Le deuxième titre de champion de France digéré, le REC Rugby se présente face à un nouveau défi de taille, le retour au troisième échelon national. Après avoir fait l’ascenseur lors de la saison 2022-23, le club réciste remonte avec l’espoir de se stabiliser dans la division. Présentation de ce qui attend les « Noir et Blanc ».
Si le Biarritz Olympique a finalement évité la relégation en Nationale, cela n’empêchera pas le REC Rugby de croiser la route de plusieurs bastions historiques du rugby français la saison prochaine. Parmi eux, Bourgoin-Jallieu, Narbonne ou encore Albi. Trois formations déjà croisées lors du premier passage en Nationale, mais pas les seules puisque les Rennais retrouveront également Bourg-en-Bresse, Chambéry, Nice, Suresnes et Tarbes.
Pour compléter le tableau, Niort, Marcq-en-Barœul, Massy, Périgueux et enfin Rouen se dresseront face aux Rennais. Si certains noms sont déjà bien connus des Récistes, une chose est sûre, les conditions générales autour de cette montée seront bien différentes d’il y a trois ans, et surtout bien meilleures. Avec un titre acquis le 12 juin, les « Noir et Blanc » n’avaient quasiment pas eu de temps, ou très peu, pour se préparer à cette première historique.
Rajoutez à cela un effectif largement remanié, avec donc très peu de temps pour se connaître et peaufiner les automatismes, ou encore un premier match à Bruz pour cause de pelouse impraticable au Vélodrome et voici quelques souvenirs d’une première année compliquée au troisième niveau du rugby français.
L’heure n’est pas à la grande révolution
Sans démériter, la sanction fut sans appel avec une redescente immédiate. Cette fois-ci, Rennes a le temps de se préparer, d’intégrer les nouveaux dans son projet de jeu et pourra aussi se servir de ce premier passage comme d’une expérience précieuse, notamment sur l’exigence mais aussi sur les erreurs à ne pas reproduire.
L’entraînement, lui, a déjà repris, le 23 juin, suivi « un stage de cohésion le week-end suivant et certainement deux matchs amicaux pendant la préparation, précise Kévin Courties. L’axe de travail consiste surtout à reposer les bases de notre jeu en nous obligeant à faire les choses beaucoup plus vite que la saison dernière. Cela engendre forcément un gros travail physique mais aussi la prévention des blessures ».
Concernant l’effectif, s’il devrait encore un petit peu bouger, notamment avec les arrêts de Vincent Wenger et du capitaine emblématique Alexandre Guéroult, en plus des départs de Jules Missland, Jack Higgins, Manzon Achard, Denzel Hill et Gwenaël Belliot, l’heure n’est pas à la grande révolution avec, pour l’instant, six arrivées officialisées : Toma Tahiviki (pilier droit), Davit Arveladze (2e ligne), Louis Hillman-Cooper (ailier), Lassana Camara (3e ligne), Adrien Monteil (demi-d’ouverture ou arrière) et Quentin Lebrun (trois-quarts centre).
« Nous avons surtout essayé de cibler des gars nous apportant un vrai complément, car il y a un équilibre autour des joueurs cadres que nous avons réussi à conserver »
Un mercato tout à fait au goût de l’entraîneur réciste, protagoniste essentiel sur ces différents dossiers : « La satisfaction, c’est d’avoir pu garder les joueurs que je voulais conserver. Je n’ai pas de départ de dernière minute ou des départs pour des clubs du niveau au-dessus comme ce fut le cas il y a trois ans. C’est plutôt confortable.
Concernant les recrues, nous avons surtout essayé de cibler des gars nous apportant un vrai complément, car il y a un équilibre autour des joueurs cadres que nous avons réussi à conserver. Nous avons aussi essayé d’avoir un bon équilibre sur les générations. C’est un travail conséquent et complexe et je n’ai toujours pas coupé depuis la fin de saison ».
Faisant partie intégrante de l’ADN du club, les espoirs auront eux aussi leur mot à dire et des minutes à grappiller. Incontestablement, le REC Rugby mise sur la continuité avec un groupe ayant prouvé sa valeur tout au long de l’année et déjà assez peu retouché en début de saison dernière. L’expérience accumulée lors des phases finales sera aussi une bonne boussole sur ce qui attend les joueurs de Kévin Courties à l’échelon supérieur. Pour cette deuxième saison en Nationale, l’objectif, lui, ne change pas, avec évidemment le maintien en ligne de mire.
« Quoiqu’il arrive, il faudra jouer, sans surjouer, car si nous passons notre temps à rendre le ballon ou à défendre, nous passerons notre saison à subir et nous ne pourrons rien espérer »
Fidèle à lui-même, l’entraîneur rennais n’en démord pas, le salut passera par le jeu, mais aussi par l’état d’esprit : « J’attends que nous soyons dans la continuité de la saison dernière, notamment sur l’état d’esprit. Ça va être fondamental. Nous ne sommes pas sur une fin de projet, mais dans un projet intermédiaire au cœur d’un projet plus long terme. J’attends que nous gardions une stabilité défensive et que nous continuons à nous libérer offensivement en produisant du jeu.
Évidemment, le niveau va être beaucoup plus relevé et nous allons même avoir des équipes qui seront quasiment intouchables. Il faudra être intelligent sur notre façon d’utiliser l’ensemble des paramètres pour progresser. Quoiqu’il arrive, il faudra jouer, sans surjouer, car si nous passons notre temps à rendre le ballon ou à défendre, nous passerons notre saison à subir et nous ne pourrons rien espérer. Enfin, il faudra aussi se donner les moyens de progresser à l’entraînement pour rivaliser avec un maximum d’équipes ». Le défi est de taille pour le REC Rugby mais le jeu en vaut clairement la chandelle !
