. En dehors d’une remise de Kalimuendo pour une reprise de Blas de peu à côté, rien de construit, offensivement, côté rennais, tandis que chaque attaque visiteuse ou presque amena des sueurs froides aux supporters et joueurs rennais.
Des adversaires « moins armés » mais prêts au combat…
La seconde période, moins horrible que la première demi-heure de jeu, n’a guère été plus réjouissante. Pas de tir cadré, une domination mollassonne et une soirée tranquille pour Guillaume Restes. Les changements de l’entraîneur d’un soir Sébastien Tambouret, n’ont rien insufflé ni changé et Rennes aurait pu jouer dix heures d’affilée ce dimanche sans revenir au score.
Pour cela, il aurait fallu de la combativité, une haine de la défaite mais surtout, une tactique des repères et aussi, du talent. Aujourd’hui, cette équipe n’en montre pas suffisamment pour s’imposer en Ligue 1 face à des adversaires dits moins armés mais prêts au combat, eux. Si beaucoup ont imaginé un Stade Rennais pouvant se relancer avant de jouer Le Havre, Auxerre et Toulouse, la réalité est toute autre et Rennes s’est enfoncé dans une crise de résultat mais aussi de confiance.
Julien Stéphan parti, sans gloire ni au revoir, d’autres vont devoir assumer un début de saison collectivement raté. De Frederic Massara dont le recrutement interroge de plus en plus, avec six recrues sur le banc au coup d’envoi, dont quatre non rentrées en jeu, aux joueurs, une nouvelle fois largement en dessous des attentes placées en eux.
Le bas de tableau, la réalité actuelle du Stade Rennais
La trêve vient stopper l’hémorragie avec un terrible 0-6 en deux rencontres, et le nouveau coach rennais Jorge Sampaoli va devoir remettre de l’ordre dans la maison. Il ne suffira pas de crier, ou de « faire peur », comme le veut la réputation de l’argentin, mais de trouver les associations, créer quelques automatismes et se découvrir quelques certitudes pour ne pas s’enfoncer un peu plus dans le fond du classement à Lille, face à un certain Bruno Genesio…
Oui, aujourd’hui, la réalité du Stade Rennais au cœur de ce triste automne est en bas de tableau, avec six défaites en 11 matchs et des ambitions européennes déjà lointaines. Peut-être encore plus de par le spectacle proposé depuis le début de saison que sur le plan comptable.
Un petit point de plus que le voisin nantais, avec le derby à la Beaujoire dans un mois, la réception de Saint-Etienne fin novembre, les rendez-vous capitaux ne vont pas manquer. L’électro-choc Sampaoli est attendu, d’urgence et ne devra pas tarder.
Personne, ni le public, ni les joueurs, n’étaient et ne sont programmés à jouer un maintien. Alors tant qu’il est encore possible de redresser la tête, il est grand temps de le faire et vite, en mettant à profit cette trêve. Cette fois, il y a urgence !