Revenu en Liqui Moly Starligue en 2020 après avoir connu une année au purgatoire, le CRMHB a bouclé une 3e saison de rang dans l’élite très intéressante même s’il reste évidemment encore à faire pour s’installer définitivement parmi les prétendants à l’Europe. Une ambition qui pourrait poindre mais pour laquelle le club devra faire encore plus et mieux. Un sacré challenge…
Personne ou presque en tribunes, ne tiendra vraiment rigueur au CRMHB de sa dernière sortie à la maison, quelque peu fade et décevante, face à une US Ivry jouant sa peau. Non, l’essentiel était ailleurs, avec un maintien assuré un bon mois et demi plus tôt et une saison de nouveau réussie. Côté joueurs et staff, en revanche, ce baisser de rideau laissait un goût amer dans la bouche, le regret de ne pas avoir fini proprement chez soi, dans une saison beaucoup plus compliquée à la Glaz que la précédente. A qui (ou quoi) la faute ?
Cette exigence, encore montée d’un cran de par les joueurs eux-mêmes, Cesson n’a pas fini de se l’imposer. Si le club est parmi les budgets du dernier quart du classement en la matière, l’ambition et le plaisir de performer en eaux stables au classement a gagné les joueurs de Sébastien Leriche. A cet effet, les défaites concédées à la maison cette saison face à Sélestat et Ivry ne passent vraiment pas, tout comme à un degré moindre celles subies face à Nîmes et Toulouse. Pas de gros accrochés cette saison au tableau, contrairement à la saison passée où Montpellier, Nantes et Aix étaient tombés à la Glaz Arena.
Seulement quatre victoires lors des 19 derniers matchs…
Le bilan à la maison est décevant, avec six victoires, un nul et 8 défaites mais contraste avec une bien meilleure efficacité en déplacement (5 victoires loin de Cesson-Sévigné), démontrant que l’équipe a appris de sa saison précédente, terriblement frustrante en la matière. Prévenues, les formations adverses viennent en Bretagne avec les grillages, une détermination intense et peu de centimètres concédés aux Irréductibles. La rançon de la gloire, sans doute avec probablement la même problématique la saison prochaine. Si le classement final, à l’heure où nous bouclions ces lignes, pouvait encore envoyer le CRMHB à une magnifique septième place, celle-ci reste à mettre en perspective avec le nombre de points nécessaires pour l’obtenir relativement faible.
Les six de devant ont écrasé le championnat et laissé quelques miettes à ce second chapeau auquel aura appartenu Cesson, aux côtés de Dunkerque, Limoges, Aix et Saint-Raphaël. Déjà une belle performance mais pas une fin en soi côté terrain, même si les Irréductibles ne pouvaient pas rivaliser en effectif et en budget avec cette bande-là. Si Sébastien Leriche rappelle, à juste titre, la magnifique performance que constitue un top 10 pour le club, habitué depuis 2015 à jouer sa peau jusqu’au bout à chaque journée, le tout dans un championnat toujours plus dense et relevé, cette équipe nous a aussi parfois laissé sur notre faim.
Meilleure défense du championnat, l’armada bretonne n’a pas connu la même efficacité de l’autre côté du terrain, très loin de là, finissant moins bonne attaque. Un jeu peut-être trop lisible offensivement, des limites de possibilités quant aux associations possibles, des transitions pas toujours idéalement exploitées et des blessures qui ont coûté cher. Les explications ne manquant pas mais rarement les Brétilliens ont été mangées du début à la fin cette saison. Jamais, même… Capables de performances épatantes comme la remontada opérée contre Limoges, la double victoire face à Saint-Raphaël ou encore la grosse résistance offerte à l’aller comme au retour au PSG, Cesson a aussi montré une vraie irrégularité avec les ratés évoqués mais aussi l’incapacité à faire basculer du bon côté des matchs perdus d’un rien contre Nîmes, Aix, Dunkerque ou Créteil.
Et quand le travail a été fait, d’autres évènement venaient priver les joueurs à la marinière de points mérités, comme lors du match aller-retour face à Chambéry. Partis fort, avec sept victoires en dix matchs, les Bretons ont beaucoup plus souffert lors deux des deux autres tiers de la saison avec 4 victoires seulement en 19 matchs (2 nuls et 13 défaites), soit un parcours de bas de tableau, à nuancer avec les scénarios évoqués ci-dessous qui auraient pu -du- tout changer au moment des bilans.
Si ce n’est pas le cas, c’est bien qu’il y aura des choses à améliorer, à bonifier la saison prochaine et cela, Sébastien Leriche le sait parfaitement et travaille déjà d’arrache-pied pour y remédier.
Avec de nouvelles têtes à la rentrée (Mathieu Salou et Daniel Mosindi, à droite, Hakon Ekren en demi-centre, Kristian Orsted en pivot et Milos Mocevic dans les buts) complémentaires et destinées à venir s’assembler au puzzle expérimenté articulé autour d’Arnaud Tabarand, Romaric Guillo, Ludwig Apollinaire, Romain Briffe, Romain Molinié et Sylvain Hochet, tauliers et relais du staff sur le terrain et dans les vestiaires, le casting est prometteur et plein de perspectives, avec les confirmations attendues de Junior Tuzolana, Axel Oppedisano, Mathéo Briffe ou encore Yann Pichon.
Un casting prometteur, une histoire àcontinuer d’écrire…
Avec une salle désormais très garnie souvent autour des 4000 personnes malgré des résultats pas toujours au rendez-vous en 2023, des partenaires fidèles et convaincus par le spectacle offert, au-delà des simples résultats et des certitudes, malgré les doutes, Cesson cherchera à enchaîner une troisième saison au chaud en première partie de tableau. Le tout dans un championnat où Créteil, Ivry, Chartres, Dijon, Saran ou encore Limoges auront aussi l’ambition de rester dans une élite qui n’en finit plus de progresser tandis qu’Aix, Saint-Raphaël ou Dunkerque devront réaliser une toute autre saison eu égard leurs moyens !
Le défi est d’ores et déjà posé, relevé et donne très envie d’y retourner, de vibrer et d’aimer cette équipe attachante, parfois maladroite mais jamais malhonnête ou avare d’efforts. Cette générosité qui aura coûté des points, de la fraîcheur sera probablement à canaliser mais à ne surtout pas dénaturer. Auteur d’un travail exceptionnel, le trio Leriche-Lemaire-Minel n’entend pas tout changer et a toutes les raisons de continuer son travail dans la sérénité, le sérieux et la lucidité.
De quoi avancer longtemps dans le bon sens, gage de qualité et d’ambition à long terme, en s’appuyant aussi sur une formation ayant offert du temps de jeu à plusieurs joueurs prometteurs ces dernières semaines. Gageons que le trophée des Champions qui se jouera à la Glaz Arena la saison prochaine donnera le ton d’une saison que l’on espère déjà riche en spectacle et en émotions !