Voilà désormais trois saisons de rang sans les sueurs froides des ultimes secondes de la dernière journée pour se maintenir du côté de la Glaz Arena. De quoi donner une certaine satisfaction mais aussi l’envie d’aller plus loin et plus haut au CRMHB et à son président Stéphane Clemenceau, raisonnable et tout autant ambitieux pour son club.
Alors que Cesson a terminé l’exercice à la onzième place, quel sentiment prédomine ?
Globalement, la saison a été plus difficile que les deux précédentes, la faute principalement à une première partie de saison compliquée. A la trêve, nous étions juste au-dessus de la zone rouge et on n’en menait pas forcément large, même si nous n’avons à aucun moment paniqué, que ce soit du côté des joueurs, du staff ou des dirigeants.
Il y avait de bonnes choses, pas toujours récompensées, mais nous avons payé au prix fort un déficit de performance sur les gardiens grandement expliqué par la commotion vécue par Arnaud début septembre. On a aussi eu une somme de détails en notre défaveur nous menant à une situation délicate. Le dialogue, une réflexion collective sur les raisons et les solutions à cette situation nous ont permis d’avancer et les réponses trouvées se sont matérialisées après la trêve.
En 2024, il y a en effet eu réaction, très convaincante avant une fin de saison un peu décevante. C’est le fruit d’un manque d’huile dans le moteur ou de supplément d’âme ?
Je pense que les gars ont beaucoup donné, n’ont jamais compté c’est sûr et que personne n’a triché dans cet effectif. Les derniers matchs, notamment celui à Dunkerque ou le nul face à Créteil, ont laissé un goût d’inachevé, d’amertume car la dixième place me semblait accessible. Nous pouvions mieux faire au vu de la qualité de l’effectif et de ce qu’il a démontré mais ce mois de mai a aussi montré nos limites ainsi qu’un véritable axe de progression.
On se doit d’être plus ambitieux, ce à tous les étages du club, du terrain où les joueurs doivent avoir la hargne jusqu’au bout jusqu’aux dirigeants, où nous devons être inventifs, créatifs et déterminés à mettre le plus de moyens sur tous les plans au groupe pour réussir.
« Il y a eu 15 matchs à 30 buts ou plus inscrits en notre faveur »
L’ADN défensif cessonnais a encore été là, avec la quatrième défense du championnat bien qu’ayant souffert mais nouveauté, Cesson a beaucoup marqué. Cela doit vous satisfaire ?
Je le répète souvent, nous sommes aussi une entreprise de spectacle et on le voit, le handball est en pleine évolution ces dernières années, avec de plus en plus de vitesse et de buts inscrits. C’était d’ailleurs l’un des objectifs majeurs du staff en début de saison, d’aller vers un jeu de plus en plus porté sur l’attaque.
Cela a pris du temps mais il y a eu 15 matchs à 30 buts ou plus inscrits en notre faveur. En revanche, nous avons peut-être été un ton en-dessous en défense, de part nos gardien, comme expliqué précédemment mais aussi peut-être par notre jeu. Nous n’imaginions peut-être pas autant de difficultés là-dessus mais les aléas de la saison ont fait que…
Le public a cependant apprécié, avec un remplissage très satisfaisant de la Glaz et un public au rendez-vous.
Dans ce contexte de satisfaction globale, la prolongation du staff était une évidence ?
A Cesson, nous avons, le souci de travailler dans la continuité, sur le long terme. Le travail du staff est là, au quotidien, avec beaucoup d’investissement, de très bonnes choses, des résultats et aussi, bien sûr, des axes de progression. Je trouve que nous travaillons bien ensemble, dirigeants et staff, avec chacun son domaine de compétence et de vrais bons échanges.
A partir de là, il nous apparaissait évident de poursuivre ensemble et nous sommes ravis d’avoir Sébastien, Yann et Thibault à nos côtés pour les années à venir, avec une feuille de route passionnante à mener.
Au-delà du staff, c’est un véritable chantier qui vous attend à l’horizon 2025 avec une très grande partie de l’effectif arrivant en fin de contrat, voire pour certains, de carrière…
C’est tout à fait cela, et nous y travaillons déjà d’arrache-pied. David Christmann et Nicolas Lemonne ont ainsi déjà reçu les joueurs pour évoquer l’avenir. Aujourd’hui, nous avons assuré la présence dans nos rangs de Michal Baran pour trois ans, de Mathéo Briffe pour deux ans. Ce sont les patrons de demain, formés chez nous.
Mathieu Salou, dans cet ordre d’idée, a aussi prolongé de deux ans. Nous espérons rapidement valider plusieurs dossiers sur lesquels les offres ont été transmises. Le but n’est pas de tout au changer, au contraire, mais d’assurer une continuité tout en régénérant, comme toute équipe, un groupe qui vit ensemble depuis déjà plusieurs saisons.
