CPB Hand – Jérémy Laurent : « Je ne pouvais pas être dans un meilleur environnement qu’au CPB »

Entretien avec Jérémy Laurent.
Jérémy Laurent avec ses joueuses. @Crédit photo : JRS

Arrivé cet été pour remplacer Alan Gauvineau sur la filière féminine du CPB Handball, Jérémy Laurent vit, à seulement 23 ans, sa première expérience sur le banc d’une équipe seniors nationale. Des premiers mois enrichissants et l’opportunité parfaite pour continuer son développement, tant humainement que sportivement.

Quel a été ton parcours avant de rejoindre les rangs cerclistes ?

J’ai commencé à jouer au Montpellier HB sur les catégories jeunes. Au fil des saisons, j’ai gravi les échelons jusqu’à rentrer en sélection régionale puis au pôle espoirs de Montpellier où j’ai passé trois ans. Par la suite, n’ayant pas trouvé de centre de formation pour mes études supérieures, je me suis orienté vers un service civique au club de Lattes, dans la métropole de Montpellier. C’est là que j’ai commencé à encadrer des équipes, tout en faisant des stages d’accompagnateur et d’éducateur.

Ta vocation a vite pris le dessus sur l’envie d’être joueur ?

J’ai toujours aimé entraîner. Parfois, j’encadrais 13 équipes sur les 18 du club. Ce n’était même pas à la demande du club, c’est juste que j’aimais trop ça. Au vu de ma formation de joueur, j’ai ensuite postulé dans plusieurs clubs en France pour jouer au niveau national et je me suis retrouvé à Caen. En fin de saison, le club ne m’a pas prolongé et malgré quelques propositions, j’ai préféré rentrer à Montpellier.

Je savais que j’allais avoir des opportunités pour me développer sur la partie encadrement, car quand j’étais à Caen, je continuais d’entraîner en parallèle les U17 Normandie. En rentrant, j’ai fait une alternance pour le titre 5 d’entraîneur au MUC Handball et je suis devenu responsable de la filière HBF3M (ndlr. : Handball Féminin Montpellier Méditerranée Métropole).

Comment s’est passée la prise de contact avec le CPB Hand ?

Par mon réseau, j’ai eu écho qu’une offre allait sortir sur le poste d’Alan Gauvineau, mon prédécesseur. Sur le poste d’entraîneur bien sûr, mais aussi sur le poste de responsable de la section féminine. J’ai pu avoir un contact et Franck Roussel m’a appelé pendant que j’étais dans la salle de sport (rires). À la suite de cette prise de contact, l’offre est sortie trois semaines après et j’ai postulé. Nous avons ensuite eu une visio avec quatre membres du bureau et nous avons pu échanger sur le poste, ainsi que sur les missions. Deux semaines plus tard, j’ai reçu une réponse positive.

« Même moi, j’avais un peu du mal à croire à une telle opportunité dès l’obtention de mon diplôme »

À titre personnel, tu quittais aussi Montpellier et une certaine zone de confort…

J’avais envie et besoin de partir, car je commençais à connaître le secteur par cœur. Sur l’instant, là-bas, il n’y avait pas vraiment de poste intéressant suite à l’obtention de mon diplôme et le CPB était une sacrée possibilité. Même moi, j’avais un peu du mal à croire à une telle opportunité immédiatement après l’obtention de mon diplôme. Parmi les projets dans lesquels j’avais postulé, c’était celui que je préférais et je me suis retrouvé au bon endroit, au bon moment.

La formation des jeunes est différente ici. Il y a un autre fonctionnement et ça te permet de discuter avec d’autres gens. En termes d’attentes, c’est-à-dire du point de vue du travail et des objectifs, c’est ce que je voulais et je vis ma meilleure vie. Les salariés sont très présents, tout marche pour le mieux chez les jeunes, vraiment, tout est au vert dans la filière.

Je ne peux pas profiter encore pleinement, car il y a ce petit manque de résultats avec la N1, mais je souhaite à toutes les personnes en milieu associatif d’avoir des dirigeants comme ça et je vais continuer à redoubler d’efforts. Je ne pouvais pas être dans un meilleur environnement que celui du CPB. Je ne fais que grandir, humainement et sportivement, et j’espère que la saison conviendra à tout le monde.

Tu remplaces Alan Gauvineau qui était au club depuis cinq ans. Comment as-tu fait le lien avec le groupe ?

Deux jours après la réponse, je suis rentré en contact avec Alan pour échanger sur le projet de jeu. Ça m’a permis d’avoir un accompagnement et une image précise, notamment sur le plan technique. J’ai beaucoup échangé avec lui, mais aussi avec Pierre Dubois, en charge de l’équipe réserve. J’ai aussi pris du temps pour faire des visios avec les joueuses de l’équipe.

Ma venue a été actée début mars et j’arrivais en juin à Rennes. J’ai pu faire connaissance avec les filles et aussi avoir des premières indications sur les projets de chacune, si elles restaient ou si elles changeaient. J’ai eu ensuite la même démarche avec les recrues, mais aussi avec les salariés sur place pour prendre connaissance des calendriers. La machine était déjà bien huilée et ça fait du bien de sentir accompagné. Au CPB, on n’est jamais seul.

« Je suis même peut-être parfois un peu soûlant parce que je parle trop (rires) »

Comment se sont passés tes premiers pas avec le groupe et avais-tu des craintes par rapport à ton âge ?

Ça s’est fait assez facilement, car je fonctionne énormément dans la communication. Je suis même peut-être parfois un peu soûlant parce que je parle trop (rires). Mais au moins, ça permet de savoir. Je suis arrivé avec une approche très coaching et après avoir échangé avec le groupe, je me suis rendu compte qu’il fallait laisser des degrés de liberté aux joueuses.

Nous avons avancé là-dessus et le groupe est très agréable. Si, au vu du début de saison, il y a des choses à améliorer, il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. Concernant l’âge, j’ai le sentiment de fonctionner pareil avec les jeunes qu’avec les plus expérimentées et les plus âgées que moi. Je ne pense pas que ça soit un frein.

Tu l’as évoqué, le début de saison est délicat. Quel regard portes-tu sur ce début d’exercice ?

Je dirais frustrant. Hormis Fleury, nous étions à la lutte dans tous les matchs et il y en a plusieurs où nous aurions pu poser encore davantage de problèmes aux équipes adverses. Nous avons parfois juste manqué d’efficacité. Il faut rester mobilisé, car la poule est très costaude, et il va falloir pousser jusqu’à mai pour sortir satisfait de la saison. Sur ce mois de décembre, nous nous déplaçons à Evron en coupe de France.

C’est une équipe qui vient de monter de N3 et il faudra respecter l’adversaire. Nous aurons ensuite trois matchs amicaux. Ce sont surtout des matchs de travail avec des objectifs bien précis. L’idée est aussi de décharger un petit peu et de sortir sans blessure. Camille De Sousa a d’ailleurs repris depuis deux semaines avec la N3.

Lou Saramito, blessée aux ligaments croisés, travaille très bien, mais nous n’avons pas encore de date de reprise. Djasma Houmadi a dû se faire réopérer et ça va rajouter un peu de temps avant sa rééducation. Enfin, Manon Truffeau avait réussi à reprendre, mais les douleurs sont revenues. Nous n’en savons pas plus pour le moment, mais elle travaille dur avec son chirurgien. On essaye d’accompagner et de soutenir du mieux possible toutes nos joueuses blessées.

Signature du journaliste.