JRS 67 – SGRMH : Guillemette Cauly, l’expérience au service des ambitions bretonnes !

Habituées des parquets de D1 et D2 depuis une douzaine d’années, Guillemette Cauly a posé ses bagages chargés dans la plus belle ville de France cet été, en provenance de Bouillargues. Avec l’envie de vibrer encore grâce au handball et aux victoires qu’elle compte bien aller chercher en nombre avec sa nouvelle formation.

« Avec l’expérience, j’ai appris et compris ce qu’il fallait faire pour prétendre au plus haut niveau, durer, être compétitive. Peut-être aurais-je du aussi, parfois, être plus patiente dans certaines situations… » La maturité, cette vertu si vantée des aînés que tout un chacun est amené à croiser un jour sur son chemin, fait désormais partie de Guillemette Cauly, 33 ans, nouvelle demi-centre des « Noir et Rose ». Formée en région parisienne, elle aborde ainsi son nouveau défi breton avec ambition. Public et adversaires sont prévenus, la numéro 77 (pour le 7 juillet) n’est pas venue pour profiter des côtes bretonnes.

De Mérignac à Rennes en passant par l’Argentine et les Deux-Sèvres

Originaire de la région parisienne, Guillemette Cauly, suit sa grande sœur sur les parquets de handball. Elle démarre en pivot, passe sur l’aile gauche puis rejoint ensuite la base arrière, avant de se poser au poste de demi-centre. Obligée de choisir entre le pole gymnastique et le pole handball à 14 ans, elle opte pour la petite balle pégueuse : « J’ai privilégié les copines en rejoignant le Pole de Chartres, tout en jouant le week-end avec le Paris 92. C’était une époque vraiment sympa, où je ne visais pas forcément une carrière professionnelle mais j’avais l’envie d’aller le plus loin possible, le plus haut. »

Evoluant en N2, la néo-Grégorienne participe même, lors de sa quatrième saison à Paris 92, à une grosse vingtaine de matchs en D2. De quoi donner l’envie d’aller voir un peu plus loin, et de découvrir l’élite la saison suivante à Cergy, en 2010. Une année disputée à jouer le maintien, avec la descente au bout du chemin mais 19 feuilles de matchs et déjà, l’envie d’y revenir. La seconde saison, de nouveau en D2, ne le permet cependant pas : « A Cergy, nous avions un gros public, beaucoup d’ambiance, c’était tout de même quelque chose grand de découvrir ce niveau-là. J’ai compris que je voulais jouer en pro, y rester mais il me fallait le bon cadre pour cela, du temps de jeu.»

A l’époque, performer en D2 ne rime pas forcément avec la possibilité de retrouver l’élite mais pas d’hésitation au moment de choisir le projet de Mérignac, alors en D2 : « Mes études étaient terminées, Bac en poche, j’avais fait STAPS sans vraiment accrocher et la proposition de contrat pro ne se refusait pas. »

En Gironde, Guillemette rencontre Laure Bulucua, désormais en charge des relations partenaires au club : « Laure, c’est une amie depuis cette époque, nous avons même vécu en coloc là-bas. Des dossiers ? Oui, ça ne manque pas mais ce qui s’est passé à Mérignac reste à Mérignac ! »

Côté terrain, le club girondin ambitionne la montée et joue les premiers rôles. Pendant quatre ans, l’obsession de retrouver la D1 est là mais quand ça ne veut pas… Au bout de sa quatrième saison, la déception prime et c’est un premier tournant pour Guillemette : « Je fais le choix à ce moment-là d’arrêter le hand. La déception de ne pas remonter était trop forte, le poids des sacrifices aussi et j’étais fatiguée moralement de tout cela. J’avais envie d’autre chose. J’avais aussi entamé une Fac de psycho mais cela ne m’avait pas convenu. Ce break était nécessaire. »

Retour de fait, à Paris, avec  une expérience dans la restauration: « C’était chouette, top, au sein d’une équipe d’enfer et quelques similitudes avec le sport. Répondre présente, faire le plus de couverts, être efficace. J’ai kiffé, tout en gardant une licence avec Noisy, avec qui j’avais passé le deal de jouer quand j’étais disponible, pour rendre service. »

