Handball – Starligue : Cesson renoue avec la victoire contre Dunkerque (33-25)

Mate Sunjic triomphant
Mate Sunjic, avec 19 arrêts, a été le grand artisan du succès cessonnais @Crédit Photo JRS

Enfin, il est de retour. Près de deux mois après la dernière victoire contre l’USAM Nîmes, le parfum du succès a enivré les travées de la Glaz Arena pour la dernière de 2025. Tout ne fut pas parfait, loin de là, mais Cesson stoppe l’hémorragie, au meilleur moment. La cinquième victoire de la saison, la troisième à domicile, comme une récompense pour une équipe pas toujours payée lors de cette phase aller et finalement pas si mal embarquée en Starligue, malgré son trou d’air de novembre-décembre.

Sébastien Leriche, après la rencontre, ne cachait pas sa satisfaction et aussi, une forme soulagement : « C’est un match qui avait un triple enjeu car nous étions sur une série compliquée. D’abord sur la confiance, qui avait forcément diminué chez nous. Il était important face à une équipe classée en dessous de nous de repartir avec la victoire.

Ensuite il ne fallait pas laisser les autres revenir sur nous au classement et de nous recaler par la même dans les clous de l’objectif de la neuvième place qui nous a été fixé au début de saison et enfin, partir sur une note positive en trêve. »

Un quart d’heure pour se libérer

L’entame de partie est assez décousue, avec un faux rythme et des gardiens efficaces d’entrée, que ce soit Mate Sunjic, on y reviendra, où Alejandro Romero, Irréductible il y a deux ans pendant six mois. Cesson prend néanmoins le meilleur et s’échappe une première fois (4-1, 7′), profitant de l’apathie offensive des dunkerquois, aussi maladroits que peu inspirés.

Seul le géant Bence Szucs, compatriote d’Egon Hanusz et Erik Szeitl, pose de gros soucis en pivot aux Bretons mais pour le reste, le CRMHB, pourtant peu en réussite au shoot, gère son affaire avec une grosse défense, ne concédant que trois petits buts en un quart d’heure (7-3).

Problème, offensivement, ce n’est pas tout à fait ça non plus : « Le début de match était symptomatique d’un duel entre formations en difficultés. Le ballon était lourd, on a manqué de maîtrise, surtout émotionnelle. Quand on s’est libérés, on a retrouvé plus d’allant, de fluidité dans nos mouvements« .

Très bon match pour Erik Szeitl, auteur de cinq buts @Crédit Photo JRS

« Ce match s’est construit autour des arrêts de Maté »

Mieux dans leurs shoots et leurs intentions, avec l’efficacité d’Alex Moran à l’aile (6/7) et Xavier Labigang aux sept mètres (5/5 au total), les Irréductibles, profitant des arrêts répétitifs de leur capitaine (9 en première période, 10 en seconde pour un total à 45 %, excusez du peu !) se détachent et ont déjà fait le plus dur en menant à la pause assez confortablement (17-12).

Le coach ne manquait d’ailleurs, après la rencontre, de saluer la performance de son gardien : « Ce match s’est construit autour des arrêts de Maté, que l’on a mis dans de bonnes conditions avec beaucoup plus de densité et de mouvement en défense, mais qui nous a fait des exploits qui comptent, à des moments importants et nous a permis de nous projeter. Je suis content aussi car on ne prend que 25 buts ce soir et ça me tient à cœur. La défense symbolise aussi quelque chose qui est important. »

Le portier cessonnais, pas du genre à tirer la couverture, reconnaissant néanmoins avoir pris beaucoup de plaisir personnel dans une telle prestation : « Intouchable ? Ce n’est pas loin de ce sentiment, c’est vrai. Parfois, cela arrive, tout à l’air facile, les ballons sont moins rapides, c’est une sensation spéciale. On se sent un peu bizarre, c’est difficile à expliquer, il faut le vivre pour le ressentir, il n’y a pas deux sensations comme celle-ci pour un gardien. »

Cesson joue à se faire peur avant de dérouler

Alors qu’ils démarrent correctement le second acte, les joueurs de Sébastien Leriche entrent ensuite dans une période de creux, entre la 38′ et 45′, sans but marqué. Un 0-4 qui fait mal et une avance qui fond, dans une Glaz peu à peu inquiète. Alejandro Romero n’y est pas étranger (15 arrêts au total tout de même dans le marasme dunkerquois) et le doute gagne avec un 5-8 lors du premier quart d’heure qui ramène l’USDK à deux petites longueurs (22-20,45′)

Le moment choisi par Mathieu Salou pour sortir de sa boite et régler la mire, jusque-là défectueuse. Libéré, l’arrière droit cessonnais porte son équipe et permet surtout de refaire le trou au score très rapidement, avec au final six buts marqués en un quart d’heure, comme un symbole d’un matche difficile à lire et analyser, terminé avec la jeunesse du centre de formation alignée sur le terrain et la première apparition au passage pour Keldi Bastoini : « Ils sont précieux, chaque jour à l’entraînement, comme un match, où ils répondent présents. C’était important pour moi que nos jeunes terminent la partie sur le terrain ce soir » (33-25).

« On prend des points et c’est ce qui m’importe ce soir »

La victoire, avec un écart en léger trompe l’œil tout de même sur l’ensemble de la partie, ne souffre néanmoins d’aucune discussion, Cesson étant au-dessus de l’USDK mais n’ayant pas autant séduit que face à Chambéry ou Limoges, deux matchs ponctués de défaites : « Honnêtement, on a souffert pendant cette période de disette de victoire. On ne prenait pas de points avec de bons contenus. A Nantes, on a pris une petite fessée et cela laisse des traces. Ce soir, j’ai vu deux matchs.

D’un côté pas notre plus grand , c’est vrai mais de l’autre, on a retrouvé nos garçons dans les vingt dernières minutes, plus libérés. On nous a beaucoup dit qu’on faisait du beau jeu mais que l’on était peu récompensés. Les 20 dernières minutes sont peut-être un peu à l’image de cela, le reste du match un peu moins mais au final, on prend des points et c’est ce qui m’importe ce soir. »

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Toulouse déjà dans un coin de la tête…

Avec onze points, Cesson s’offre donc un peu d’air, laissant notamment Dunkerque, quinzième, à 6 points avec un match en retard à disputé contre Toulouse pour boucler sa phase aller. De quoi partir en vacances plutôt positif : « Je regarde devant, cette victoire nous permet de rester au contact de nos objectifs de départ. Il nous reste un match, qui pourrait encore bonifier ce bilan, le 4 février prochain et il faudra bien rentrer dans cette seconde partie de championnat. »

« Nous aurons aussi de facto plus de matchs à domicile, avec des possibilités d’enchainer. Pour moi, la première partie est bonne, on est à minima récompensés de notre début de saison. Il manque peut-être deux, trois points mais il y a encore de la marge dans cette équipe qui ne travaille ensemble que depuis six mois. »

Place désormais aux cadeaux, aux fêtes puis à cinq semaines de préparation avant de retrouver la Glaz le 4 février prochain pour affronter Toulouse.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.