Avec un maintien acquis lors de l’avant-dernière journée de championnat, le CPB Handball a dû lutter jusqu’au bout pour assurer sa place en Nationale 1. Pour sa première saison sur le banc des « Vert et noir», Emmanuel Marty revient sur un exercice enrichissant, tant sur le plan personnel que collectif et se projette déjà sur la suite des événements.
Quel bilan tires-tu de cette première expérience sur le banc du CPB ?
C’était ma première saison au niveau national avec un groupe senior masculin et ça été compliqué dans les performances. Nous ne nous attendions pas à être aussi malmenés. Nous sortions d’une bonne préparation estivale et nous nous pensions prêts. Nous débutons par une victoire, mais nous enchaînons par quatre défaites consécutives. Ça n’a pas été évident et nous avons sans doute été un peu déstabilisés par cette mauvaise série. Il a fallu trouver le bon rythme et ça nous a pris du temps. Pour ma part, c’était une saison d’apprentissage.
À titre personnel, tu as été joueur au club et tu es entraîneur, à tout juste 27 ans. Comment s’est opérée cette transition avec le groupe ?
Forcément, les questions sur mon âge et sur le fait d’avoir déjà évolué avec certains joueurs reviennent régulièrement. Je suis très copain avec plusieurs d’entre eux et ils connaissent mes défauts (rires). Néanmoins, j’ai quand même eu une année de pause handballistique avant de basculer sur le poste d’entraîneur. C’est peut-être plus facile d’arriver dans un groupe que tu découvres. Ce n’est pas évident d’entraîner ses potes mais c’est aussi une bonne chose de nouer des liens avec les joueurs. Il y a une amitié qui se créée. On m’avait prévenu que j’allais prendre trois ans d’expérience en une saison sur le banc et je confirme! Malgré tout, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre, ce n’est que le début.
« J’ai envie d’être un entraineur innovant et de tester des choses moins académiques »
Vous n’avez pas été épargnés par les blessures. Comment as-tu géré cela ?
Le plus contraignant, c’est que nous avons connu deux grosses blessures avec Stan Zmuda et Geoffrey Minel, en très peu de temps, qui plus est sur la base arrière et sur deux joueurs cadres. Je n’avais jamais vécu de blessures aussi importantes (ndlr : deux blessures aux ligaments croisés) et il y avait sans doute un manque de repères. Il a fallu s’adapter. Certes, nous avons eu ces pépins, mais toutes les équipes en ont. Ce n’est pas une excuse et il faut être capable de rebondir.
Comment abordes-tu la saison prochaine ?
Un peu différemment, notamment sur la période estivale. Cette année, je m’occupe du handball et de la préparation physique. La saison passée, nous avions un préparateur physique, pas cette fois-ci. Non pas que je sois mécontent du travail effectué, mais tout simplement pour être au plus proche du groupe. Je vois ça comme une expérience supplémentaire et comme une façon de me conforter dans mon rôle. Au niveau du sportif, je vais essayer de combattre la routine. Je ne veux pas que les certitudes soient gravées dans le marbre. Bien sûr, je ne vais pas tout changer, mais j’ai envie d’être un entraîneur innovant et de tester des choses moins académiques, en particulier sur le plan défensif. Cette saison, Massy nous a proposé quelque chose de différent et j’ai trouvé ça très intéressant. Même pour les joueurs, je pense que ça peut être sympa de découvrir une nouvelle façon de faire.
« Nous sommes en plein renouvellement. il y a une nouvelle génération qui arrive »
Vous avez commencé à vous renforcer. Peux-tu nous présenter les nouveaux Cerclistes ?
Hugo Fayard arrive au poste de pivot. Nous avions un déficit à ce niveau-là l’année dernière. C’est un jeune joueur, pas forcément très grand, mais qui est un vrai défenseur au poste 3. Il va nous apporter physiquement et dans le jeu de bloc. Il évoluait en N2 l’année dernière et il va découvrir un autre niveau. À l’aile, nous enregistrons l’arrivée de Gaël Grall. C’est un joueur avec des grosses qualités de vitesse et d’explosivité. Il est à l’aise sur les tirs et il nous sera aussi utile dans la création. Au poste de demi-centre, il y a le retour d’Hugo Bedel. Il va nous apporter toute son expérience et une certaine fraîcheur puisqu’il sort d’une année sans handball. Il est également polyvalent puisqu’il peut évoluer sur l’aile gauche. Ça sera un véritable métronome, capable de maitriser différentes situations. Autre retour, celui de Tanguy Cherel, qui a notamment joué au Portugal. Là aussi un joueur d’expérience, mais avec un profil différent. C’est un petit demi-centre, ce qui lui permet de se faufiler dans les défenses, tout en faisant jouer ses partenaires. Il arrive de Saint-Malo en N2. Léopold Picard arrive, lui, au poste d’ailier gauche et qui intègre le pôle, lui aussi en provenance de Saint-Malo. Il réalise une super fin de saison en N2. Un peu comme Gaël Grall, c’est un joueur qui va très vite, saute haut et qui va offrir des possibilités sur les tirs. Enfin, Hugo Ludwikowski nous rejoint en tant que troisième gardien. Il arrive d’ Hennebont et il vient compléter le groupe.
Coté départs, qui s’en va ?
Thibaut et Geoffrey Minel s’en vont et arrêtent le hand, pour se consacrer à leurs projets professionnels, tout comme Grégoire Guégan et Clarent Journeault. Il est possible qu’il y ait d’autres départs, mais nous sommes encore en attente. Nous perdons de l’expérience mais nous en récupérons aussi. Plus globalement, nous sommes en plein renouvellement depuis deux ou trois ans et il y a une nouvelle génération qui arrive. Je pense notamment à Ewen Coïc. L’objectif est d’avoir un effectif mélangeant jeunesse et expérience. Les joueurs d’expérience doivent transmettre leur savoir aux plus jeunes, tant sur le plan sportif que sur les valeurs du CPB. Je pense que nous avons un groupe encore plus fort et plus homogène.
Quels seront les objectifs pour la saison prochaine ?
Après avoir vécu une année comme celle-ci, nous savons que la prochaine sera également très difficile. Nous espérons nous maintenir le plus tôt possible. Nous verrons déjà où nous sommes à la mi-saison et nous pourrons davantage nous projeter à ce moment-là. Contrairement à la saison dernière, il n’y aura que deux descentes cette année, contre quatre précédemment. C’est un facteur important et qui permet d’aborder la saison avec un peu moins de pression.