Football – Stade Rennais : En novembre, la reprise… ou la crise !

En novembre, la reprise ou la crise...
Arnaud Kalimuendo face à Monaco. @Crédit photo : JRS

Si le mot n’a pas encore été lâché, il est là, tapi dans l’ombre et prêt à faire surface. Olivier Cloarec remercié au cœur de l’automne, Julien Stéphan en danger si les résultats ne s’améliorent pas et un public de plus en plus impatient et agacé : il faudra gagner en novembre. Des matchs comme du temps, celui réclamé pour reconstruire une équipe et une dynamique aujourd’hui vacillantes.

Fidèle à sa réputation d’équipe cyclique depuis des années, capable de séries positives comme négatives, le Stade Rennais serait bien inspiré, dans la foulée de son succès étriqué et bien pauvre arraché contre Le Havre, d’enchaîner. Oui, les points sont attendus, indispensables même pour enfin, regarder devant, apercevoir de nouveau à l’horizon un top 5 aujourd’hui proche comptablement, à trois unités de Lens, mais si loin dans le contenu proposé.

Et le foot, non, ce ne sont ni des mathématiques, ni des calculs mais avant tout des émotions. Celles-ci sont toujours recherchées au Roazhon Park depuis le succès inaugural face à Lyon… Pour rebondir, le calendrier a réservé à Steve Mandanda et ses partenaires de belles opportunités sur ce mois de novembre. Il faudra d’abord aller dominer le promu auxerrois sans se chercher d’excuse et enchaîner pour la première fois de la saison deux succès de rang.

Il s’agit aussi de gagner pour la première fois à l’extérieur, chose totalement indispensable pour prétendre aux places européennes. Viendra ensuite la venue du Toulouse de Yann Gboho, vainqueur l’an passé au Roahzon Park et bien difficile à cerner en ce début de saison malgré son classement médiocre, avant de faire une pause internationale qui serait mieux vécue avec 17 points dans la besace qu’avec moins…

À ce jour, le Stade Rennais ne dispose d’aucune marge sur aucun adversaire

D’autant que Lille attendra les Rennais à la Décathlon Arena pour un duel entre outsiders déclarés aux premières places avant de recevoir le faible Saint-Etienne. Un mois à neuf points minimum donc, sur le papier, aux yeux de beaucoup de supporters et d’observateurs même si le Stade Rennais actuel ne dispose d’aucune marge sur aucun adversaire, de par ses errances défensives récurrentes sur coup de pieds arrêtés ou de par son manque de liant et d’automatismes offensifs.

Ces problèmes parmi d’autres ne sont néanmoins pas insolubles et la qualité existe dans cet océan de pessimisme ambiant. Ludovic Blas semble avoir gagné en ce début de saison une vraie régularité mais surtout, une détermination plus souvent au rendez-vous. Alidu Seidu s’est révélé en leader et excellent dans l’axe, tandis que Jota et Gomez, même s’ils n’ont pas encore eu beaucoup l’occasion de se montrer, ont du ballon et pourraient profiter de ces rencontres face aux moins bien classés pour lancer leur saison et rentrer définitivement dans la Ligue 1.

Lancer pour de bon la saison

Si en plus de tout cela, Christopher Wooh, Hans Hateboer, Albert Gronbeak gagnent en régularité et qu’Amine Gouiri et Arnaud Kalimuendo se mettent en quatre pour briller, alors oui, ce Stade Rennais peut retrouver des couleurs et l’espoir de lancer pour de bon sa saison, d’autant plus que les deux matchs de décembre avant la trêve n’auront rien d’insurmontable non plus, du côté de Nantes pour le derby puis avec la réception d’Angers.

De quoi ambitionner une belle remontée au classement et peut-être, un hiver moins douloureux que celui imaginé à l’instant T, où l’on attend toujours d’entendre et d’écouter Frederic Massara sur la situation actuelle, où Julien Stéphan se sait en grand danger en cas de contre-performance à Auxerre ou face à Toulouse.

Le Stade Rennais doit retrouver sa place dans le premier tiers de Ligue 1

Un hiver où l’on doit aussi apprendre à découvrir Arnaud Pouille, nouveau président en lieu et place d’Olivier Cloarec, remercié après le revers au Parc des Princes. Cinquième président en sept ans, l’ancien boss du Racing Club de Lens sait qu’il a du travail à tous les étages dans un club qui voit aussi revenir en cet automne Philippe Barraud, lui qui était parti à Nice cet été, pour reprendre en charge le recrutement chez les jeunes.

Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, la crise sera là, inévitable et le club et ses décideurs devront l’affronter et trouver les meilleurs remèdes pour soigner une équipe et redonner un élan à un club qui semblait il y a un an encore avoir enfin trouvé une certaine stabilité. Ce n’est plus le cas et au-delà des reproches et prises de positions sur les responsabilités des uns ou des autres, la solidarité prévaut, et pas qu’un peu.

Tombé dans un relatif anonymat et souvent décrié quand il est évoqué, le Stade Rennais doit retrouver sa place, dans le premier tiers du championnat, et son panache, qui en a fait l’un des clubs les plus attractifs de ces dernières saisons. Deux caps pouvant tout à fait être visés simultanément pour éviter, au-delà d’une possible rupture de « banc », une autre encore plus profonde avec un public qui ne demande qu’à s’enflammer de nouveau. Messieurs, à vous de jouer.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.