Basket – URB : Boukhary Cissoko, suivi jusqu’aux Spurs…

Boukhary Cissoko est une nouvelle option pour Pascal Thibaud
Boukhary Cissoko. Crédit : Journal Rennes Sport

Vainqueur de l’Euro Cup en 2021 à la sortie de ses quatre années au centre de formation de Monaco, Boukhary Cissoko a depuis quitté le Rocher et tente de se stabiliser en Nationale 1. Arrivé blessé en provenance de Kayserberg, l’ailier de 23 ans reprend progressivement la compétition et espère revenir rapidement à son meilleur niveau pour aider l’URB à bien finir la saison.

Les connaisseurs attendaient son retour avec impatience et cela a pris un petit peu plus de temps que prévu : « L’an dernier, je me suis déboité l’épaule lors du dernier match de la saison. Ça ne se remet pas comme ça et j’ai eu un mois d’arrêt et de rééducation. Puis, au cours d’un entrainement, mon épaule est ressortie.

Il était donc préférable de se faire opérer. L’opération a eu lieu en juillet et je suis revenu en novembre, mais j’avais encore une gêne et c’est peu dire. J’arrivais à peine à lever le bras en novembre et c’était impossible de tirer ».

Son frère Sidy drafté en 44e position l’année dernière par les San Antonio Spurs et qui évolue actuellement en G-League

Auteur d’une prestation plus qu’intéressante pour son premier match en « Noir et Blanc », malgré la défaite contre Les Sables d’Olonne, Boukhary Cissoko n’est encore qu’aux prémices d’un retour à plein régime. Une longue absence en compétition mais pas sur les terrains, puisque l’ailier de 23 ans continuait de travailler en coulisses : « Déjà, l’accueil a été très bon et il y a une super ambiance. Ça donne envie de jouer.

Ensuite, en plus des séances individuelles, j’étais présent aux entraînements collectifs et je participais sur des petites passes ou sur des systèmes. Même si je ne pouvais pas jouer, ça m’a fait du bien de participer à tout ça. Dès le départ, le staff a essayé de m’intégrer pleinement ». Le plaisir est là et l’envie de performer aussi, mais ça depuis toujours, avec une véritable filiation familiale basket.

Un papa professionnel pendant plus de quinze ans, jouant même l’Euro League avec Antibes, sa sœur actuellement au centre de formation de Mondeville et son frère Sidy drafté en 44e position l’année dernière par les San Antonio Spurs et qui évolue actuellement en G-League : voilà un chemin tout tracé.

Un tournant majeur dans la carrière du petit frère que ne pouvait pas manquer son aîné : « Je suis allé le voir au All-Star Game Rising Stars Challenge et lors du match de la G-League Ignite contre les Metropolitans Boulogne-Levallois de Victor Wembanyama ».

Sidy Cissoko : « Je suis également fier de son parcours car il n’abandonne jamais »

Un rapport privilégié et un soutien de poids pour son frère Sidy Cissoko, contacté pour l’occasion : « Boukhary est un bon grand frère et il a toujours été là pour moi. Dans les bons comme dans les moments les plus difficiles. C’est un pilier de notre famille et c’est une bonne personne. Je suis également fier de son parcours car il n’abandonne jamais. 

Avant d’ajouter : J’ai été très touché après la Draft. Nous sommes arrivés à San Antonio et les membres de ma famille présents ont chacun fait une vidéo qui a été projetée sur l’écran géant de la salle. Il m’a dit qu’il était fier de moi et cela m’a beaucoup touché. Après la conférence de presse, nous avons organisé un concours de tirs avec Boukhary et ma sœur et j’ai vraiment adoré partager un moment avec eux sur le terrain ».

Une envie de s’affronter qui ne date pas d’hier : « Nous avons commencé le basket ensemble et c’est une passion commune. Nous faisions des un contre un à n’en plus finir. Si nous avons plus de recul désormais, à l’époque, nous voulions simplement nous battre l’un et l’autre (rires) », s’amuse Boukhary. Né à Saint-Maurice et après avoir grandi à Draveil en région parisienne, le néo-Rennais rallie Montpellier à 15 ans pour disputer le championnat de France U18.

Meilleur marqueur lors de sa deuxième année dans l’Hérault, il tape dans l’œil de plusieurs centres de formation, jusque-là peu enclins à lui proposer quelque chose : « Avant ça, j’avais fait plusieurs essais dans des centres de formation, mais non concluants ».

Il choisit finalement la côte d’Azur et rejoint les espoirs de la Roca Team. Une expérience positive sur le Rocher : « J’ai emmagasiné beaucoup d’expérience. Je termine deuxième meilleur marqueur lors de ma dernière année en espoirs et j’étais présent lors de la demi-finale de l’Euro Cup. Nous gagnons d’ailleurs la compétition cette année-là.

J’ai découvert l’exigence, avec néanmoins un regard lucide sur sa fin d’aventure monégasque, quand tu es avec des tops joueurs qui font les différences, ça masque peut-être un petit peu tes défauts. Tu as facilement des responsabilités avec les espoirs, mais c’est plus compliqué au-dessus ».

Vient alors le saut dans l’inconnu et une année de transition qui va faire bourlinguer le joueur de 23 ans. Une préparation avec Le Portel, un match avec Rueil en tant que joker médical, « prévu pour trois mois à la base mais il y a eu une porte ouverte pour partir »,

Une pige à l’Alliance Sport Alsace et enfin un passage au BC Boncourt en Suisse : « Vu comme ça, ce n’est pas l’idéal, mais au final, c’est mieux que de rester chez soi. J’ai même voulu trouver un autre club en fin de saison, mais c’était trop court (rires) ».

« Je ne joue jamais avec des chaussettes blanches ! Déjà parce que je trouve ça moche et dès que j’en mets, il m’arrive des pépins. »

Après une année hyperactive et avec l’envie de se stabiliser, l’ailier rejoint Kayserberg en Nationale 1 : « Je voulais un projet plus sûr. J’espérais des offres en Pro B, mais on ne m’a proposé que des piges, donc j’ai préféré un club de N1 ».

Après un an dans l’Est de la France, Rennes se positionne et attire Boukhary Cissoko, relégué avec le club alsacien : « Je sortais d’une saison avec une équipe de bas de tableau. Je savais qu’à Rennes il y avait un bon niveau de jeu, une bonne philosophie basket et une équipe qui jouait les premiers rôles. C’est parfait pour ma progression ».

Seul inconvénient peut-être, au-delà de sa blessure plus longue que prévue, les chaussettes blanches assimilées au reste de la tenue rennaise : « Je ne joue jamais avec des chaussettes blanches ! Déjà parce que je trouve ça moche et dès que j’en mets, il m’arrive des pépins ».

D’où ce petit liseré noir en complément… Cela suffira peut-être pour faire de l’ailier, également capable d’évoluer au poste quatre, une nouvelle solution pour Pascal Thibaud.

Sous l’œil de son petit frère, depuis les « States », attentif à ses prestations : « Ces derniers mois ont été difficiles avec sa blessure, mais il a toujours continué à travailler. J’espère que cela va payer et qu’il réalisera une grande fin de saison individuellement tout en aidant Rennes à atteindre ses objectifs. Je suis ses résultats et le classement, et même si l’équipe est sur une mauvaise série, je leur souhaite de se qualifier pour la poule haute ».

Qu’on se le dise, même les Spurs de San Antonio sont avec l’URB pour cette fin de saison !

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