À tout juste 20 ans, l’arrière gauche Jade Valadon monte en puissance au sein de l’effectif d’Olivier Mantès. Une ascension linéaire et progressive, s’intégrant parfaitement dans le projet grégorien, avec à terme, un objectif bien identifié : vivre du handball. Portrait.
Chez Jade Valadon, les journées sont bien remplies. Les entraînements et les matchs avec Saint-Grégoire bien sûr, mais également des études en BTS NDRC (Négociation et Digitalisation de la Relation Client) en parallèle.
Suffisant ? Non, avec en plus un travail en tant que responsable d’équipe dans un centre de tri de colis qui occupe ses matinées : « C’est un peu compliqué, notamment au niveau des cours car il n’y pas de visio. Au niveau de mon travail, j’ai beaucoup appris sur ce poste de responsable et j’y ai pris goût. Et puis, pour être dans le sport de haut niveau, il faut un petit peu de caractère, d’autant que j’aspire à en vivre ».
Du caractère déjà, et une personnalité affirmée, comme le confirme sa coéquipière de vestiaire et amie, Lise Termet : « Jade veut toujours bien faire, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Elle ne fait jamais les choses à moitié. Elle est déterminée dans tout ce qu’elle entreprend et quand elle a un projet en tête, elle ne se pose pas trop de questions. Bon, elle râle aussi beaucoup (rires), mais c’est une personne généreuse et à l’écoute ».
« J’ai pris confiance en moi et je vois la différence entre l’année dernière et cette saison »
Jade Valadon n’est pas du genre à se cacher ou à fuir ses responsabilités. Consciente de son potentiel, avec un bras très puissant et précieux pour le shoot à distance, mais aussi de la progression nécessaire pour atteindre le haut niveau, tous ses choix ont été pensés et réfléchis, l’amenant finalement jusqu’en Bretagne et à la D2F, en provenance de Saumur : « Dès mes 14 ans, j’ai intégré le club de Chambray et, en parallèle, le pôle espoirs de Segré. Mon père m’accompagnait dans tous mes déplacements et je n’ai jamais vraiment été seule.
Après trois ans là-bas, j’ai décidé de rejoindre Saint-Grégoire. À Chambray, il y a une équipe en Nationale 1, mais aussi une D1. Je savais que la D1 était trop haute pour moi et le projet que m’a proposé Olivier, avec un contrat au centre de formation, était parfait pour ma progression. D’abord pour renforcer l’équipe de N1, puis, en fonction de mes performances et d’éventuelles blessures, la possibilité de monter. J’ai eu le temps d’assimiler le niveau et c’est quelque chose qui s’est fait petit à petit. J’ai pris confiance en moi et je vois la différence entre l’année dernière et cette saison ».
Sixième meilleure marqueuse de l’effectif, Jade Valadon participe activement à la saison des « Noir et Rose ». Après un mois de février compliqué, les filles de la Ricoquais se sont relancées grâce à une belle série de trois victoires, récompensant un bel état d’esprit : « La cohésion est très bonne et ça aide forcément dans les victoires que nous sommes allées chercher. À l’instant-T, nous sommes un peu au-delà de ce que nous visions au départ, c’est-à-dire le maintien, mais il ne faut pas oublier que nous sortions de sept défaites de rang. Ces trois dernières victoires consécutives nous ont fait bien ».
Lise Termet : « Elle prouve que nous pouvons compter sur elle »
Avec encore beaucoup de choses à apprendre de par son jeune âge, l’arrière s’inspire de ses aînées : « Celle qui m’a le plus apporté, c’est Guillemette Cauly. Elle a vraiment ce rôle de grande sœur et de « maman » du groupe. Avec elle, j’ai appris à travailler sur des situations bien précises, à répéter les gestes, puis, une fois ces gestes maîtrisés, à bosser sur l’alternance de mes choix ».
Redoutable à distance, la jeune grégorienne connaît aussi ses axes d’amélioration : « La défense, c’est mon point noir. J’y arrive quand même mais j’ai encore parfois un petit peu de mal. Il faut beaucoup de communication et être tout le temps en mouvement ». Mais pas de quoi entacher un exercice qu’elle considère comme sa « meilleure saison » et où elle a « progressé tant mentalement que physiquement, ainsi que sur la régularité ».
Lise Termet conclut, convaincue par l’apport de sa coéquipière, tant sportif qu’humain : « Au vu des apparitions qu’elle fait depuis le début de la saison, elle prouve que nous pouvons compter sur elle ». Au moment d’entamer la dernière ligne droite, l’arrière de 20 ans ne sera pas de trop pour valider au plus vite un maintien plus tranquille que celui de l’année passée et continuer d’avancer vers un avenir 100% handball.