Basket – URB : Joffrey Sclear : « C’est le bon moment pour moi »

Interview Joffrey Sclear.
Le nouveau capitaine de l'URB se livre sur son nouveau rôle. @Crédit photo : JRS

Après une saison pleine où il a pris part à l’intégralité des rencontres, Joffrey Sclear prend du galon. Au club depuis plus de douze ans et recordman du nombre de matchs disputés avec l’URB, le joueur de 30 ans a été nommé capitaine. Nouveau relais de Bastien Demeuré, c’est aussi le moment pour l’ailier fort d’endosser son nouveau costume en dehors et d’évoquer la saison à venir.

Après avoir connu une saison compliquée il y a deux ans à cause des blessures, tu sors d’une saison pleine. Comment te sens-tu physiquement ?

Il y a deux ans, je jouais en étant un petit peu blessé et il y avait aussi un peu de surmenage. J’ai été totalement disponible pour le basket l’année dernière et ça joue énormément sur les temps de récupération. Avec le rythme qu’il y a en Nationale 1, je pense que c’était nécessaire de m’y consacrer à 100%. J’ai fait tous les matchs l’année passée et c’est ma petite fierté (rires).

Il y a toujours des petits bobos car il y a beaucoup de matchs mais ça s’est plutôt bien passé dans l’ensemble. En général, quand le championnat se termine, nous coupons entre une semaine et dix jours. Nous revenons ensuite pour du travail individuel, que ce soit de la musculation ou du basket. Pour ma part, j’ai fait un peu de tout et mon ambition personnelle est de refaire une saison avec un minimum de blessures. C’est ma priorité.

Comment s’est passée la préparation avec, cette année, beaucoup de nouveaux visages ?

Effectivement, il y a beaucoup de nouveaux à intégrer car il ne restait plus qu’Eliot (Thillier) et moi. Nous pouvons quand même dire qu’Hugo (Kamdem) et Maxime (Pointel) étaient déjà là. Même s’il y a eu pas mal de mouvements, globalement, nous nous connaissons plus ou moins dans le championnat de NM1 et les automatismes sont venus rapidement.

C’est davantage avec les joueurs étrangers, avec une culture basket différente, où ça peut prendre un peu plus de temps. Cette année, il y a Dee (Darwin « Dee » Davis) mais c’est vraiment quelqu’un de très sympa avec beaucoup de joie de vivre. On sent qu’il a du basket et nous pourrions avoir l’image de l’Américain un peu individualiste mais contre Nantes par exemple, tout était juste. Bon après, il y a forcément la barrière de la langue avec certains, notamment avec le staff (rires).

« Bastien communique également beaucoup avec les meneurs pendant les matchs, car ils sont au cœur du jeu »

Ça dépend des caractères mais ça peut aussi être un peu plus long pour certains jeunes joueurs U18 qui intègrent le groupe. Tu peux être davantage réservé et, par exemple, demander des conseils pour gérer le stress. Dans une salle bien remplie, c’est quand même différent par rapport aux parents qui viennent te voir le dimanche. Ça peut en galvaniser certains mais c’est aussi normal que certains aient besoin de temps pour l’appréhender.

Au début, il faut aller un peu vers les autres pour leur faire sentir que la porte est ouverte. Une fois que la confiance s’installe, c’est plus facile pour tout le monde. L’équipe est sérieuse, travailleuse et nous sommes montés en puissance dans les matchs amicaux. De toute façon, c’est le but de la préparation. Nous pouvons considérer que le match de coupe de France face à Nantes, le dernier avant la reprise du championnat, était également un match de préparation. C’était le match le plus abouti donc c’est positif.

Pour démarrer cette saison, tu as été nommé capitaine de l’URB. Comment as-tu appris la nouvelle ?

Nous avons pas mal échangé avec Bastien et Aymeric (ndlr : Bellour, le nouvel adjoint de Bastien Demeuré) et j’ai accepté. Il y a toujours le choix mais je pense que c’était la suite logique pour lui de me proposer. Il n’y a eu que des grands capitaines à l’Union Rennes Basket et il fallait savoir ce qu’il attendait, mon rôle et mes missions. Cela fait aussi longtemps que je suis à l’URB et je connais le mode de fonctionnement. Eliot sera lui le vice-capitaine et le deuxième relais car il y a beaucoup de choses à gérer en tant que capitaine.

Concrètement, qu’est-ce que cela change pour toi ?

Que ce soit à l’entraînement ou en match, je pense qu’il y aura plus de moments où il faudra prendre la parole. L’autre point qui change, c’est quand ça ne va pas trop à titre personnel, il faut penser au collectif et faire un pas de côté. Cependant, Bastien communique également beaucoup avec les meneurs pendant les matchs car ils sont au cœur du jeu. Certes, il y a le capitaine mais il y a aussi les joueurs cadres, avec beaucoup d’expérience qui sont des leaders naturels. Il faut partager les responsabilités et être à l’écoute.

L’important est que chacun ait son moment pour intervenir afin que tout le monde puisse se sentir intégré dans le projet. Nous ne sommes pas sur un modèle autoritaire. Plus globalement, c’est une évolution normale. Par exemple, quand on arrive dans une équipe à 18 ans, on est davantage dans l’observation. Je pense que c’est le bon moment pour moi, le bon timing. Le club, via les dirigeants, transmet certaines valeurs et nous en sommes les relais. Être capitaine, c’est surtout dans la vie quotidienne, notamment, assez souvent, dans la logistique (rires).

À l’URB, comme cela peut se faire dans d’autres sports, avez-vous un système de caisse noire gérée par le capitaine ?

Nous sommes plutôt anti-amendes. Nous, ce que nous faisons, comme dans pas mal d’autres clubs de basket d’ailleurs, c’est un jeu de tir au milieu de terrain. La veille d’un match, tout le monde doit tirer de la ligne médiane et celui qui ne rentre pas son shoot prend un gage.

Mais attention, c’est bien encadré avec une charte et des règles du jeu car ce sont souvent les mêmes qui perdent et il y a aussi des tricheurs (rires). Concernant le gage, ça peut être de ramener un apéro pour l’après-match, un petit-déjeuner dans la semaine ou encore acheter du gel douche. Nous varions un peu les plaisirs. Pour ceux qui perdent régulièrement, nous avons même mis en place un joker.

Signature du journaliste.