Rugby – Nationale 2 : Un nouveau duo présidentiel, « un changement dans la continuité » au REC

Eric Du Mottay et Olivier Schaupp autour de Jean-Marc Trihan, président sortant
Eric Du Mottay et Olivier Schaupp autour de Jean-Marc Trihan @Crédit Photo JRS

En préambule du choc face à Orléans, remporté 13-9 par les Bretons, Eric Du Mottay et Olivier Schaupp, nouveaux présidents du REC Rugby, aux côtés de Jean-Marc Trihan, président sortant et désormais vice-président en charge des partenariats, nous ont accordé une heure pour mieux présenter ce changement dans la continuité.

Jean-Marc, après trois mandats et demi à la tête du club, vous passez la main. Pourquoi ce choix ?

Jean-Marc Trihan : Cette nouvelle coprésidence est une évolution logique des choses dans la gouvernance du REC avec l’arrivée de deux membres du bureau déjà partenaires du REC, depuis quinze ans pour Eric, depuis quelques années également pour Olivier. Il y a une continuité, car je reste aussi vice-président.

Suite au retrait du regretté Raphaël Favier, en 2016, j’ai tenté d’impulser une structuration, une idée directrice et le projet, grâce à tous, est toujours en développement. Je pense que le renouvellement des mandats n’est pas forcément une bonne chose. Neuf ans, c’est beaucoup et le REC doit continuer à évoluer tout en s’appuyant sur ce qui fonctionne. Avec Eric et Olivier, le club est entre de bonnes mains, qui connaissent la maison.

Eric Du Mottay : Notre priorité est déjà de continuer à porter le projet mené par Jean-Marc. Il était d’ailleurs hors de question d’accepter le poste pour Olivier comme pour moi si Jean-Marc n’avait pas été à nos côtés. Nous partageons la même vision de ce que doit être un club de sport et des impératifs pour le faire évoluer. La feuille de route est là, clairement établie et notre action sera dans la lignée de tout ce qui a été fait jusqu’ici.

Olivier Schaupp : La présence de Jean-Marc à nos côtés est aussi, évidemment, une très bonne nouvelle sur le plan économique. Pour développer notre club, les partenaires sont le premier étage de la fusée. Il faudra aller en chercher de nouveaux et surtout, donner l’envie de venir et de rester à nos côtés. Le vécu et le réseau de Jean-Marc sur ces dix dernières années au REC seront évidemment une force pour continuer d’avancer.

« On ne peut pas avoir de belles branches si les racines ne sont pas saines »

Comment va s’articuler cette co-présidence et quel sera le rôle de chacun ?

Eric Du Mottay : Les compétences et responsabilités vont être réparties. Pour ma part, je vais m’occuper de la partie sportive, du baby rugby à l’équipe fanion, en lien avec notre coach, Kévin Courties, qui a aussi une vision totalement périphérique sur tout l’aspect sportif du club, bien au-delà de l’équipe Une. Je viendrai aussi apporter mon réseau et mon aide à Jean-Marc, au besoin, sur la partie partenariats.

Olivier Schaupp : Me concernant, je vais être en charge de l’organisation structurelle du club et sur la partie budgétaire, avec l’objectif de garder un équilibre constant entre nos recettes et nos dépenses. Il y aura une grande transversalité entre nos deux prérogatives car il n’y aura pas de recettes sans une belle réussite sportive et inversement. De plus, il faudra pouvoir apporter au terrain des réponses économiques pour atteindre les objectifs et cela passera par le développement des partenariats, des infrastructures. Tout cela se construit avec du temps et on ne peut pas avoir de belles branches si les racines ne sont pas saines.

Jean-Marc Trihan : Pour ma part, je vais m’attacher à faire continuer d’augmenter le nombre de partenaires, les fédérer, partager notre passion avec eux, de concert avec Olivier Fontaine. Je pense que ce secteur du club, primordial pour notre développement et nos objectifs, avait besoin d’être intensifié et nous allons y travailler.

Concernant l’élection de nos nouveaux présidents, Eric était jusqu’ici trésorier du club et Olivier vice-président. Au-delà de leurs compétences, tous deux sont chefs d’entreprise mais aussi des fidèles du club, membres du bureau depuis plusieurs années qui connaissent les rouages et les exigences de la fonction. La prise de relais ne va en être que plus naturelle et efficiente.

Eric, Olivier, quel est votre lien et rapport au rugby, ainsi qu’au REC ?

Eric Du Mottay : Dans mes jeunes années, j’ai été joueur du rugby, je jouais à l’arrière et j’ai toujours adhéré aux valeurs de ce sport, à tout ce qu’il peut véhiculer mais je n’ai pas fait assez d’étincelles pour y faire une carrière (rires) ! En revanche, son côté humain, collectif et ses valeurs m’ont toujours séduit et j’ai aussi retranscrit ces notions-là dans mon milieu professionnel. J’ai été contacté par Loïc Lebrun au début des années 2000, lorsqu’il occupait la présidence, pour devenir partenaire et j’avais accédé à sa demande.

