Elle est la plus connue des recrues de l’été pour les « Noir et Rose ». Et pour cause : pendant cinq années, l’arrière gauche fut l’une des taulières du SGRMH, malgré deux graves blessures aux genoux, et l’une des gâchettes les plus efficaces avant de quitter le club il y a deux ans. De retour depuis août, elle se confie sur un come-back pour le moment parfaitement réussi !
Après deux ans passés loin de la Ricoquais, reconnais-tu le club que tu avais quitté à la lutte pour le maintien et aujourd’hui troisième de D2 à la trêve ?
L’équipe a changé, le staff aussi, avec d’autres méthodes mais le club, lui, est resté le même, du moins dans sa dimension humaine. Bien sûr il a encore progressé dans son développement, son organisation mais j’ai retrouvé les mêmes têtes chez les bénévoles, les partenaires, quelques joueuses, nos supporters. Je m’étais promise de revenir un jour jouer pour Saint-Grégoire, c’est mon club de cœur après je n’avais pas prévu que cela arrive si vite… C’est cependant un vrai bonheur d’être là et je n’oublie pas que sans le SGRMH, j’aurais sans doute arrêté le handball au moment où je suis arrivée.

Comment l’opportunité s’est-elle présentée ?
J’étais en fin de contrat à Bouillargues, où je ne m’étais engagée que pour une année après une saison passée en N1 à Octeville où j’ai pu faire une saison pleine et reprendre pleine confiance en mon jeu, physiquement comme mentalement. A l’issue de celle-ci, je voulais retrouver la D2. A Nîmes, j’arrivais dans un club qui avait plutôt bien fonctionné les années précédentes mais qui a eu une année difficile. Je savais que je ne resterais pas.
Romain Corre, qui savait qu’il arrivait à Rennes pour cet été, m’a contacté en novembre, il y a un an à peu près. Ses mots ont eu l’impact, la force pour me convaincre, très vite. Il sait exactement où il veut aller, comment et avec qui et j’ai tout de suite adhéré à l’idée d’un retour ici, où j’avais gardé beaucoup d’attaches. Quand vous avez un discours comme celui-ci face à vous, c’est difficile de dire non et je me suis fait une joie de revenir ici.
« Nous avions senti qu’il y avait tout pour vivre une saison sympa, mais peut-être pas à ce point-là »
Le début de saison tonitruant de l’équipe épate et donne très envie de connaître la suite. Es-tu aussi surprise des résultats accumulés jusqu’ici ?
Sincèrement, un peu, tant les résultats sont bons et certaines performances spectaculaires, notamment sur les scores. Néanmoins, dès cet été, nous avions senti qu’il y avait tout pour vivre une saison sympa, même si peut-être pas à ce point-là et surtout, aussi rapidement. L’équilibre entre la jeunesse et des filles très performantes pour leur âge et des joueuses plus expérimentées et désireuses de jouer la première partie de tableau a pris. A nous maintenant, de confirmer et ce ne sera pas toujours simple, car nous allons être de plus en plus attendues.

Sur le plan personnel, Romain Corre nous expliquait qu’il ne t’a pas lâchée de l’été sur un point technique précis. Peux-tu nous l’expliquer ?
C’est un ajustement technique sur ma façon de tirer et cela se situe au niveau de l’omoplate. Qu’est-ce que j’ai entendu ce mot, en août, « Omoplate, omoplate ! » (rires). Il s’agit d’avoir plus de relâchement dans l’épaule pour être plus fluide au moment du tir. Quand j’arrive à le faire, je force moins et ça part encore plus fort. Ça a été difficile au départ pour moi, ce n’était pas naturel et en plus, je voyais nos petites jeunes faire ça naturellement, ça m’a encore plus motivée à me mettre à niveau et progresser.
C’est d’ailleurs là où Romain est très fort, dans sa détermination à nous faire progresser individuellement et collectivement, avec beaucoup d’exigence mais aussi, le souhait que nous en imposions nous-mêmes également. Si j’ai ces statistiques en ce début de saison, c’est aussi le fruit de ce travail et bien sûr, la qualité du travail de mes coéquipières. Au hand, sans les autres, nous ne sommes rien.
« Monter avec Saint-Grégoire, franchement, c’est un rêve, dans un coin de la tête, ce serait tellement incroyable. »
Cette saison, il n’y aura ni descentes, ni montées. Pour autant, pensez-vous déjà, entre joueuses, à une lutte future pour monter dès la saison prochaine ?
Monter avec Saint-Grégoire, franchement, c’est un rêve, dans un coin de la tête, ce serait tellement incroyable. Oui, un rêve ! Maintenant, la réalité, c’est surtout de bosser, sans relâche, de progresser et d’être prêtes déjà à boucler la saison actuelle en restant dans notre dynamique avec de bons résultats et beaucoup de jeu mais aussi, de préparer la saison prochaine, où le plus dur sera de confirmer. Une montée se construit, sur et en dehors du terrain et je sais que le club travaille intelligemment sur la durée pour se structurer au mieux. Nous verrons bien l’an prochain ce à quoi nous pourrons prétendre.

Hors handball, tu étais data-analyste il y a deux ans mais tu as totalement changé de voie…
En effet, avec mon copain, on a acheté un camion plutôt imposant que nous avons aménagé et customisé en Foodtruck, le Pink Pearl. Tout au long de la semaine, nous proposons des pizzas, burgers, pâtisseries, wrap et salades maison, avec des produits frais choisis en local. Nous avons démarré le 20 octobre dernier et avions vraiment cette volonté de travailler dans ce domaine, étant tous les deux très fans de cuisine.
Nous sommes nos propres patrons et on se déplace à différents endroits tous les midis et soirs de la semaine, de Cesson à Acigné en passant par le Soccer Rennais notamment, le mardi soir et jeudi soir. Ce n’est pas de tout repos mais c’est une aventure vraiment passionnante !




