Devenu nouveau recordman du nombre de matchs disputés avec l’Union Rennes Basket lors de la réception de Challans en décembre dernier, Joffrey Sclear (plus de 300 matchs désormais) a tout connu sous les couleurs noir et blanc. Pour fêter ce record, l’ailier fort a ouvert la boîte à souvenirs en sélectionnant ses cinq rencontres marquantes avec l’URB. Rétrospective.
Un premier match, à la sortie du travail…
Forcément, mon premier souvenir fort, c’est mon premier match, en 2013, là où tout a commencé. C’était un amical mais ça compte quand même (rires) ! Nous affrontions une équipe du coin, Vitré ou Lorient de mémoire, un jeudi à Châteaugiron. Quand je suis arrivé à Rennes, l’équipe venait de descendre en Nationale 2 et il n’était pas prévu que je sois avec les dix joueurs de l’équipe première, mais sur l’équipe de Pré-Nationale. Je sortais tout juste du lycée et je commençais la fac.
J’avais quand même fait un week-end de stage avec eux et je devais faire la préparation ainsi que les entraînements avec le groupe, mais j’avais prévu de commencer à partir de la fin des vacances scolaires car j’avais fait le choix de travailler à côté pendant la semaine. Pascal Thibaud n’était pas très content et ma préparation avec l’URB n’a pas très bien commencé (rires). À l’époque, Patrice Sclear, mon oncle, était l’assistant de Pascal.
Pendant cette préparation, il y avait eu pas mal de blessés et ce jour-là, Patrice a appelé mon père pour lui dire que j’étais pris pour le match. De mon côté, je ne pouvais pas répondre puisque j’étais au travail. À la fin de journée, je travaillais à Saint-Malo, mon père m’appelle en me disant : « Tu joues ce soir, j’ai préparé tes affaires ». En plus, j’ai eu pas mal de temps de jeu pour ma première avec ce maillot, mais je me souviens aussi que ça avait été un peu compliqué et que j’étais un peu perdu. C’était une première pas vraiment prévue.
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Bercy et « remontada »
J’ai gardé deux matchs en un, car ils sont plutôt rapprochés dans la temporalité, en 2016. Il y a bien sûr cette finale de coupe de France amateur à Bercy contre Kaysersberg et un quart de finale de play-offs dans la foulée contre Tours. Je n’ai pas beaucoup joué sur ces matchs-là mais ce sont mes premières expériences sur des rencontres à forts enjeux. J’avais 20 ans et c’était forcément particulier. Même si nous avons perdu la finale à Bercy, il y avait du monde de Rennes et c’était toute une organisation.
Contre Tours, c’était le match aller. On va gagner là-bas, dans un contexte particulier, notamment après une altercation avec un joueur adverse qui venait de blesser l’un de nos joueurs majeurs, Vukan Zivkovic. C’était vraiment chaud. En plus, nous étions menés de 20 points à la pause et au final, nous l’emportons d’un point après deux prolongations. Une vraie « remontada ». C’est l’une des rares fois où j’ai vu une si grande remontée dans le basket. Au retour, ça s’était mieux passé et nous avions gagné en menant tout au long du match, ce qui nous permettait d’accéder à la Nationale 1.
Première grosse ligne de statistiques
Mon troisième souvenir, c’est une rencontre en début de saison contre Challans, juste après le Covid. Dans les statistiques, c’est l’un de mes meilleurs matchs. J’ai mis beaucoup de tirs à trois points et nous avions gagné assez facilement, de 30 ou 40 points. C’est la première fois que je prenais autant de tirs et que je mettais autant dedans. Tu as l’impression que tout ce que tu tentes, ça rentre.
J’avais dû mettre 25 points et c’est la première fois que je me suis senti aussi impactant. Je me souviens également du debrief avec Pascal à la fin du match. Il m’a demandé de noter tout ce que j’avais fait la veille et le jour du match pour le reproduire à l’avenir (rires).
2022-2023, une année d’anthologie
Je retiens un match à titre personnel, mais plus globalement notre saison. C’est l’une des meilleures collectivement, et peut-être même la meilleure équipe avec laquelle j’ai évolué. Cette année-là, nous avons vraiment essayé de jouer la montée. Malheureusement, c’est aussi l’année où Sébastien Cape se blesse à la main juste avant les play-offs. Le match qui m’a marqué, c’est le retour contre Boulogne-sur-Mer, en huitièmes de finale des play-offs.
Nous avions perdu à l’aller et c’est une rencontre où j’ai pu impacter le résultat (23 points pour lui et une victoire rennaise 96-65). C’est l’une des rares fois où j’ai vu autant d’ambiance dans la salle. Il y avait vraiment des supporters et rien qu’au moment de la présentation des équipes, tu sens tout de suite que c’est différent. C’est aussi une année où j’ai beaucoup joué avec mon cousin Adrien (aujourd’hui à Lorient). Rémi Dibo n’avait pas fait la deuxième partie de saison, Cheick Sekou Condé avait aussi été blessé pendant un moment et nous avions pu faire une demi-saison ensemble.
Les retrouvailles avec Pascal Thibaud et Adrien Sclear
Pour finir, c’est le match aller cette saison contre Lorient avec Pascal et Adrien de l’autre côté. D’ailleurs, en parlant de record, c’est sans doute Pascal qui l’a mais pas en tant que joueur (rires). Ça m’a fait quelque chose de voir Pascal en face. En tant que joueur, tu as aussi tes habitudes, tu t’entraînes toute la semaine avec, tu fais les debriefs, les déplacements… Et j’ai joué tous mes matchs à l’URB avec lui. C’était un match serré, que nous gagnons, avec une grosse ambiance dans la salle.
Il y avait aussi l’opposition avec Adrien, mais comme nous avions l’habitude de nous affronter à l’entraînement, nous nous sommes neutralisés. Plus globalement, je retiens l’ambiance et l’atmosphère dans toutes les équipes de l’URB. Il y a toujours eu des bonnes ententes, même quand les résultats ne suivaient pas. Je dirais même peut-être que ce sont ces instants de vie de groupe que j’ai le plus retenus. Nous avons toujours bien concilié le sportif et les bons moments entre nous.
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