Je suis ensuite parti puis revenu sous la présidence de Raphaël Favier, avec ces valeurs toujours motrices dans ce choix. Depuis, j’ai toujours été partenaire puis je suis entré au bureau quand Jean-Marc me l’a demandé en 2016. Le REC, c’est un choix du cœur, un investissement qui coûte plus qu’il ne rapporte, croyez-moi, mais surtout un lien fort, des histoires d’amitié et un attachement qui fait que l’on va donner le maximum pour aller le plus haut possible.

« L’affect pour le rugby est venu petit à petit, au travers du REC et de notre aventure et c’est aujourd’hui une passion »

Olivier Schaupp : Contrairement à Eric, je n’ai jamais joué au rugby. En revanche, il se trouve que nous avons joué au foot en salle à une époque avec Jean-Marc ! Pas de carrière néanmoins pour moi non plus et une entrée au REC par la petite porte. Presque par hasard… A l’époque, je recherchais un club de football pour mon fils, atteint de TSA et je n’ai trouvé que des portes closes. J’ai entendu parler d’une section dédiée aux jeunes atteints de ce handicap au REC et j’y ai inscrit mon fils et suis devenu parent bénévole.

Si mon fils a arrêté le rugby, j’ai en revanche pris le « virus » et Jean-Marc m’a proposé de prendre en charge l’école de rugby il y a cinq ans. Ce fut réellement passionnant, avec un nombre de licenciés passés de 110 à 235, un label deux étoiles conservé, et des déplacements en Ovalie pour représenter ce qui est à ce jour la plus grosse école en Bretagne.

Nous avons même organisé le trophée Vincent Lenoir, figure historique du REC, l’an passé et préparons la seconde édition, avec la venue du SCAF, club historique dont Charles Brennus était le président fondateur. Tout cela m’a fait « rencontrer le rugby » et je me suis attaché à tout cela. On est venu me chercher pour intégrer le CA et je suis ensuite devenu naturellement partenaire financier du club. L’affect pour le rugby est venu petit à petit, au travers du REC et de notre aventure et c’est aujourd’hui une passion.

Sur la partie sportive, Eric, on imagine que vous travaillerez de concert avec Kévin Courties, présent au club depuis près de dix ans. Quelle est votre relation ?

Eric Du Mottay : Au club, Kévin est plus que l’entraîneur de l’équipe fanion. Je l’ai vu le matin du match face à Orléans donner une formation et partager son expérience aux éducateurs en formation. Son investissement est total. Sa compétence est reconnue et c’est ensemble que nous échangerons sur les besoins des équipes, les profils et notre vision au sujet de l’équipe, des prérequis et de ce que nous attendons d’un joueur qui nous rejoindrait est parfaitement aligné. Nous avons la même définition de la valeur travail et on se comprend bien. Les résultats le prouvent.

Quel sera votre ambition pour cette saison, mais surtout, votre vision à moyen terme pour le REC ?

Eric Du Mottay : Elle est commune, évidemment, avec un travail important à réaliser sur toutes les strates du club, ensemble et l’envie d’atteindre nos objectifs. Dans mon management, je suis très pragmatique ce qui ne veut pas dire que j’exclus l’affect. Je veux que les objectifs soient atteints, nous sommes là pour travailler au service du club et quand la réussite et l’obtention de ce que l’on visait est là, les sentiments viennent souvent d’eux-mêmes.

Pour cette saison, nous visons le retour en National, qui passe évidemment par des phases finales où nous voulons tous aller au bout. Ensuite, il faudra réussir à performer et à s’installer au-dessus avant d’y nourrir des ambitions. Cela passera évidemment par le terrain, mais aussi par les finances et une infrastructure de haut niveau.

Olivier Schaupp : Pour ce faire, trois grands axes sont devant nous : d’abord le développement des partenaires, qui est à la base de tout projet de club, ensuite être en capacité d’offrir des infrastructures au niveau de la division où nous évoluons, que ce soit pour s’entraîner ou pour les jours de matchs, où tout doit être parfait pour les joueurs, bien sûr, mais aussi pour nos partenaires qui sont en droit d’attendre une prestation à la hauteur de leur investissement.

Enfin, le troisième axe sera de donner les moyens au domaine sportif d’avoir des ambitions et d’atteindre ses objectifs, sans jamais se mettre en danger et en gardant l’ADN de notre club, où la formation et l’élévation de nos jeunes jusqu’au plus haut possible sera toujours une priorité.

Eric Du Mottay : L’exemple de Vannes est à suivre dans sa réalisation, la réflexion est menée pour l’atteindre. Nous ne brûlerons pas les étapes mais nous ne manquons pas d’ambitions.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.