Ils étaient attendus au tournant ! Par les 15 000 supporters du Roazhon Park, oui, mais pas que… Par la France du foot aussi, les médias nationaux, toujours aussi enclins à moquer leurs propres ouailles quand celles-ci se prennent les pieds dans le tapis continental, dans ce match piège typique qui fait si mal à notre indice UEFA. Le fameux « jeudi noir »… Bonne nouvelle, le SRFC n’a pas « déconné » et même réalisé une performance solide, intéressante et séduisante par séquences. Les grincheux diront que nos amis norvégiens ne « valaient pas un coup de cidre », comme entendu dans les coursives du Roazhon Park, mais peu importe, le travail est fait, et bien.
Au-delà de la victoire, ne souffrant d’aucune contestation et matérialisée par un coup de tête en mode CR7 de Nayef Aguerd sur une galette de Benjamin Bourigeaud en première période, puis un autre coup de casque en fin de match de Serhou Guirassy sur une nouvelle offrande du « Cht’i Breton », c’est la maîtrise globale dégagée qui rassure et séduit. Solide défensivement, avec un Alfred Gomis en net progrès et Baptiste Santamaria, excellent hier soir, pour sécuriser l’axe défensif dans sa couverture du milieu de terrain. Emmenés par un duo Aguerd-Badé qui monte en régime, les Bretons n’ont concédé qu’une seule occasion chaude, loupée par Islamovic à l’heure de jeu. De l’autre côté du terrain, les accélérateurs Jérémy Doku et Kamaldeen Sulemana ont fait mal sur des prises de balles incisives mais doivent encore gagner en précision dans la finition. Pas vraiment une nouveauté pour l’international belge, qui sera bien difficile à conserver le jour où il terminera ses actions par une passe décisive ou un but… Benjamin Bourigeaud, lui, soulagé par l’énorme boulot de Santamaria, a offert un véritable récital, avec deux passes décisives et de multiples bonnes inspirations. Un peu en retrait, Flavien Tait a néanmoins fait mieux que face à Brest. Pour Martin Terrier, en revanche, pas d’occasion concrète de se mettre en avant, à l’inverse de Serhou Guirassy, tranchant à son entrée et buteur comme à Brest. La titularisation face à Nantes de l’ancien amiénois est d’ores et déjà réclamée par beaucoup et cela est logique, au vu du ratio temps de jeu-buts de l’avant-centre rennais.
Fin de mercato agitée à venir…
Reste donc à conclure l’affaire dans une semaine en Norvège, face à une formation qui récupérera deux pièces maîtresses mais qu’il ne faudra surtout pas prendre à la légère devant son public. Si Rennes a démontré une très nette supériorité, s’imposer de nouveau et enclencher une série positive ne pourrait être que bénéfique pour le championnat, avec la réception de Nantes dimanche puis un déplacement à Angers le dimanche suivant. Un programme copieux pour conclure un mois d’août où l’actualité des transferts va aussi battre son plein…
Hier soir, Eduardo Camavinga est entré quelques instants sur la pelouse, le temps d’y montrer un certain spleen renforçant l’idée d’un départ imminent. Mais encore faudrait-il offre et candidat, qui ne se bousculeraient pas pour un joueur à qui il ne reste plus qu’un an de contrat. Cette situation, complexe à tous les étages, bloque à ce jour au moins une arrivée déjà très avancée au milieu de terrain (Jens Cajuste, Angelo Fulgini, Edson Alvarez ?) mais ne devrait pas empêcher Lovro Majer, au profil plus offensif, pouvant jouer derrière l’attaquant mais aussi sur les côtés, d’arriver dans les jours à venir. Si certains évoquaient ces derniers jours un renfort offensif supplémentaire, un défenseur central supplémentaire reste aussi d’actualité, surtout en cas de départ de Gerzino Nyamsi. Candidats au départ, M’Baye Niang, Rafik Guitane, James Lea-Siliki et Faitout Maouassa, pour le moment hors du groupe, ont encore une dizaine de jours pour trouver preneur et retrouver les pelouses, loin du Roazhon Park. On aurait imaginé une autre fin pour les deux derniers cités mais ainsi va la vie du mercato.
Qu’on se le dise, la fin de l’été, bien froide dehors, risque d’être très chaude dans les bureaux de la Piverdière…