Avec, d’un côté, la rétrogradation tardive de l’équipe masculine au niveau Elite et, de l’autre, le maintien in-extremis de l’équipe féminine, le REC Volley a connu un exercice 2023-24 particulièrement agité. Quelques mois plus tard, la présidente Nathalie Guitton fait le point sur la situation du club et n’élude aucun sujet.
À un peu plus de mi-parcours, quel bilan sportif tirez-vous des deux équipes cette saison ?
Concernant les garçons, c’est très bien. Ils sont premiers de leur poule avec un seul match perdu, le premier de la saison, contre Vincennes (article extrait du JRS de février et écrit avant la défaite à Arles, ndlr). Sur cette défaite, je pense qu’il y avait encore une certaine déception de reprendre en Elite. Maintenant, ils sont bien partis pour finir dans les trois premiers et jouer la remontée, au moins sportivement.
Pour les filles, c’est un peu plus compliqué pour les play-offs, mais ce n’est pas étonnant avec un budget bien moindre que les trois équipes de devant. Néanmoins, comme ce fut le cas à Evreux en coupe de France, elles ont prouvé qu’elles pouvaient s’en rapprocher. Plus globalement, les deux équipes sont vraiment super humainement. Il y a une bonne ambiance et de bons échanges.
Concernant les garçons, et alors que le club était plutôt confiant pour rester en Ligue B, il y a eu cette descente en Elite. Que s’est-il passé exactement ?
Le plus compliqué, c’est que nous avons appris très tardivement que nous descendions en Elite. Il est vrai que nous avons peut-être été trop optimistes mais cela n’empêche pas que je ne comprenne toujours pas pourquoi nous sommes descendus. Au tout départ, nous descendons à cause des deux points de pénalité en terminant à un point de l’avant-dernier (Deux points retirés suite à un problème de timing sur des informations URSSAF transmises à la DNACG concernant le centre de formation et sur les moyens de prise en charge des frais de restauration et de logement, ndlr).
On se dit qu’il n’y aucune raison de descendre puisque de toute façon, il faut douze équipes en Ligue B et que personne ne veut ou peut monter. Tous les ans, c’est comme ça, mais ça ne l’a pas été cette année. Nous, on y croit et nous prenons une avocate qui nous dit qu’il n’y a pas de raison non plus. Après, quand on ne veut pas que vous restiez… Mais déjà, si nous avions pu avoir l’information bien avant… Nous n’avons pas pu communiquer en juillet-août, non pas parce que nous voulions cacher quelque chose, mais simplement parce que nous n’avions pas de réponse.
Il a fallu communiquer en septembre-octobre pour apporter des éléments de compréhension, mais ça reste difficile de justifier quelque chose quand nous-mêmes, nous ne comprenons pas. Je comprends aussi les joueurs voulant absolument être en Ligue B et pour qui ça a été violent. D’ailleurs, nous n’avions pas d’intérêt à faire cette équipe-là, construite comme une formation de Ligue B, en descendant.
« Nous avons la chance d’avoir des partenaires qui nous soutiennent »
Quels ont été les impacts de cette descente ?
Déjà, nous avons un joueur qui n’est pas venu et ce n’est pas très sympa pour lui puisque nous avons dû le prévenir au dernier moment. Nous avions également deux personnes qui devaient venir travailler avec nous pour trouver des nouveaux sponsors. Nous travaillions avec eux depuis avril-mai, mais cela a donc été rendu impossible avec la descente en Elite.
Le centre de formation est aussi impacté puisque nous avons deux ans pour remonter afin de ne pas perdre notre accréditation. Forcément, il y a aussi un impact financier mais nous avons la chance d’avoir des partenaires qui nous soutiennent avec un spectacle qui plaît. Maintenant que la descente a été actée, cela nous donne une année pour préparer la suite. Remonter, c’est aussi être en adéquation avec la LNV.
Ça nous permet de dégager du temps pour nous structurer, construire le projet et trouver de nouveaux sponsors. À terme, il faudra que notre équipe de Ligue B soit dans une société et ça nous laisse également du temps pour préparer cela. Récemment, un nouveau comité directeur a aussi été élu. Enfin, sportivement, cela donne la chance à certains de jouer.
Que va changer concrètement le changement de présidence à la Ligue ?
Je dirais que la nouvelle présidence est davantage dans la construction que dans la déconstruction. Le nouveau président (Jean Azéma ayant succédé à Yves Bouget, ndlr) s’appuie sur les clubs et travaille avec eux. Il est à l’écoute, va voir les matchs et discute avec les collectivités locales. Il ne veut pas mettre en place une professionnalisation à tout prix. C’était un peu plus ambigu avec son prédécesseur. Il y avait des bonnes idées, car tout n’est jamais tout noir, et il avait notamment trouvé des sponsors pour les championnats des garçons et des filles, mais il ne prenait pas suffisamment en compte les réalités du terrain.
Chez les filles, quelles sont les raisons de l’arrêt de l’Elite Access ?
Il n’y avait pas assez de candidats et malheureusement, nous l’avons aussi appris tardivement. C’est la Fédération qui a pris cette décision. L’Elite Access, c’était la Ligue B sans le statut. On essaie de développer la deuxième division, mais il y a un manque de joueuses françaises, car il n’y a pas de centres de formation en deuxième division, en tout cas validés par le ministère. Seuls les clubs en Ligue A peuvent en avoir. Ça nous pénalise énormément, car les joueuses françaises ne restent pas et vont rapidement chercher des salaires plus élevés à l’étranger.
« Nous ne vivons pas au-dessus de nos moyens, avec deux équipes à petits budgets »
Où en êtes-vous concernant le centre de formation féminin ?
Nous sommes en train de faire des dossiers et nous avons une équipe qui travaille là-dessus. Nous aimerions que ça puisse voir le jour dès l’année prochaine. Mais comme expliqué auparavant, celui-ci ne sera pas accrédité par le Ministère, mais ça n’en restera pas moins un centre de formation.
Plus globalement, avez-vous clarifié votre situation et comment se porte le REC Volley ?
Financièrement, nos comptes sont positifs et nous ne vivons pas au-dessus de nos moyens, avec deux équipes à petits budgets. À côté de ça, nous sommes toujours en appel dans le dossier URSSAF. Après, et ça été prouvé par le passé, ce n’est pas parce que nous pensons avoir raison que nous allons gagner. Sportivement, notamment sur les sections loisirs, nous avons de nouveaux licenciés et nous surfons sur la victoire des Bleus aux Jeux Olympiques.
Nous avons d’ailleurs des étudiants en BPJEPS qui nous ont rejoints pour entraîner. Nous essayons aussi de créer un esprit club et nous sommes en train de mettre en place une sorte de parrainage pour qu’un ou deux joueurs s’occupent d’une équipe de jeunes. Nous développons également les actions RSE, pour attirer des partenaires bien sûr, mais aussi des fondations. Par exemple, il y aura un match avec l’UNICEF en février et une action consacrée à la recherche contre l’endométriose en mars.