Kévin Pinel : « Mon idée est d’accompagner comme j’aurais aimé l’être quand j’en ai eu besoin » 

Publi Kévin Pinel.
Chaque mois dans le JRS, Kévin Pinel répond avec franchise, précision et enthousiasme à nos questions inhérentes au sport liées à la psychologie. @Crédit photo : Kévin Pinel

Chaque mois dans le JRS, il répond avec franchise, précision et enthousiasme à nos questions inhérentes au sport liées à la psychologie. Kévin Pinel, 33 ans, est devenu « PsychoCoach » en alliant son métier de psychologue et le coaching mental pour offrir une proposition ultra-complète pour améliorer le quotidien de chacun. Entretien avec un vrai passionné, forcément passionnant !

Quel a été le cheminement t’ayant amené à devenir psychocoach, alliance de deux métiers pourtant différents ?

Psychologue de formation, j’ai eu l’envie et le souhait d’élargir mon champ des possibles et d’aller plus loin avec mes patients. Le coaching est basé sur le présent avec une perspective d’action immédiate pour aller vers demain. Le psy fait parler, remonte aux origines des croyances, des fonctionnements et traite les traumas, des éléments mis de côté par le cerveau. Mon idée a été de lier le passé et le futur pour réussir à mettre en place une action concrète et complète au présent. Les deux métiers sont éminemment complémentaires.

Pourquoi avoir choisi la voie de la psychologie ?

J’y suis arrivé de par mon parcours de vie, qui n’a pas toujours été facile. Le côté entrepreneur passe de génération en génération dans ma famille, et j’ai eu des responsabilités très tôt. J’ai un papa boulanger et une maman coiffeuse. Par exemple, à 16 ans, j’ai eu l’occasion de gérer une équipe de quatre personnes quand je travaillais dans la boutique, ce qui était souvent le cas dès que je n’étais pas à l’école.

Cela vous forge… Être au contact des autres m’a émancipé, moi qui étais très timide et fait découvrir toute une typologie de personnes. J’aurais pu prendre la suite de l’entreprise mais je préférais construire ma propre route, mon histoire. J’ai eu un coup de cœur pour la philo au lycée et j’ai ensuite enchaîné sur psycho à la FAC, car c’était là où il y en avait le plus.

La philosophie à la base donc, de ta passion pour la psychologie ?

Et l’entreprenariat. Une phrase dit que le philosophe pense l’action et que l’entrepreneur actionne la pensée pour plus de résultats. J’aime cette idée et le chemin était là, devant moi. Je suis allé au bout des cinq ans d’études pour devenir psychologue malgré beaucoup de réticences et interrogations autour de moi du style tu fais quoi avec un master 2 de psycho à 23 ans ? Celles-ci m’ont encore plus motivé. Je comprends vite que pour réussir, dans un cursus où nous sommes 2000 au départ pour 25 à la fin, soit tu te mets en action, soit tu meurs.

J’ai ainsi développé en amont un réseau, vécu au maximum mes stages et eu la chance de rencontrer un professionnel, Jean-Marc Donsimoni, qui m’a fait confiance et tendu la main pour mon premier emploi de psy dans les Côtes d’Armor. Je n’oublierai jamais cela. En 2016, je suis sorti de mes études et j’ai donc débuté et en 2017, j’ouvrai mon premier cabinet avec dans la foulée, mes premiers patients. J’avais tout fait pour anticiper au maximum.

« Le plaisir, l’épanouissement et la confiance en soi doivent être prioritaires sur le seul résultat »

Quelle est la méthode Kévin Pinel et comment abordes-tu ton métier ?

Avec passion, écoute de l’autre mais surtout dans l’action. J’aime identifier une problématique et aller au bout des choses et aussi m’intéresser et traiter des sujets tabous, compliqués au premier abord. A mes yeux, notre cerveau est un peu comme un ordinateur où nous devons parfois faire ReBoot ou une reprogrammation du logiciel.

Ce travail est passionnant, surtout à réaliser à deux. J’essaie aussi d’appuyer là où ça fait mal, en étant parfois cash, pour casser les habitudes et routines du cerveau et préparer le terrain idéal à une reconstruction ou restructuration de la pensée que cela est nécessaire. Il faut toucher le fond pour remonter.

Dans cette idée, tu as créé et propose le programme Mindset Phoenix. Peux-tu nous en dire plus ?

Il a été créé il y a un an et demi avec l’idée d’aller au-delà de la simple consultation, de proposer un suivi possiblement en distanciel, des outils dans un package qui permet aussi de travailler en groupe, avec d’autres personnes, d’avoir du lien. Le Mindset évoque pour moi la résilience et le Phoenix la résurrection, la mise à jour.

On travaille sur la reconnexion à soi, à l’enfant intérieur que l’on a en nous mais aussi sur les émotions, les valeurs et croyances, le tout aussi avec des défis, des challenges, des Masterclass. Ce programme permet d’aller bien plus loin et aussi, au coaché, de devenir acteur de son suivi à part entière, en collaboration avec moi. Le cadre est fixé mais le champ d’action s’élargit. Mon idée est d’accompagner comme j’aurais aimé l’être quand j’en ai eu besoin.

Tu reçois tout type de clientèle mais te montre particulièrement actif, notamment dans le cadre sportif, sur les adolescents. Pourquoi ?

Je m’adresse à tous, bien sûr mais les ados, je pense, ont besoin de points de repère, d’aides, dans un monde ultra-concurrentiel et compliqué à aborder. La santé mentale de nos jeunes est en grand danger, l’obésité est aussi un sujet capital à traiter, le plus tôt possible, souvent conséquence de bien d’autres problèmes antérieurs. Il faut révolutionner l’éducation, les circuits de formation et donner d’autres perspectives à notre jeunesse que l’élite comme seul symbole de réussite.

Le plaisir, l’épanouissement et la confiance en soi doivent être prioritaires sur le seul résultat. Si tu perds cela, c’est fini. Et dans le monde du sport, si beaucoup mettent la lumière sur les succès story, je suis beaucoup plus habité d’aider tous ceux qu’on laisse au bord de la route… Ils méritent notre aide, notre accompagnement pour rebondir et réécrire leur destin.

Gérer les émotions, les problèmes, les blessures des autres nécessite-t-il un suivi personnel, un gros travail de cloisonnement avec ta vie privée ? Peut-il y avoir saturation ?

Un suivi n’est pas de trop, c’est sûr mais je pense que même en faisant un autre métier, j’y aurais recours. Aujourd’hui, j’ai des thérapeutes et coachs sur différentes thématiques qui m’accompagnent et me permettent de rester centrer. J’ai vécu des épisodes de dépression et j’essaie de faire de mon vécu une chance et une expérience à partager au besoin. La musique m’aide énormément, je fais de la guitare et je chante, c’est mon évasion, ma bulle d’oxygène.

Côté famille, j’ai la chance d’avoir une femme comprenant mon métier avec qui nous arrivons parfaitement à nous occuper de nos deux filles. On est une équipe ! On peut parler de nos métiers sans que ceux-ci ne soient invasifs. Il est important de prendre des respirations et des pauses vis-à-vis du travail pour se régénérer et gagner en qualité de vie. Car c’est là surtout l’objectif numéro 1 pour tous : bien traiter sa tête et son corps au quotidien pour être heureux bien avant une quelconque performance.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.