Foot- SRFC : Grenier – Da Silva la fin de l’aventure, vraiment ?

Arrivés en fin de contrat, les deux trentenaires, piliers de l’épopée rennaise de 2019, pourraient quitter libres le stade rennais dans quelques semaines, avec beaucoup de souvenirs à emporter avec eux et avec des objectifs différents pour la suite de leurs carrières. Et si l’histoire rebondissait néanmoins en « rouge et noir » ?

Ne comptez pas sur eux pour donner des indications. Trop expérimentés pour cela. Pour les supporters et les médias, l’incertitude prédomine mais l’un comme l’autre savent peut-être déjà de quoi demain sera fait, au-delà de tout discours officiel. Clément Grenier et Damien Da Silva ne sont pas nés de la dernière pluie (30 et 32 ans) et connaissent la musique, de la Ligue 1 comme des négociations. Leur avenir, s’il n’est pas déjà acté, ne doit pas être bien loin de l’être…

LA BALLE DANS LE CAMP DE DAMIEN DA SILVA

Ne pas s’y méprendre, les deux cas ont bien des différences, notamment sur la volonté du club, déjà, à poursuivre l’aventure. Pour Damien Da Silva, une proposition est bel et bien sur la table mais les avancées quant à une prolongation n’ont pour le moment pas évolué côté joueur. En conférence de presse, avant de se rendre à Reims, « DDS » avait répondu sans dribbler aux questions sur le sujet : « J’en suis toujours au même point. Rien n’a changé. Rennes est un très bon club pour moi, un grand club en Ligue 1, et je suis bien ici. Après, je ne m’en suis jamais caché, même quand je suis parti de Caen, j’ai toujours eu une petite envie d’aller voir quelque chose d’autre à l’étranger. Cela m’a toujours attiré. Mais je ne suis pas parti. Je suis ici, car j’aime ce club et m’y sens bien ». A l’époque, l’AEK Athènes est évoqué. Le capitaine rennais ne confirme pas de contact direct et renvoie la belle vers son agent. Arrivé à Rennes en tant que joueur libre en provenance de Caen, le défenseur central est coutumier du fait, lui qui avait signé à Châteauroux (2009), à Rouen (2011) et Clermont (2013) dans la même configuration. Dans le livre Stade Rennais La Nouvelle ère, il souriait même de ces cas répétés : « Ce sont des situations qui se répètent. On m’a souvent dit qu’il faut blinder ses contrats, viser trois ou quatre ans, surtout arrivé à mon âge mais moi, ça ne me dérange pas du tout. J’estime que mon travail au quotidien, mon investissement et mes performances, me permettront, à chaque fois que la situation se présentera, d’envisager la suite sereinement. Je ne me fais jamais trop de souci avec tout cela. » Les propositions sont donc peut-être déjà là, méritant réflexion pour ce qui pourrait être un dernier beau contrat. Avec le privilège de choisir ? « J’aimerais continuer à jouer l’Europe. Cela peut peser. L’important, c’est de rester concerné et concentré tous les jours à l’entraînement. Je ne changerai jamais là-dessus. Qu’il me reste quatre ans de contrat ou un mois, je ne vais pas changer ma mentalité. Aujourd’hui, je suis joueur du Stade rennais. Cela fait ma troisième saison, je suis fier d’être joueur du Stade rennais, et je me battrai jusqu’au bout avec ce maillot ». Comme une odeur départ… d’autant que le club pourrait être tenté de rajeunir son axe défensif aux côtés de Nayef Aguerd. Gouverner, c’est prévoir… Arrivé pour apprendre, l’international marocain est une belle satisfaction du mercato 2020 au point de devenir indiscutable titulaire. L’idée de lui associer un joueur plus expérimenté reste d’actualité et celui-ci pourrait donc ne pas être Damien Da Silva, pour qui l’argent ne sera nullement le critère décisif de choix, qui appartient donc au joueur. Le club, lui, doit désormais rapidement être fixé sur un poste constituante indéniable de l’épine dorsale de l’équipe, qui sera renforcé cet été à minima de deux éléments. Pour Clément Grenier, la situation diffère. Depuis son arrivée à Rennes, l’Ardéchois a connu les plus beaux moments du club, titulaire au sein de l’équipe ayant brillé en Europa Ligue puis remporté la Coupe de France, puis baissa dans ses performances et fit les frais de pépins physiques puis de l’émergence d’un certain Eduardo Camavinga à l’aube de l’été 2019, combinée à l’arrivée, en janvier 2020, de Steven N’Zonzi. 48 apparitions lors de sa première saison, seulement 17 en 2019-2020 et 25 cette année, l’évolution sur les trois saisons du milieu de terrain ne laissent pas imaginer un avenir en « Rouge et Noir ». Expérimenté, le milieu de terrain, revenu dans le « Game » à l’automne, avec quelques buts décisifs, ne fait pas de vagues et répond présent dès que l’on fait appel à lui. S’il joue la partition collective, il sait aussi que les solutions pour lui en juin seront à hauteur du travail accompli. L’arrivée de Bruno Genesio laissait imaginer à certains que leur passé commun dans le Rhône pourrait faire ses affaires mais le temps de jeu reste restreint pour Clément Grenier, probablement en-deçà de ses attentes.

