Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur Robin Molinié. À 33 ans, l’arrière gauche cessonnais continue de martyriser les défenses adverses et vient même d’intégrer le top 20 des meilleurs marqueurs de Liqui Moly Starligue cette saison. Un sens du but inné, mais qu’il a aussi appris à bonifier avec le temps.
Comment abordes-tu cette fin de championnat ?
Tout d’abord, c’est une vraie satisfaction d’avoir assuré notre maintien. Nous sommes allés le chercher très rapidement après la reprise et nous avons gagné cette tranquillité. La première partie de saison a été frustrante car nous avions produit des bonnes choses mais cela a été très rarement ponctué par des points.
Je pense que la blessure d’Arnaud nous a fait beaucoup de mal, sans compter celle de Milos derrière. L’équipe s’est mise en place au fur et à mesure et il y a eu une belle évolution dans notre jeu. Nous voulons maintenant bien terminer et nous avons un calendrier plutôt favorable avec davantage de matchs à domicile.
En plus de pouvoir conclure sur une nouvelle belle saison, celle-ci est particulière car c’est la dernière de notre capitaine Sylvain Hochet. Nous avons aussi envie de bien finir pour lui. C’est un mec en or et le meilleur capitaine que j’ai eu dans ma carrière. Nous voulons lui offrir la plus belle des sorties.
« Nous nous connaissons beaucoup mieux avec les années et il y a des choses sur lesquelles nous sommes plus vigilants et plus rigoureux »
Il y a eu un souhait affiché de marquer davantage cette année. Penses-tu que cela a impacté le début d’exercice ?
C’est effectivement un point que nous avons abordé dès la préparation et il n’a pas immédiatement porté ses fruits. Cependant, il y a quand même des matchs où cela a fonctionné, mais nous n’avons pas réussi à le jumeler à une assise défensive et j’en reviens sur le rôle du gardien.
Arnaud sortait d’une saison stratosphérique et plus globalement, les gardiens jouent un rôle primordial. Il y a eu des prestations plutôt abouties, mais nous avons surtout eu du mal à finir nos matchs. Maintenant, l’équipe a progressé offensivement, que ce soit dans l’efficacité aux tirs ou dans la justesse. Nous perdons également moins de ballons et il y a plus de rythme.
De ton côté, tu réalises une très bonne saison…
Mis à part un petit pépin en janvier, je me sens super bien. Quand on se sent bien physiquement, c’est plus facile derrière. Je suis content de mon efficacité au shoot et d’avoir pris ce rôle de buteur. Cela étant, j’ai toujours été un joueur qui prend beaucoup de tirs comparé à d’autres arrières, même dans mes clubs précédents, et j’ai toujours été attiré par le but.
Avec les années qui passent, tu prends aussi de l’expérience et tu apprends à mieux choisir tes tirs en identifiant les situations sur lesquelles tu vas être le plus efficace. Il y a aussi cette relation de combat avec le gardien adverse que tu apprends à maitriser. Évidemment, il y a de l’entraînement derrière, mais j’aime marquer des buts et c’est quelque chose que j’ai cultivé.
Tu es toujours aussi prolifique et pourtant tu tires moins les penalties. Est-ce un choix de te part ?
C’est une mission qui m’a été confiée quand je suis arrivé et j’ai été plutôt efficace. Il y avait déjà plus de turnover l’année passée et cette saison, nous sommes trois tireurs, Youenn, Axel et moi. Si je dois y aller, j’y vais avec plaisir. C’est plutôt une gestion entre nous trois, en fonction de qui est en confiance ou se sent bien. Même si j’en tire un petit peu plus sur la deuxième partie de saison, les gars ont été efficaces et c’est le plus important.
Tu vas bientôt boucler ta troisième année à Cesson. Comment juges-tu ton évolution depuis ton arrivée ?
J’en suis très satisfait. Je commence à être un joueur expérimenté mais je veux continuer à être performant. Je veux toujours faire mieux et j’essaie constamment de m’améliorer. J’ai fait une très bonne première saison principalement au poste d’arrière gauche. La deuxième année, j’étais un peu entre le poste de demi-centre et celui d’arrière avec un rôle peut-être un peu moins clair, et cette saison, je suis de retour principalement au poste d’arrière.
Chaque saison a son histoire et c’est difficile de faire un parallèle. Le plus agréable, c’est d’être performant individuellement dans une équipe qui tourne bien. Pour avoir connu cette situation dans mes équipes précédentes, être performant dans une équipe où les résultats sont moins bons, ce n’est pas un plaisir. Nous nous connaissons beaucoup mieux avec les années et il y a des choses sur lesquelles on est plus vigilants et plus rigoureux. À titre personnel, tant que je suis épargné par les blessures, on ne me parle pas d’âge (rires).
Depuis ton arrivée, le club s’est aussi stabilisé au niveau du classement…
Je suis très heureux et très fier de faire partie de ce groupe avec un noyau dur qui est présent depuis quelques années. Nous avons réalisé deux belles saisons alors qu’on nous annonçait beaucoup plus bas et je suis convaincu que celle-ci peut être aussi belle. C’est aussi une fierté d’avoir ces résultats par rapport aux moyens du club. C’est gratifiant de faire partie de cette aventure.
« C’est gratifiant de faire partie de cette aventure »
Penses-tu déjà à l’après-handball ?
Évidemment, j’ai commencé à y réfléchir. Ça reste encore un peu vague concernant mon futur métier et ça dépendra des opportunités, que ce soit dans le handball ou dans autre chose. J’ai les outils avec un Master en management que j’ai obtenu à Grenoble il y a quelques années, mais je ne sais pas encore ce que je vais en faire. Néanmoins, je continue de prendre du plaisir sur le terrain et j’ai envie de jouer encore longtemps !