Ce soir, à 20 h 30, deux Irréductibles pas comme les autres vont disputer leur dernier match à la Glaz Arena sous les couleurs cessonnaises mais aussi l’avant-dernier d’une carrière riche et intense. L’heure de dire merci à ces deux beaux joueurs de club mais aussi deux vrais bons mecs !
Romaric Guillo, un menhir gravé dans le marbre CRMHB
La fin d’une époque, incontestablement, d’un état d’esprit : les joueurs d’« avant ». Cette mentalité de combattant, de vaillant, d’homme de valeur et d’amitié. L’homme de trois clubs, Cesson, Nantes et Kielce, qui a su faire son chemin et son parcours contre, parfois, les préjugés ou des discours limitants à son égard.
Romaric Guillo n’était pas qu’un défenseur uniquement professionnel grâce à son physique hors normes. Non ! Le Morbihannais était aussi un redoutable buteur, efficace, un joueur capable de garder la tête froide quand la marmite est proche de déborder, un guide pour les plus jeunes qui n’osaient pas toujours l’approcher et qui pouvaient en recevoir une bonne s’ils oubliaient les bases du respect et de la transmission.

Bosser, prouver, réussir
Ceci, évidemment, avant d’être adoubés et ensuite protégés contre vents et marées pour pouvoir grandir sereinement. Romaric Guillo, un grand frère, un capitaine qui peut parler avec un arbitre sans tomber dans l’excès, s’insulte, l’irrespect. Capable de prendre une tarte et d’en mettre une, et d’assumer…
« Roma », c’est aussi un super mec, ultra-disponible pour la moindre interview officielle ou discussion off, qui vous offre sa franchise et sa confiance en contrepartie d’un respect et d’une franchise que nous avons tenté de toujours lui témoigner au mieux. C’est un mec tout simplement devenu un copain ou presque, accessible à tous et passionné de la vie, qui démarre une nouvelle carrière de chef d’entreprise dans laquelle on ne peut que lui souhaiter bonne chance.
Cela demeurera d’ailleurs sans grand intérêt, la chance n’ayant rien à voir avec tout cela, en comparaison avec le travail. Bosser, prouver, réussir, des bases déjà acquises depuis longtemps pour le désormais ex numéro 56 cessonnais, gravé dans le marbre CRMHB pour toujours.
Romain Briffe et ce tir canon imparable, les deux pieds décollés
Son retour s’est, comme par hasard, parfaitement lié à un vrai mieux dans le jeu comme dans les résultats de cette fin de saison cessonnaise. La maestria, une propension à faire jouer les autres et à les faire briller, tout en gardant un éclat individuel incontestable jusqu’au bout, malgré un corps qui couine, qui souffre. Un corps qui l’aura privé de près de trois mois de compétition, au moment où les copains avaient besoin de lui, comme un crève-cœur pour tous.
Depuis son retour de son exil savoyard, où il fit les beaux jours de Chambéry, Romain Briffe a guidé une nouvelle génération cessonnaise, été un relais précieux pour le staff, qu’il a même intégré quelques semaines tant sa science du jeu et son intelligence tactique ne pouvaient être laissées pour compte sans servir la cause collective. Parfois au détriment d’un individualisme qui aura toujours été un réflexe étranger à ce joueur si altruiste.
Fini, donc, ce saut à l’arrêt doublé d’un tir canon et imparable, deux pieds décollés. Depuis son retour, ce signe « distinctif » du numéro 13 cessonnais n’y était plus, son tendon rotulien étant devenu aussi fragile que capricieux. Celui-ci rappelait trop souvent à la réalité du temps qui passe un garçon qui continuait à jouer bien plus pour le plaisir que pour la gloire.

Une référence pour tous les futurs demi-centres ou arrières gauches cessonnais
Samedi 7 juin à Istres, au soir, c’est l’un des tous meilleurs joueurs formés à Cesson qui, comme son compère Romaric Guillo, dira au revoir au handball breton et français, qui aura tout de même oublié, à tort, de lui offrir une petite sélection chez les Bleus. Peut-être trop humble et discret pour y aller ? Peu importe, l’empreinte laissée dans le hand français est largement aussi marquante qu’une sélection ici ou là dans des matchs que tout le monde aurait oubliés.
Si la continuité du patronyme Briffe, avec un certain mimétisme sur certains gestes, est assurée avec Mathéo, le petit frère, la trace laissée par « Rominou » chez les Irréductibles n’est pas près de s’effacer, faisant office de référence pour tous les futurs demi-centres ou arrières gauches cessonnais désireux de porter haut et fort les couleurs bretonnes. Papa d’une seconde petite fille depuis mai, prêt à partir vers une nouvelle vie du côté du Morbihan et à démarrer son activité de kiné, Romain Briffe va désormais laisser un peu son corps tranquille, pour prendre soin de celui des autres. Altruiste, on vous dit !