A l’issue d’une année dans les “autres” salles, Guillemette a toujours besoin d’un nouvel air et le départ à l’étranger se présente : « C’était le moment, rien ne me retenait et j’avais toujours eu cette envie en moi. J’avais eu une première expérience au Gabon en disputant une compétition de handball avec ma coéquipière de l’époque Elodie Mambo, en tant qu’expatriée. J’étais rassurée sur ma capacité à m’adapter à un cadre nouveau. J’ai choisi l’Argentine. » Vamos ! L’Atlantique traversée, voilà le mode baroudeuse activé avec la débrouille au programme, les auberges de jeunesse, un travail de réceptionniste en hôtellerie sans oublier quelques frayeurs comme une terrible course en vélo poursuivie par des chiens errants sur des routes peu rassurantes : « C’était assez fou, dépaysant, ça oui ! J’ai vécu énormément de choses à Buenos Aires, compris aussi notre chance d’être en France avec un système nous protégeant tout de même beaucoup. Là-bas, l’inflation était au plus fort et la situation très tendue, cela fait fortement réfléchir… » Le hand, mis de côté un an plus tôt, reste néanmoins présent, avec des entraînements dans un club local : « J’étais déjà HS rien que pour me rendre à la salle mais c’était cool… et me montrait que j’avais encore ce sport dans la tête… et dans le cœur. »

Un coup de fil, au bout d’un an d’expatriation, va tout changer, avec une proposition de Celles-sur-Belle : « Au départ, j’ai raccroché puis éloigné le téléphone de moi mais rapidement, j’ai choisi de rentrer. La graine était plantée et je voulais revenir dans ce que j’avais toujours fait jusque-là, jouer au hand ! »

« Je suis une gagneuse, j’aime cette adrénaline du match, la notion de collectif, de se battre les unes pour les autres. »

Nouveau changement de décor, radical, de la capitale argentine aux…Deux-Sèvres ! Mais vrai bonheur de retrouver le plaisir sur le terrain, en y mettant les ingrédients : « J’ai compris là-bas ce qu’imposait d’être pro et j’ai mis le paquet, pour vivre quatre saisons et atteindre mon objectif, remonter en première division, au bout de la troisième en 2021. » Aux côtés d’une certaine Laurine Chesneau, au SGRMH l’an passé, elle joue, s’épanouit et gagne le droit de retrouver, dix ans plus tard, l’élite : « Franchement, je serais restée là-bas tant que l’objectif n’aurait pas été atteint. Je ne voulais pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé. » Après quatre années à Celles-sur-Belle, le cadre ne convient plus et Guillemette repart. Une saison à Nîmes, pour jouer, encore jouer, ce qui l’anime au plus profond d’elle : « Je suis une gagneuse, j’aime cette adrénaline du match, la notion de collectif, de se battre les unes pour les autres. Je n’avais signé qu’un an à Nîmes car je savais le club en structuration. Je souhaitais un cadre avant tout… » Celui-ci, le SGRMH va le lui offrir. Des discussions au printemps, un projet d’études de Lettres modernes, en Master à Rennes et les bons conseils de Laurine et Laure et voici la numéro 77 fan du PSG en foot et de Montpellier en hand qui déboule dans la capitale bretonne : « J’ai signé deux ans, avec la mission d’apporter mon vécu, de peut-être partager mon expérience des scénarios à venir dans les matchs que j’aurais peut-être déjà vécu avant et surtout, l’envie de m’éclater, de jouer et de gagner des matchs. Notre équipe est très intéressante, les matchs amicaux l’ont démontré et nous avons hâte d’entrer dans la compétition, sans complexe. »

Les premières connexions montrées lors de la préparation, avec une entente très intéressante en base arrière aux côtés de Juliette Guerrier et Eugenia Mellano, « avec qui parler Argentine et partager un bon maté est un vrai plaisir ! », laissent à penser que les décideurs bretons ont vu juste.

Capable également de défendre, expérimentée et leader dans l’âme et forte d’un vécu qu’elle partage sans calcul, Guillemette Cauly a tout pour apporter ce plus qui fit tant défaut dans les moments chauds l’an passé. Elle possède aussi une belle occasion d’avancer dans le voyage d’une vie déjà bien animée, où la conquête de son Master sera une quête de plus qu’elle entend mener avec une détermination qui n’a jamais cessé de l’animer.

A moins de deux heures de Paris, vivant près de la gare, la numéro 77 des « Noir et Rose » sait aussi que les proches ne sont pas loin, ou le Parc des Princes en cas d’envie d’un petit match du PSG entre amis ou en famille. Quoique… « On m’a déjà parlé du Roazhon Park et j’ai clairement envie d’aller y voir des matchs, comme j’ai hâte de découvrir Cesson et la Glaz Arena et aussi l’équipe de rugby du REC ! » Autant d’excellentes idées pour habiller un cadre à l’évidence déjà grandement adopté à l’orée d’une saison prometteuse.