Extrait JRS 60 – SRFC : Le Stade Rennais part à l’assaut de 2023 !

Après une première partie de saison record, conclue à la troisième place de Ligue 1 et une qualification pour les barrages d’Europa League, le Stade Rennais s’apprête à vivre une année 2023 riche en émotions. Entre espoirs et confirmation attendue, voici ce qui attend les « Rouge et Noir » après la trêve.

Le championnat et le podium en fil rouge

Avec 34 points en 17 journées, le SRFC marche fort et enchante ses supporters avec du jeu souvent très qualitatif. Battus deux fois en début de saison, les Rennais n’avaient plus perdu depuis le déplacement à Lens, le 27 août dernier avant de s’incliner à la reprise à Reims (3-1). Déjà loin derrière l’ogre parisien, la place de dauphin ne paraît pas illusoire pour les pensionnaires du Roazhon Park même si garder avec talent par le RC Lens. Le podium, lui, l’est encore moins même si aucun droit à l’erreur ne sera toléré avec les retours en force de Marseille ou Monaco. Par le passé, le Stade Rennais a prouvé qu’il est capable de tenir tête aux cadors de Ligue 1, mais n’en fait-il pas partie désormais ? C’est l’une des réponses attendues lors de cette seconde moitié de championnat. Si l’objectif reste de se qualifier pour une sixième année consécutive en Europe, le podium est forcément dans un coin de la tête des hommes de Bruno Genesio. Troisième lors de la saison 2019/20, meilleur classement de l’histoire du club, le SRFC a l’opportunité de faire taire quelques détracteurs. Qualifiés « grâce » à l’arrêt du championnat dû au Covid, les Bretons doivent prouver, sur une saison complète, qu’ils ont leur place tout en haut de la Ligue 1.

Redoutable offensivement mais parfois friable défensivement

Le public aussi l’espère. Privé de l’hymne de la Ligue des Champions, hormis pour les cinq mille chanceux du premier match face à Krasnodar, le peuple « Rouge et Noir » attend de pouvoir faire rugir le Roazhon Park dans la plus belle des compétitions européennes. Avant ça, c’est un calendrier suffoquant qui attend l’effectif rennais. Entre la gestion des joueurs revenus de la coupe du monde avec diverses fortunes sportives et émotionnelles, la coupe d’Europe et la coupe de France qui arrive dès début janvier, c’est un exercice d’équilibriste auquel le coach et son staff vont devoir faire face. Le classement final sera le révélateur des progrès observés, avec une mention toute particulière pour la manière.

Depuis un peu plus d’un an, le Stade Rennais terrorise les défenses de Ligue 1. Deuxième meilleure attaque l’année dernière et sur le même rythme cette saison, le SRFC s’est fait une marque de fabrique de pratiquer un football offensif, loué, à juste titre, de tous. Avec 2,06 buts par match lors de cette première phase, l’armada bretonne impressionne et enchaîne, malgré les départs de Gaëtan Laborde et Serhou Guirassy, remplacés par encore plus performants et complémentaires en la personne d’Arnaud Kalimuendo et Amine Gouiri. Et comme Benjamin Bourigeaud et Martin Terrier (avant sa terrible blessure face à Nice) sont au diapason de leur belle saison passée, voilà un secteur ultra convaincant. Et que penser si Jérémy Doku et Kamaldeen Sulemana se débarrassent enfin de leurs pépins physiques et se montrent enfin au niveau attendu à leur sujet. Avec cette pléiade de possibilités pour Bruno Genesio, le jeu va continuer d’être toujours plus porté vers l’avant.

Un choix assumé par l’entraîneur rennais, quitte à parfois fragiliser son équilibre défensif. Capables de marquer deux buts à l’aller et trois au retour face au Fenerbahçe, les Rennais ont montré des limites sur le plan de la maturité défensive, concédant à chaque fois le match nul en ayant mené nettement au score. Même si comptablement, Rennes possède  la quatrième défense du championnat, l’arrière garde bretonne a parfois manqué de tranchant dans la zone de vérité et parfois de sérénité. Un vrai axe d’amélioration pour les mois à venir. Le retour de blessure de Warmed Omari sera peut-être l’une des solutions, ajouté à l’émergence depuis octobre de Christopher Wooh. Là encore, le coach rennais ne manquera pas de solution mais doit avant tout offrir à son équipe des garanties de solidité défensive pour briller de mille feux devant. Le retour dans l’entrejeu de Baptiste Santamaria sera précieux, avec une nouvelle fois, des choix multiples à faire.

Poursuivre le rêve européen

Le Stade Rennais continue de grandir, également sur la scène européenne. Brillamment sortis de leur groupe d’Europa League composé de l’AEK Larnaca, du Dynamo Kiev et du Fenerbahçe, sans connaître la moindre défaite, les « Rouge et Noir » devront malgré tout disputer les barrages face au Shaktar Donetsk. Peut-être pas le tirage le plus clinquant sur le papier mais un adversaire à ne surtout pas sous-estimer. Même si l’on connaît le contexte actuel en Ukraine, le facteur expérience est à mettre au profit des joueurs d’Igor Jovicevic. Après une élimination frustrante contre Leicester, dès les huitièmes de finale d’Europa Conference League, la saison dernière, les Bretons veulent cette fois-ci poursuivre l’aventure. Rennes n’a jamais dépassé les huitièmes de finale d’une compétition européenne et voit le moment de franchir un nouveau palier se profiler, dans une compétition au plateau exceptionnel ! Avec les magnifiques tifos du RCK et un Roazhon Park en ébullition, le public rennais aura son rôle à jouer pour continuer de « kiffer » en semaine. Première étape, l’obstacle ukrainien avant de rêver à un printemps européen autorisant toutes les possibilités, des plus rationnelles aux plus folles !

Un parcours en coupe de France

L’histoire du Stade Rennais avec la vieille dame est particulière. Privés de titre depuis 1971, les « Rouge et Noir » ont remis les choses en ordre un soir d’avril 2019, ponctué par un titre face à l’intouchable Paris Saint-Germain. La confirmation attendue depuis tant d’années. Depuis plus grand-chose. Certes, il y a eu cette demi-finale face à Saint-Etienne, mais perdue dans les derniers instants sur une frappe improbable de Ryad Boudebouz. S’en est suivi une défaite à Angers en 32e de finale lors de la saison 2020/21 puis une élimination frustrante aux tirs aux buts à Nancy la saison dernière. Habitués aux tirages piégeux pour ses entrées dans la compétition, les SRFC devra aller chercher une qualification pour le tour suivant au Matmut Atlantique face aux Girondins de Bordeaux, bien installé sur le podium de Ligue 2. Cette fois-ci, Messieurs, pas de blague, du sérieux et un obstacle loin d’être infranchissable pour continuer l’aventure dans une compétition à la saveur si particulière. En pleine écriture des plus belles pages de son histoire, le Stade Rennais ne peut pas se permettre de faire l’impasse sur une compétition pouvant offrir un titre en six petits matchs…qui néanmoins, s’additionneront aux 24 autres déjà prévus, et plus si parcours sur la scène continentale. 2023 est lancé et le Stade Rennais n’a pas le temps de cogiter, avec encore de superbes lignes à poser sur un exercice déjà très riche en émotions !