JRS48 – Rugby – REC : Téo Gazin : « On sait que l’on peut faire beaucoup mieux »

Un casque bleu, une propension à aller au combat pour ses collègues sans hésitation, et un respect du collectif inébranlable. Oui, nous parlons bien de sport et plus précisément du troisième ligne du REC Rugby, Téo Gazin, arrivé en provenance de Narbonne à l’été 2020. Parfaitement adapté en Bretagne, il a accepté de nous livrer son regard sur le très bon début de saison breton.

Huit victoires et deux défaites, avant d’affronter en décembre Niort et Périgueux. Comment juges-tu le début de saison du REC ?
Sur le plan comptable, clairement, nous sommes dans les clous, avec une très belle série de victoires qui a validé le gros travail effectué depuis le début de saison à l’entraînement, mais aussi avant la reprise. Physiquement, tout le monde s’est entretenu pendant la coupure, a bossé et répond présent depuis septembre. Les rencontres contre Niort et Périgueux à venir seront importantes pour la suite, mais celle de janvier contre Langon le sera aussi. Mais au-delà de ces échéances, je pense que nous pouvons faire beaucoup mieux…

On parle alors bien de contenu plus que de résultats ?
Tout à fait. Nos deux défaites ont chacune leur histoire. Contre Périgueux, nous avons été refroidis d’entrée, ils nous ont piégés et ont réussi leur coup, sans que nous ne sachions trouver la solution. Contre Limoges en revanche, nous n’avons pas su tuer un match que nous devions remporter avec moins de déchet et plus de concentration. Nous avons été punis pour tous les matchs où on était passés de justesse. Car dans nos huit victoires, nous avons rarement réussi à un match plein sur 80 minutes et c’est bien là que nous devons être vigilants et conscients qu’il nous reste du travail pour être pleinement satisfaits.

« Etre exigeant, c’est aussi s’offrir la possibilité de progresser »

Pour le moment, vous ne tenez pas encore votre match référence ?
En effet, non, ou peut-être celui réalisé à Arcachon, où il est toujours très difficile de s’imposer. Les victoires larges au score sont à relativiser dans le rapport de force, nous savons que nous devons faire mieux. Contre Drancy ou Chartres, nous passons ric-rac, nous aurions pu prétendre au bonus offensif mais aussi on aurait pu être piégés. Néanmoins, attention, les points sont là et la grosse solidarité et l’état d’esprit affichés par le groupe sont ultra-positifs. 

Cette exigence est presque surprenante tant vos résultats impressionnent…
Quand on connait ce groupe, non, ce n’est pas surprenant. Beaucoup de joueurs sont expérimentés, il y a aussi pas mal de talent dans nos rangs et nous savons que nous pouvons faire beaucoup mieux, gagner en constance, marquer plus… Etre exigeant, c’est aussi s’offrir la possibilité de progresser. Nos ambitions sont claires, atteindre les phases finales. A ce moment-là, il faudra être au point tactiquement pour aller au bout de nos ambitions, la montée en Nationale. Cette équipe en a les capacités et je ne doute pas que nous allons encore monter en régime.

Individuellement, comment juges-tu ta saison ?
J’ai connu quelques pépins, qui ne simplifient pas les choses. En pré-saison, je me suis blessé au pouce. Ça ne parait rien, comme ça, mais j’ai loupé un mois et demi avant de reprendre en match amical contre Drancy. J’avais de bonnes sensations et j’ai participé à un tournoi Barbarians à La Rochelle. La, rebelote avec une nouvelle blessure, cette fois-ci au moyen fessier. Là aussi un truc rare, qu’on ne se fait pas trop et quatre semaines d’arrêt, encore. De retour contre Marcq, j’ai ensuite eu un autre petit pépin contre Chartres. Aujourd’hui, ça va, je vis pleinement mon rugby avec les copains. Pendant deux ans, c’était compliqué. Je jouais peu à Narbonne, pis à mon arrivée au REC, nous n’avons joué que quatre fois. Ras le bol des saisons à quatre matchs (rires) ! 

Quel est ton rôle au sein du collectif réciste ?
J’évolue en troisième ligne et j’adore ça. Je dois me rendre disponible pour les copains, être efficace sur le secteur des touches où j’adore bosser avec Pedro Ortega, Gaëtan Béraud et Pierre Algans. Je dois aussi être performant au plaquage et apporter mon soutien aux trois quarts. Kévin Courties et le staff nous offrent une grande liberté dans le jeu, du poteau à la ligne de touche et c’est très plaisant. A Narbonne, j’avais moins de possibilités de m’exprimer. Ici, nos coachs attendent de nous que nous soyons capables de nous approprier le jeu quand cela est nécessaire, que nous le projet de jeu soit aussi le nôtre. 

« Nos ambitions sont claires, atteindre les phases finales. A ce moment-là, il faudra être au point tactiquement pour aller au bout de nos ambitions, la montée en Nationale. »

Te sens-tu épanoui à Rennes, un an et demi après ton arrivée en Bretagne ?
Franchement, la Bretagne, ça me gagne ! Je connaissais déjà Pierre Algans et Ryan Dubois en arrivant, et bien sûr Alexis François qui a fortement œuvré pour mon arrivée ici. Cette équipe, très pro, c’est aussi une vraie bande de potes, il y a un plaisir total à s’entraîner, s’envoyer, même s’il nous manque un club house pour prolonger la fête. Je sais que nos dirigeants travaillent en ce sens. Hors terrain, j’aime beaucoup la région. Bon, la météo qui change quatre fois dans la même journée, ça a un côté un peu déstabilisant, c’est sûr mais on s’y fait, ça a même son charme. 

Quelles sont tes ambitions à court et moyen termes ?
Sur le plan rugbystique, je veux aller le plus haut et le plus loin possible avec le REC. Ici, il y a tout pour s’éclater et progresser, du terrain au staff médical, d’une rare qualité pour un club de Fédérale Une. La montée, ce serait top, grand et j’ai l’envie de vivre cela avec le groupe. A côté de cela, j’ai repris mes études à Totem School, à Cesson, où je suis une formation MCO (Management Commercial Organisme) comme Martin Bertrand et Mathias Bardon avant moi. Il faut penser déjà à l’après rugby mais aujourd’hui, je m’éclate sur le terrain et le but est de continuer à avancer, tranquillement. Si un jour je dois aller plus haut, c’est que je l’aurais mérité mais pour ça, pas la peine de parler, seulement de bosser.