En parlant effectif, il ne sera pas simple de remplacer Sylvain Hochet, qui ne sera pas, pour la première fois depuis 17 ans, à la reprise de l’entraînement…
On ne remplace pas Sylvain dans un vestiaire ou un club, on fait autrement. Son empreinte au CRMHB restera majeure, évidemment, et il va nous manquer, à tous. Il est l’un des symboles les plus évidents du combat, de l’esprit Cesson et il sera toujours ici chez lui.
« En septembre, nous serons très heureux de vous annoncer une grande nouvelle… »
L’an prochain, au-delà de l’évidence « maintien », quel sera l’objectif du club ?
Je suis convaincu qu’avec cet effectif, qui ne connaît que deux mouvements avec les départs d’Arnaud Tabarand et Sylvain Hochet et les arrivées de Maté Sunjic et Xavier Labigang, nous avons une base de travail très intéressante. Les jeunes, à l’image de Baran et Briffe, sont montés en régime, vont gagner en expérience et temps de jeu, et la concurrence va être solide sur tous les postes.
Si nous gagnons en régularité et évitons les trous d’air ou entame aussi difficile que cette saison, je suis convaincu que nous pouvons nous classer entre la 8ème et 10ème place. Nous pouvons aujourd’hui regarder tout le monde dans les yeux et nous nous devons de le prouver, sur la durée, d’être à 100 % à chaque match. Si à cela, nous ajoutons un parcours en coupe, ce qui reste envisageable avec l’effectif à disposition, nous serions sur une belle saison et une dynamique positive.
Vous parliez de l’ambition hors terrain. Les partenariats privés, le développement interne ainsi que la structuration sont-ils toujours dans une évolution positive ?
Aujourd’hui, nous travaillons tous d’arrache-pied chacun sur sa compétence. Hors terrain, c’est à nous, dirigeants, commerciaux, administratifs, de jouer. En ce sens, le club continue son développement. Nous allons être sur des partenariats privés à niveau égal avec la saison passée, avec de nouveaux entrants compensant les sortants.
La crise de l’immobilier, c’est vrai, est regardée de près mais plusieurs de nos partenaires du secteur ont déjà renouvelé leurs engagements avec nous. Nous le savons, la montée en gamme du club passera par le privé et nous nous donnons les moyens de réussir, avec notamment l’arrivée d’un second temps plein dans la cellule commerciale. Le club grandit et les projets avec. En septembre, nous serons ainsi très heureux de vous annoncer une grande nouvelle…
« L’ambition à 5 ans est de viser l’Europe, tout en pouvant faire face à une année sans… »
Le président que vous êtes a donc encore faim mais aussi, l’envie de continuer de faire grandir son club avant de passer la main ?
Ce n’est pas « mon » club, c’est le Cesson Rennes Métropole Handball, avec toutes les forces et énergies qui en font au quotidien un club respecté qui compte dans l’élite du handball français. Le club ne s’arrêtera pas le jour où j’arrêterai et heureusement (rires) ! Nous savons combien d’efforts sont faits pour cela et ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin.
Avant de laisser la place à qui la voudra avec ambition et un projet solide, je veux donner le maximum pour renforcer le club, à tous les étages. L’ambition à cinq ans est de viser l’Europe, tout en pouvant faire face à une année sans. Notre présent, c’est de réduire les marges d’erreurs, le risque et de stabiliser le club pour regarder loin, et haut. Nous sommes tous portés par cela et avons hâte d’attaquer la saison prochaine.
« Je suis pour l’arrivée de la vidéo même si évidemment, elle ne résoudra pas tout et encore moins, tout de suite. »
Celle-ci verra l’arrivée de la vidéo pour l’arbitrage. Quel est votre avis sur cette nouveauté ?
Le handball, je le disais, évolue à toute vitesse. Pour les arbitres, suivre le rythme infernal imposé par le jeu, les joueurs, devient un vrai défi, quelque chose de très difficile. A la difficulté physique s’ajoute la difficulté d’arbitrer notre sport, le plus difficile en la matière à mes yeux, fait de beaucoup d’interprétations nécessitant, de facto, un maximum de lucidité.
Je suis pour l’arrivée de la vidéo même si évidemment, elle ne résoudra pas tout et encore moins, tout de suite. Il va falloir s’habituer, apprendre à utiliser l’outil correctement mais toute amélioration visant à aider des arbitres à mes yeux insuffisamment accompagnés dans notre pays, est une bonne nouvelle. J’espère simplement qu’elle prendra sa place dans le jeu et ne rallongera pas nos matchs d’une demi-heure (rires) !
