Après Guingamp et Nantes, Ludovic Blas a finalement trouvé la vraie capitale du football de l’Ouest : Rennes. Débarqué début juillet du côté de la Piverdière, l’ancien nantais s’est rapidement adapté au vestiaire « Rouge et Noir », avec la ferme intention de franchir un nouveau palier pour regarder toujours plus haut.
Face au Havre, le Stade Rennais a perdu deux points mais lui, en a marqué. En inscrivant son premier but au Roazhon Park, célébré avec panache, tout en jouant une partition plutôt intéressante sur son côté droit, Ludovic Blas a posé les bases de sa nouvelle aventure. Il a aussi mis les ingrédients pour séduire un public à conquérir, en raison de son passé récent au sud de la Bretagne. Pas de quoi impressionner le garçon, qui déclarait à son arrivée, cet été : « On connait la rivalité entre les deux clubs. J’ai pensé à ma progression. D’autres ont fait le chemin entre les deux clubs, je ne suis ni le premier, ni le dernier. »
« J’ai changé beaucoup de choses »
Le dernier en date ? Olivier Monterrubio : « On connait bien sa carrière et ce qu’il a fait dans les deux clubs. Je vais essayer d’en faire de même. » Cela serait gage d’une très grande réussite et tout le monde est prêt à signer dès aujourd’hui pour une histoire identique !
Pour autant, le registre et le style sont différents, les vécus également. Formé à Guingamp, le milieu de terrain né en 1997, y découvrit la Ligue 1. Utilisé sur l’aile droite, il fait étalage de ses qualités techniques. Vitesse, percussion, capacité à faire des différences, le panel est séduisant. Il est appelé en 2016 chez le U19 français où il évolue aux côtés d’un certain Kylian Mbappé. Désireux de franchir un palier, il rejoint Nantes et Antoine Kombouaré, qu’il connu à Guingamp, en 2019. Là-bas, loin de côtoyer les sommets, il surnage dans le marasme des canaris, en inscrivant 45 buts en 159 matchs et connaît les montagnes russes, marquant le but victorieux de la victoire en coupe de France en 2022 face à Nice avant d’être aussi sur le terrain du SDF lors de l’humiliation en mai dernier face à Toulouse. Deux moments phares illustrant les montagnes russes connues par le joueur lors de son passage sur les bords de l’Erdre, avec un but en Europa League marqué à Turin chez la Juventus mais aussi des passages à vide le faisant disparaître des radars. Le joueur, dépendant de son collectif, choisit de se prendre en main lors de son passage nantais, comme il le confiait à RMC : « J’ai pris conscience de certaines choses. J’ai changé beaucoup de choses également. C’est peut-être un peu bête à dire, mais je suis devenu plus professionnel, j’ai enfin compris que c’était un métier, qu’il fallait travailler plus que les autres pour réussir. J’arrive plus tôt à l’entraînement, je reste plus longtemps après. J’ai pris un préparateur physique personnel, je prends beaucoup plus soin de mon corps, de mon sommeil… » Il convenait d’éviter le gâchis et de décoller l’étiquette d’éternel espoir, qui commençait à agacer le joueur lui-même : « J’en ai eu marre d’entendre toujours le même discours depuis mes débuts : “Tu as beaucoup de talent, mais…”, “Tu es un bon joueur, mais…”. Il y avait toujours un “mais” dans les phrases. »
En signant à Rennes, après avoir été proche de rejoindre Lille l’an passé, il s’agit de confirmer ces bonnes dispositions et de franchir un cap. En cela, Florian Maurice en conférence de presse, n’a pas le moindre doute : « Je le suis depuis quatre, cinq, six ans, chaque été j’essaie de prendre des infos. Je pense que c’est le bon moment pour lui aussi de franchir un palier dans un club encore plus ambitieux. On est très content de cette signature. C’est un joueur efficace, je n’ai pas besoin de vous le décrire, vous le connaissez par cœur. Il correspond vraiment à notre style de jeu ».
« Je vais être là pour l’équipe, si c’est axe ou côté, ce n’est pas un problème »
Aux côtés d’Enzo Le Fée, Benjamin Bourigeaud, Amine Gouiri, Désiré Doué, Martin Terrier ou Arnaud Kalimuendo, le néo-rennais va avoir de quoi régaler balle au pied et trouver avec qui combiner. Joueur de petits espaces, n’hésitant pas à aller au contact, sa polyvalence peut aussi être précieuse, même s’il était de base désigné comme remplaçant de Jérémy Doku, bien que totalement différent de l’international belge : « Je suis un joueur qui aime bien être le détonateur de l’équipe, toucher un maximum de ballons, déclarait-il, toujours en juillet, lors de sa conférence de présentation. Quand je suis à côté ça me permet de rentrer intérieur. Tout va dépendre de ce que le coach me demande, j’ai pris l’habitude de m’adapter à toutes circonstances. Je vais être là pour l’équipe, si c’est axé ou côté, ce n’est pas un problème. » La coupe d’Europe, qu’il connait déjà, l’ambition de jouer le podium, la concurrence et pourquoi pas, un destin international, autant d’objectifs qui le font saliver. Le potentiel est là et la détermination à réussir également, dans un cadre jugé idéal : « Pour moi, il n’y a pas beaucoup d’équipes devant Rennes en Ligue 1. Le choix était vite fait. C’est le style de jeu du coach qui m’a aussi attiré, j’aime jouer. Dans une équipe avec autant de talents, ça donne envie. C’est un tout, c’est l’esprit d’équipe, la mentalité : avant de jouer au ballon, c’est courir ensemble. » Autant de bonnes intentions à rapidement confirmer par des performances collectives et individuelles de premier plan, marquée du « blaze » de la victoire en « Rouge et Noir ».