Foot : Les secrets de vestiaires d’Etienne Didot (ex SRFC)

Il fut le milieu de terrain et capitaine du Stade Rennais au début des années 2000 jusqu’à son départ en 2008. Des anecdotes, Etienne Didot en a des sacs entiers. Voici quelques secrets et petites perles de vestiaires, pour votre plus grand plaisir.

Ton plus gros fou rire à l’entraînement ou en causerie ?

Il y en a eu tellement, même un peu étouffés… Dans une carrière, tu en entends des choses mais là, comme ça, je dirais quand même avec Vahid Halilhodzic, qui m’appelait Maradona à l’entraînement parce que j’étais petit et que j’avais du réussir deux dribbles dans une séance. Du Vahid…

La plus grosse énigme connue dans le vestiaire ?

Alors là, je pense à Georgei Ivanov. Le mec est arrivé, c’était une star en Bulgarie, on pensait que le mec allait être super fort et tout. Et puis non… Il ne s’est jamais adapté sur le terrain mais le plus drôle, c’était à côté. Le mec était sympa, venait avec nous sur les sorties mais arrivait toujours aux repas avec une compagne différente. Déjà ça, c’était énorme mais le mieux, c’est avant un match de Ligue 1, où juste avant l’échauffement, on le cherche, on ne sait pas où il est puis on le retrouve aux toilettes en train de fumer sa clope. Franchement, exceptionnel !

Le pire souvenir en « Rouge et Noir » ?

Je ne vais pas être très original mais ce « foutu » Lille – Rennes… Dans les vestiaires, certains pleuraient, nous étions totalement dégoutés ! C’était terrible de se faire cueillir comme ça après une saison pareille. Nicolas Fauvergue ? Ah ça, on l’a tous eu mauvaise, bien sûr, surtout , au-delà de son but, pour la célébration qui a suivie. On aurait dit qu’il venait de gagner la coupe du monde alors que Lille ne jouait rien et nous tuait notre rêve, propre et net. Je l’avais connu en espoir, sur le moment, je lui ai demandé mais pourquoi « tu fêtes ça comme ça ?  » C’était une émotion incroyable qui reste encore vive aujourd’hui.

A l’inverse, la meilleure ?

J’avoue que mon but marqué à la Beaujoire et la fin de la série sans victoire à Nantes pour nous, c’était aussi très fort, à part !

Le mec le plus fou dans un vestiaire ?

Alors, petite entorse, ce n’est pas à Rennes pour le coup mais à Toulouse, avec « Dédé » Gignac. Comme ça, on ne dirait pas mais ce mec, c’est connerie sur connerie, tout le temps. Un hyper actif en la matière ! A Rennes, on n’avait pas ce mec, un peu fou. Peut-être mon copain Ivanov, à la rigueur !

Les joueurs les plus forts avec qui tu aies joué ?

Ah là, il y a du monde, difficile d’en ressortir mais quand même, Olivier Monterrubio, c’était assez dingue ce qu’il faisait avec son pied. Il mettait le ballon où il le voulait, il a été très fort chez nous. John Utaka, également, on en parle moins mais quel attaquant ! Ensuite, évidemment, deux monstres, Yoann Gourcuff et Petr Cech, chacun dans son registre.

La meilleure troisième mi-temps ?

Après Lille, paradoxalement… Nous sommes rentrés dans la nuit à Rennes et nous avions envie, malgré tout, de rester ensemble. On avait réservé le Pub Gall, pour noyer un peu notre chagrin. La nuit fut courte et le lendemain, à Langoat, mon père organisait un match de charité avec notamment une sélection de joueurs bretons de Ligue 1… J’y suis passé, avec Christophe Revault et du coup, on a pris de nouveau un peu de temps pour rester sur place, trinquer… Puis j’ai fini au petit matin avec Christophe, pour terminer la fête. Nous avons bien eu besoin, au final, de 72 heures pour évacuer cette défaite mais a aussi en retirer de beaux souvenirs…

As-tu un dossier sur un gars pour qui cela est très difficile à trouver, à savoir notre ami Romain Danzé ?

Ah, Romain ! Difficile, franchement ! Il a toujours été très pro, c’est un super mec. On a bien essayé de l’emmener avec nous, parfois, il venait hein, mais restait super calme, tranquille. Désolé, mais de dossier sur Romain (rires) !

Si tu devais partir en vacances avec Laszlo Boloni ou Vahid Halilhodzic, qui choisis-tu ?

Ah, franchement, pas évident mais j’y vais avec Vahid. D’une manière ou d’une autre, je suis sûr qu’il y a moyen de déconner quand même !

Tu dois choisir quelqu’un pour te relooker. Tu appelles Laurent Batlles ou Arnaud Le Lan ?

Oh, c’est moche ça ! Direct, Lolo Batlles. Oui, look très soft, « style papa » mais une fois, avant d’entrer en boite, il m’a prêté un jeans et ça, c’est gravé à vie (rires) !!! Arnaud, ce n’était pas possible, parfois il arrivait en tenue de peintre avec encore un peu de peinture dans les cheveux. Ah Nono…

Entre toi et Yoann Gourcuff, qui est le plus breton ?

Ah, bonne question mais il n’y a pas de débat et j’espère qu’il le lira : c’est moi ! Je suis de la Bretagne Nord, les paysages, le granit, la nature. Yo, c’est la Bretagne sud, ce n’est pas pareil, il le sait (rires) ! 

Le rapport aux journalistes était-il différent avant ?

Franchement, j’ai toujours eu de bons rapports avec la presse, quel que soit le club où j’évolue. J’aimais bien parler avec vous tous, je n’ai jamais été attaqué injustement et puis il n’y avait aussi pas tout ce qui existe aujourd’hui avec les réseaux. A l’époque, souvent, des journalistes venaient même boire une bière avec nous, en après match en ville, c’était cool. Je n’ai aucun problème avec ce métier et ce côté-là du foot et aujourd’hui, en étant devenu consultant, je vois aussi tout le boulot que c’est et j’aime beaucoup !