Se mettre en difficulté tout seul, voilà tout un art que les Rennais maîtrisent à la perfection en ce début de saison, au point que l’on a vraiment hâte de voir au moins une mi-temps complète disputée à égalité numérique cette saison en Ligue 1… Après avoir été réduit à dix dès la demi-heure de jeu face à l’OM, avec une issue heureuse que l’on sait, le Stade Rennais a fait encore mieux à Lorient !
Non seulement plus tôt, mais avec un handicap plus fort. Cette fois-ci, deux cartons rouges, mesdames, messieurs et le tout en dix minutes s’il vous plait ! D’abord Mahdi Camara, pour sa première titularisation, sanctionné à juste titre d’un pied bien trop haut dans une zone pourtant sans le moindre danger puis Christopher Wooh, toujours aussi inconstant, auteur d’un tacle trop maladroit en position de dernier défenseur.
De quoi se tirer non pas une mais deux balles dans le pied sur le terrain, tandis qu’avant-même d’arriver au Moustoir, Musa Al-Tamari avait lui été sanctionné pour un retard à la causerie et exclu du groupe, une semaine après Mikayl Faye, en retard lui aussi et exclu avant la réception de l’OM…

Séko Fofana touche du bois
Pour autant, comme face à l’OM, les Rennais ont fait preuve de ressources et de valeurs, loin d’abdiquer ou de sombrer face à cette entame cauchemardesque. Loin de laisser sa place à la table de jeu face à de très faibles lorientais, les joueurs d’Habib Beye se sont d’abord réorganisés, avec l’entrée rapide de Mohamadou Nagida à la place du pauvre Kader Meité, déjà remplacé face à l’OM (14′).
Les Bretilliens s’offrent même quelques frissons, dont un délice de frappe enroulée de Seko Fofana sur la barre, qui aurait mérité la lucarne de Kamara, archi battu.
Peu inspiré, incapable de s’adapter tactiquement avec un coach préférant garder trois centraux pour cadenasser le seul Ludovic Blas, le FC Lorient bafouille son football tout au long d’une première mi-temps où l’intelligence et l’abnégation rennaise permettent de limiter la casse. Manqueront hélas, pour valider le constat, les arrêts de jeu…
Nagida met Lorient sur orbite
Alors que les lorientais s’énervent, avec trois jaunes en dix minutes, le jeune Nagida, dans les arrêts de jeu du premier acte, oublie les fondamentaux en loupant totalement sa relance plein axe, à 20 mètres de ses buts.
Les Lorientais n’en demandaient pas autant et Sambou Soumano, après avoir éliminé Anthony Rouault et de nouveau Nagida, ridiculisé sur cette action, trompe Brice Samba au pire moment (45’+4′). Au repos, par un trou de souris malgré deux joueurs de plus, les « Tango » mènent la danse avec réussite.
Une seconde période aux allures d’agonie…
D’entrée en seconde période, Lorient choisit de ne pas se faire peur et tue le « Game ». Les corners « défensifs », point faible rennais l’an passé, n’ont guère été améliorés et Kouassi peut trouver Tosin au second poteau, qui se débarrasse trop facilement de Quentin Merlin pour doubler la mise d’une reprise impeccable (2-0, 47′). L’affaire est pliée et la suite du match n’est qu’une longue agonie pour les Rennais.
Tous les deux entrés en jeu, Pablo Pagis, chirurgical sur un ballon en retrait de Bamba, remet un patronyme tant aimé côté rennais sur le devant de la scène pour le 3-0 avant que Théo Le Bris, neveu de l’ancien coach des Merlus, ne profite d’un cafouillage coupable de la défense rennaise sur un ballon mal dégagé devant le but de Brice Samba pour ajouter un quatrième but (70′) ! Seul point positif de l’après-midi, le retour, neuf mois plus tard, d’Alidu Seidu, sans incidence, évidemment, sur une fin de match déjà ficelée.
En gestion, Lorient ne parvient fort heureusement pas à enfoncer un peu plus des Rennais sonnés et épuisés. Si l’issue fut heureuse et ô combien fondatrice face à l’ OM, le retour sur terre avec rappel à l’ordre sans équivoque n’a pas traîné ! Un 4-0 encaissé dès le premier déplacement chez un promu, loin d’être flamboyant, cela fait tâche et les deux cartons rouges prématurés l’ont été par la faute à un manque de maîtrise technique et émotionnelle incompatible avec les ambitions de haut de tableau.

Se reprendre immédiatement à Angers…
Avec déjà trois rouges directs en deux matchs, les joueurs d’Habib Beye vont devoir très rapidement travailler sur l’aspect mental et maîtrise nerveuse. Bien entendu, aucune conclusion hâtive n’a à être posée, comme il fallait garder mesure et recul après le succès heureux face à l’OM, mais le Stade Rennais a encore du pain sur la planche et certains symptômes des maux de l’an passé encore présents.
A Angers, dimanche prochain, avant la première trêve internationale de la saison mais aussi à l’occasion des dernières heures du mercato, il faudra d’autres ingrédients pour rebondir, immédiatement, et terminer un match à onze pour la première fois de la saison. Rien d’évident face au SCO, où Rennes s’était néanmoins imposé la saison passée et cherchera à récidiver, histoire de se rassurer, déjà…
