Handball – Starligue : Cesson rate le coup parfait d’un rien à Limoges (30-29)

Alexandre Baradat
Prestation XXL d'Alexandre Baradat, auteur d'un 7 sur 8, hélas insuffisante pour l'emporter. @Crédit photo : JRS

Vainqueur lors de son dernier déplacement du côté de Dunkerque, Cesson comptait bien entamer son sprint final positivement du côté de Limoges, avec l’ambition de prendre des points le plus vite possible avant les deux derniers matchs couperets de la saison, face à Chartres puis à Istres. En face, Limoges, sortant d’une affiche historique face à Kiel (26-26) en coupe d’Europe et auteur d’une très belle saison en Starligue, le positionnant dans le top 10.

Après la rencontre, Robin Molinié, lucide au micro de Handball TV, dit tout haut ce que beaucoup voulaient penser tout bas au coup d’envoi : « C’était sans doute le meilleur moment pour les jouer, entre deux matchs de coupe d’Europe ». L’entame de match donne raison au numéro 15 cessonnais, avec une défense très solide et Cesson frappant trois fois en cinq minutes (1-3, 5′).

En affichant une belle discipline et un plan de jeu parfaitement appliqué, les Bretons sont dans le bon tempo. Rugueux en défense, piquant en attaque, les bases sont posées et ressemblent à s’y méprendre aux dernières sorties réussies face à Nîmes et Dunkerque.

L'accompagnement durable dans l'habitat.

Mate Sunjic en feu éteint Beaublanc

Laborieux, les joueurs d’Alberto Enterrios vont tout de même petit à petit recoller au score, d’abord au bout de dix minutes (4-4) puis au quart d’heure (6-6). Le moment est alors choisi par Maté Sunjic pour empiler les parades. Déjà auteur de quatre arrêts lors des 15 premières minutes, le portier croate écœure un à un les Limougeauds pour terminer le premier acte avec neuf arrêts s’il vous plait !

En difficultés, Ihor Turchenko est l’un des rares à mystifier le portier des Irréductibles avec des tirs dont seul lui à le secret. Malgré cela, les joueurs de Yann Lemaire font le travail et parviennent même à se détacher. D’abord à 9-12, puis grâce notamment à Alexandre Baradat, épatant de culot et de talent, qui s’offre un 3/3 magistral.

Avec rigueur, très peu de pertes de balle et une grosse détermination, Cesson, fort logiquement, est devant au repos grâce à une avance de +4 (12-16). Très encourageant, comme le confirmait après coup le coach : « Nous réussissons une énorme première période, avec un très gros boulot partout, sur le terrain. Comment reprocher quoi que ce soit aux garçons sur ce premier acte ? ». Impossible, en effet mais…

Limoges pour la première fois devant à la 48′

Bien gérer le retour des vestiaires, prendre pourquoi pas un peu plus de marge et tenir le dernier quart d’heure. Le plan est limpide, direct pour les Bretons à l’entame du second acte. Romain Briffe le suit et offre d’entrée le +5 (12-17, 32′) mais Cesson, dans la foulée, connaît un tout petit trou d’air. Suffisant pour relancer Limoges, qui recolle d’abord de 13-18 à 15-18 puis continue ensuite de se rapprocher dangereusement à -2.

En cause, la main qui tremble un peu côté cessonnais et l’entrée en jeu plus que convaincante de Gauthier Ivah dans les buts, déjà monstrueux mardi en coupe d’Europe. Ajoutez à cela les prestations XXL de Saïf Eldera, neuf buts et Ihor Turchenko, 8, le tout sur des tirs à distance trop souvent gagnants et Cesson bataille dur pour rester devant, puis à égalité.

Fallait-il alors sortir et libérer un joueur dans le dos ou compter sur des exploits à répétition des gardiens ? Compliqué, trop compliqué et avec 17 buts à eux deux, le futur joueur du Barça et l’international ukrainien font basculer la rencontre. Inexorablement repoussés sur leurs talons malgré une volonté et un état d’esprit exemplaires, les Irréductibles finissent par passer la main au tableau d’affichage, à la 48 ‘ 23-22 pour ne plus jamais, hélas, la reprendre…

Fantastique en première période, Mate Sunjic ne connait pas du tout la même réussite en seconde période et ne peut empêcher les buts de défiler, avec une fin de match pleine de sang-froid et d’efficacité des Limougeauds. L’énorme performance d’Alexandre Baradat, qui termine à 7/8 n’y changera rien et Cesson échoue d’un souffle sur la nuque des locaux, à 30-29, avec des regrets plein les valises…

« Vraiment dommage de ne pas avoir saisi l’occasion qui était belle… »

Robin Molinié le confirmait, au buzzer : « Encore une fois nous sommes dégoutés parce que ce l’on a fait était très cohérent. En première mi temps, on les a surpris. Ils étaient plus tranchants en seconde période et leur gardien fait une belle rentrée. Je suis déçu parce qu’il manque ces petits détails en notre faveur qui font aussi notre position… Il nous faut des points. »

Les enseignements positifs sont pourtant là : « Sur les derniers matchs, on a pris des points, fait du beau boulot. A Beaublanc, on perd d’un but, il n’y a pas à rougir. Le visage que l’on affiche ne représente pas celui d’une équipe relégable. Nous sommes dans l’urgence de prendre des points, on va s’attaquer aux équipes de notre championnat et il n’y aura pas le choix, il faudra prendre ces points. »

Beaucoup de bons signaux pour Yann Lemaire

Seule consolation du soir pour le CRMHB, Créteil, Chartres et Istres, les concurrents directs au maintien, s’inclinent également. Une consolation vraiment ? « Non, pas totalement car cela appuie encore plus le goût amer que nous avons en repartant d’ici, confiait Yann Lemaire. Il y avait vraiment un coup à faire ce soir, nous étions proches, très proches, vraiment.

Il nous manque ces fameux détails, ce petit quelque chose qui aurait peut-être offert un ou deux buts de plus, ou deux de moins pour eux. Cette frustration et cette déception doivent nourrir notre semaine, nous conforter sur nos contenus très intéressants depuis un bon mois.

Tout le monde s’arrache, veut aller chercher ce maintien et la production de ce soir doit nous encourager vers cet objectif. A nous, le staff, d’améliorer encore ces petits détails. Il reste peu de match et nous ne nous contenterons pas de regrets, pas maintenant ! Allons chercher ces points et avec l’état d’esprit de ce groupe, les raisons d’y croire sont bien là. »

En jouant de la sorte, Cesson n’a aucune raison de ne pas en prendre rapidement, et ce pourquoi pas dès dimanche contre Chambéry à la Glaz Arena, afin d’aborder quinze jours plus tard le déplacement capital à Créteil en position de force. Face à son destin, Cesson a désormais quatre finales (Chambéry, Créteil, Chartres et Istres) et un match bonus à Nantes pour renouveler son bail dans l’élite. Et au-delà des apparences, son destin entre les mains, qui ne devront cependant pas trembler.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.