Rudolf Faluvegi : « La vie peut paraître longue mais tout va très vite »

Longtemps, le Brésilien Guilherme Gamma, auteur d’un bon mondial, fut évoqué, voir même annoncé précipitamment comme le joker hivernal du CRMHB. S’il s’agit bien d’un renfort sur la base arrière, le nouvel Irréductible, ex-international hongrois, n’a rien de brésilien et arrive de bien moins loin, depuis le HBC Nantes à 122 km de Cesson pour être précis. En français dans le texte, « Rudi », comme tout le monde l’appelle, n’est venu pour plaisanter !

Tu as passé un an et demi passé à Nantes où tu ne jouais plus et te voici cessonnais. Est-ce un soulagement de retrouver le terrain et la perspective de temps de jeu ?

Clairement, oui. Je remercie aujourd’hui les deux clubs, que ce soit le HBC ou les Irréductibles. Là-bas, je n’avais que très peu de temps de jeu et il aurait fallu être idiot pour ne pas comprendre que cela n’allait pas s’arranger en seconde partie de saison. Nantes est un club avec des objectifs très élevés, peu de rotations et de très grands joueurs. J’avais envie et besoin de retrouver le terrain et le club l’a compris, en me laissant venir ici.

Tu es très attendu ici, le club ayant pris le temps de faire le bon choix pour se renforcer…

Je viens ici avec ce que je sais faire, mon envie de jouer et je compte bien tout donner pour le CRMHB. Je retrouve le plaisir de jouer, de m’entraîner, je n’ai plus d’appréhension au moment d’aller au contact ou de tirer. Je suis en forme et j’ai hâte de croquer dedans !

Quelle a été la nature de ta blessure la saison passée ?

Je jouais et entrait régulièrement, me sentait bien dans l’équipe mais j’avais une douleur à l’épaule droite. On m’a expliqué qu’il n’y avait pas grand-chose mais que cela pouvait se détériorer. La décision de m’opérer a été prise.  Tout s’est bien passé mais la rééducation fut longue. Tu repars de loin dans ces cas-là et si la musculation n’est pas un souci, retrouver la connexion et les automatismes entre le bras et le cerveau nécessite beaucoup plus de temps… Il faut se rééduquer à une certaine gestuelle, oublier la blessure. Aujourd’hui, je m’estime heureux de pouvoir continuer à évoluer en LidlStarligue.

Dragan Pechmalbec et Julian Emonet en profs de français !

Comment as-tu vécu ta convalescence ? T’es-tu senti soutenu ?

A Nantes, j’étais dans un groupe formidable, je me suis fait des amis pour la vie qui resteront au-delà du hand. Je ne me suis jamais senti à l’écart, ni vis-à-vis des gars, ni du staff. Encore une fois, je n’ai que du positif à évoquer quand nous parlons de Nantes.

Comment t’es-tu adapté à la France ? Tu parles parfaitement la langue, c’est une prouesse !

Pour moi, le handball est un sport, une passion, bien évidemment mais aussi la possibilité de voyager, de découvrir des cultures et des pays différents. Depuis ma formation, c’était aussi l’objectif dans mon désir de faire une carrière. Le Français, je l’ai appris avec des cours mais aussi et surtout dans le vestiaire. On y apprend les gros mots, les expressions de tous les jours et j’avais de supers profs ! Je salue notamment Julian Emonet et Dragan Pechmalbec pour leurs efforts ! (rires). Je pense que pour s’intégrer au mieux à une nouvelle ville, à une équipe, maîtriser la langue est une base indispensable. S’ils m’ont parlé de Rennes ? Bien sûr…

Comment as-tu été accueilli ici ?

Le groupe est vraiment très sympa, super agréable. Il y a l’objectif commun du maintien, l’entrée dans la nouvelle salle et cela donne un élan considérable, une motivation. Aux entraînements, il y a de l’intensité, beaucoup d’envie. Je pense arriver au bon moment, aussi bien sur le plan de mon retour à une vraie plénitude physique que sur l’aspect collectif, où le groupe me paraît soudé et plein de qualités.

As-tu échangé avec le coach ? Quelles sont ses attentes ?

Nous avons peu parlé… et j’aime bien ça ! Pourquoi ? Pour moi, il n’y a pas de grands discours dans le sport, ce sont les actes qui comptent. Le coach me demande de jouer simplement mon jeu, avec mes qualités et mes possibilités. Ils savent pourquoi ils m’ont fait venir et je vais tâcher d’apporter au mieux ce que l’on attend de moi. J’aime défendre, mener le jeu mais je suis avant tout un joueur collectif, qui aime faire jouer les autres. S’il faut aller au combat ou tirer pour marquer, je suis aussi là, évidemment ! Ici, il n’y a pas de blabla…c’est simple et efficace.

« Je vais tout donner pour aider le CRMHB à se maintenir »

Dans le jeu, quelles sont tes premières sensations à l’issue des matches amicaux disputés en janvier ?

Sincèrement, j’ai bien aimé. Le match et l’entraînement, c’est différent et je sens que je monte en régime. Tout le monde est très motivé et il y a de bonnes choses en place. J’ai beaucoup aimé jouer avec Noah Gaudin, nous nous sommes bien compris sur le terrain. J’ai aussi beaucoup parlé avec Jef Lettens avec qui nous étions en chambre à Saint-Etienne, lors du tournoi de préparation. Dominik aussi, comme Geir et Luka m’aident à m’intégrer au plus vite. C’est vraiment un groupe de bons mecs !

As-tu déjà pu visiter la ville ?

Oui, je suis installé ici avec ma compagne et notre enfant. Rennes est une ville qui me fait penser à l’Angleterre, c’est très charmant. J’aime me balader, sortir et il y a ici, comme à Nantes, un super feeling avec les gens. Quand on voyage, il faut s’adapter aux lieux où l’on va, que ce soit en apprenant la langue mais aussi la culture des gens. Nous aimons beaucoup la vie ici et notre enfant est né ici, il y aura toujours un petit bout de France avec nous, partout où nous irions. Il faut profiter, vous savez, parfois, la vie peut paraître longue mais tout va très vite !  

Peux-tu nous dire quelques mots sur les futurs cessonnais (Senjamin Buric, Florian Delecroix et Robin Cantegrel, ndlr), que tu as connu à Nantes ?

Senjamin est avant d’être un excellent joueur, un super camarade ! Il va apporter beaucoup de bonnes choses au vestiaire, que ce soit dans le travail, le niveau de jeu mais aussi la bonne humeur. C’est un top joueur. Florian, je considère qu’il mérite d’être apprécié. C’est un super mec et aussi un grand buteur. Il a d’énormes qualités et je suis certain qu’il va devenir un joueur qui compte en LidlStarligue. Robin, enfin, je l’ai croisé, nous n’avons presque pas joué ensemble mais je l’ai trouvé très bon et très performant à Pontault-Combault.  C‘est un jeune gardien plein de promesses et d’avenir.

Concernant, justement, ton avenir, qu’en est-il ?

Les choses sont claires. Je suis venu à Cesson pour jouer, sortir du banc et aider l’équipe à se maintenir. C’est une histoire de cinq mois, ensuite je partirais en Allemagne (à Stuttgart, ndlr), j’y avais déjà signé avant de venir ici à Cesson. Ce sera une autre aventure mais avant, je veux tout donner pour le CRMHB et y retrouver toutes mes sensations, tout en apportant ce que je sais faire au mieux à l’équipe. Avec la nouvelle salle, tout est  là pour vivre une histoire vraiment passionnante !

Recueilli par Julien Bouguerra