UNE DERNIÈRE EXPÉRIENCE HORS LIGUE 1 ?

Avec le nouveau coach, Clément Grenier n’a été titularisé qu’à Marseille, manquant ensuite Strasbourg et Metz sur blessure, puis jouant 37 petites minutes sur les trois matchs suivants. Le duo Camavinga-N’Zonzi a les faveurs du staff, même si rien ne semble figé dans ce sprint final. Au moment du mercato d’hiver dernier, le joueur passé par Guingamp et la Roma déclarait, sur RMC : «La vérité, c’est que je n’étais pas satisfait de mon temps de jeu sur cette première partie de demi-saison. Aujourd’hui, j’en ai un peu plus, j’arrive à m’exprimer, à prendre du plaisir et à aider l’équipe. On verra ce qui est le mieux pour tout le monde. Je sens que j’ai les possibilités physiques et mentales pour rester en Europe, j’ai toujours envie de jouer la Coupe d’Europe chaque année. Mes six mois à Rome lors de la saison 2016-2017 ont été top au niveau de l’expérience de la maturité. J’aimerais bien pourquoi pas redécouvrir un championnat étranger qui me permettrait de progresser sur le plan sportif.» A l’heure où Adrien Hunou devrait rejoindre Minnesota, l’ancien Lyonnais, lui, ne semble pas encore prêt pour traverser l’Atlantique, qui l’aurait déjà sollicité par le passé : « C’était en MLS, avec Orlando, il y a quatre ans. Je n’étais pas prêt, je n’avais pas envie de quitter l’Europe tout de suite. Aujourd’hui non plus. J’ai encore des objectifs élevés en Europe. » West Brom, à la lutte pour ne pas descendre en Premier League, aurait sondé le terrain en janvier dernier. Interrogé sur le cas de son joueur en février dans Ouest France, Florian Maurice semblait confirmer la tendance pour une fin de l’histoire : « C’est un dossier qu’on a essayé de traiter au mercato précédent. Clément est finalement resté. Donc le but, c’était de pouvoir utiliser un joueur qui était sous contrat jusqu’à la fin de la saison en souhaitant qu’il soit le plus performant possible. Ce qu’il a été, ce qu’il est et ce qu’il sera jusqu’à la fin de la saison je l’espère. Après, l’avenir lui appartient. Pour l’instant, on va au bout du contrat ensemble.» Et probablement, de l’aventure, dans un milieu de terrain qui risque de fortement changer de visage entre la fin de prêt de Steven N’Zonzi, les sollicitations autour d’Eduardo Camavinga ou les incertitudes autour de James Lea-Siliki et Jonas Martin. A moins que…