Alors qu’elle dispute sa troisième saison au club, Marie Guillevic sera également de l’aventure SGRMH l’année prochaine. Épanouie dans son rôle défensif, la pivot ne néglige pas pour autant l’aspect offensif, secteur dans lequel elle étoffe peu à peu sa palette technique. La numéro 9 « Noir et Rose » nous parle de son évolution, mais aussi de son double projet et de ses études d’ingénieur.
Comment es-tu arrivée dans le handball ?
J’ai commencé le hand en 5ème seulement, car j’avais touché à pas mal de sports auparavant. Mon père en faisait et a notamment joué à Royan, et j’ai tout de suite accroché. J’ai monté petit à petit les échelons jusqu’à intégrer le pôle espoirs d’Angoulême. Au moment de la réforme des régions, la génération 2002 n’a pas été conservée et j’ai dû retourner à La Rochelle. Dans mon lycée, il y avait une section handball en partenariat avec le club d’Aunis.
Laurent Grammont s’en occupait et il m’a repérée. J’ai commencé à m’entraîner avec la D2 à 16 ans et j’ai pu commencer à jouer l’année suivante, à 17 ans. Clairement, je suis rentrée par la défense et c’est dans ce secteur que je m’épanouis le plus, même si je progresse en attaque depuis que je suis à Saint-Grégoire. J’ai joué pendant deux ans là-bas avant de partir une année à Rochechouart puis de venir en Bretagne.
Tu évoques ta progression en attaque. Quels sont les points sur lesquels tu as le plus travaillé ?
Depuis mon arrivée au club, Olivier m’a énormément fait progresser sur mes prises de balle, mes glissements, mes prises de position et plus globalement sur ma façon de sentir le jeu. Cette année, c’est Malo Derouet qui se charge des spécifiques avec des exercices très représentatifs des schémas de match. C’est très complet.
J’ai toujours eu une bonne efficacité au tir, mais cette année, je développe ma technique comme le lob ou le chabala. J’ai toujours été plutôt dans l’impact et dans le contact, mais grâce à ça, j’ai passé un cap. Si la qualité première d’un pivot reste la combativité, il faut aussi savoir utiliser des petits coups, voire faire preuve d’un petit peu de vice parfois pour bloquer les défenseurs et offrir un espace à une coéquipière.
Même si c’est toujours gratifiant de marquer, j’aime beaucoup jouer pour les autres ainsi que batailler dans le combat physique. En défense, on ressent cette cohésion d’équipe. D’ailleurs, l’ADN défensif du club, c’est ce qui m’a plu en venant ici. Les gardiennes font des arrêts, mais c’est aussi à nous de compliquer la tâche des tireuses. C’est aussi une manière de se mettre au service du collectif et d’être utile.
« J’ai pu échanger avec le futur entraîneur. Il m’a présenté sa vision et ce qu’il voulait mettre en place. Ça sera évidemment un gros changement et un nouveau défi. »

Malgré les changements à venir au sein du club et un effectif amené à beaucoup évoluer, tu seras encore grégorienne la saison prochaine. Est-ce une vraie satisfaction ?
Bien sûr. Je pars toujours du principe qu’on sait ce que nous perdons mais pas ce que nous gagnons. Ici, j’ai un bon équilibre entre le handball et mes études d’ingénieur. J’ai mon groupe d’amis à l’école et mes amis dans le hand, et ça permet de couper l’un de l’autre. L’année prochaine, j’entamerai ma dernière année d’études et j’ai aussi pu échanger avec le futur entraîneur.
Il m’a présenté sa vision et ce qu’il voulait mettre en place. Ça sera évidemment un gros changement et un nouveau défi, mais j’essaie de ne pas trop me prendre la tête. Il faut déjà bien finir la saison en nous maintenant et profiter avec ce groupe, avec Olivier, pour finir cette histoire de la plus belle des manières, en D2.
En parallèle, tu mènes donc un double projet. Quel est-il et arrives-tu à bien conjuguer les deux ?
Au niveau du rythme, je fais du 8h-18h tous les jours et entre midi et 14h ou un peu plus tôt le matin, je vais à la musculation. Ensuite, après les cours, je pars à l’entraînement. De plus, il y a beaucoup d’examens en école d’ingénieur. J’étudie les matériaux, leur comportement, leur mise en forme, le phénomène de corrosion, la matière thermoplastique ou encore comment une onde se propage dans les matériaux. Il y a bien sûr d’autres choses et c’est assez technique. Si j’ai du temps pour moi ? Pas trop (rires).
Mais le fait que je me sente bien à l’école et au hand m’aide à concilier les deux. Cela n’empêche pas d’être parfois un peu fatiguée, surtout que les « vacances » handball ne tombent jamais au même moment que celles de l’école. Par exemple, cet été, j’ai un stage de deux mois à faire pour valider mon année et ça tombe en juin-juillet, avec donc, en plus, la reprise du handball en juillet.
Il y a pas mal de compromis à faire, mais pour l’instant, je vois ça comme quelque chose de positif et pas comme une contrainte. J’ai toujours été quelqu’un de très scolaire et mes parents aussi. Il n’y a pas de soucis pour le handball tant que ça suit à l’école. Le plus dur dans une carrière, ce n’est pas forcément le fait d’arriver au haut niveau, mais d’y rester. En faisant des études à coté, j’assure mes arrières.

Sportivement, comment expliques-tu l’écart entre la saison dernière et cette année ?
Nous avons quand même perdu des joueuses majeures et le collectif a mis du temps à se roder. Certes, la saison est compliquée, mais nous ne prenons pas des éclats chaque week-end. Nous sommes à notre place, mais en termes de contenu et de ce que nous proposons, à chaque fois, nous échouons de peu. Nous n’arrivons pas à tuer l’adversaire quand nous en avons l’opportunité. En regardant les résultats, même face aux gros du championnat, nous perdons souvent de peu. Nous avons une vraie stabilité défensive, mais on a des difficultés à marquer.
La victoire contre Pessac peut-elle être un déclic et vous relancer ?
Elle a vraiment fait beaucoup de bien, même au moment de retourner à l’entraînement le lundi. Nous avons imposé notre loi en défense et nous avons eu de l’engagement en attaque. De toute façon, en étant dernières, il y a ce côté pris à la gorge et il faudra gagner un maximum de matchs. Nous n’avons plus le droit à l’erreur. Nous sentons que nous progressons depuis un moment et nous n’avions pas changé notre préparation, mais les victoires doivent venir récompenser ces efforts.
Tu n’avais pas pu jouer à la Glaz Arena l’année passée. Tu as forcément coché ce rendez-vous à part tout début avril, face à Bègles…
C’est sûr que ça sera une belle soirée pour le handball rennais, mais je n’ai qu’une seule envie : gagner. Ce sera le véritable enjeu de notre soirée. Nous sommes en recherche perpétuelle de points, et même s’il faudra profiter du moment, il ne faudra pas se détourner de l’objectif principal. C’est sympa de jouer dans une salle comme ça, mais j’aborde ce match comme les autres avec l’envie de repartir avec les trois points.
