Basket – Nationale 1 : Louis Gibey, nouvelle tour de contrôle de l’Union Rennes Basket

Portrait de Louis Gibey.
Blessé pendant la préparation estivale, Louis Gibey compte bien rattraper le temps perdu. @Crédit photo : JRS

Blessé pendant la préparation estivale quelques semaines après son arrivée au club, Louis Gibey a dû prendre son mal en patience avant de pouvoir refouler les parquets avec l’Union Rennes Basket début janvier.  Formé à Nantes, l’ailier fort de 2,06m en impose et compte désormais rattraper le temps perdu.

À Colette-Besson, difficile de manquer Louis Gibey. Plus grand joueur de l’effectif rennais, celui qui est arrivé de Poissy cet été ne passe pas inaperçu. Malheureusement pour lui et pour les fidèles du basket à Rennes, son aventure dans la capitale bretonne n’a réellement démarré qu’en début d’année civile face à… Poissy, son ancien club. La faute à une rupture partielle du tendon ischio-jambier contractée lors d’un match amical d’avant-saison.

Si Ismaël Cadiau l’a parfaitement relayé pendant son absence, Louis Gibey est parti se soigner à Capbreton, dans les Landes : « En lien avec le médecin du club, j’ai fait un séjour de trois semaines là-bas. Ça a accéléré le processus puisque tu es en internat et tu bosses toute la journée, en particulier avec les kinés. C’est également un bon moyen de se dépayser en étant en bord de mer. J’ai eu trois semaines de soleil, ça change un peu d’ici (rires). Et puis je connaissais déjà le fonctionnement du centre ». Ce n’est pas la première fois que l’ailier fort côtoie l’endroit.

« À ce moment-là, j’avais la possibilité d’aller aux Etats-Unis pour poursuivre mes études »

Originaire de Nantes, Louis Gibey avait déjà connu pareille mésaventure à la fin de son cursus espoirs à l’Hermine de Nantes à la suite d’une rupture des ligaments croisés. Un vrai coup dur pour lui à l’époque : « C’était l’année juste après Nantes. À ce moment-là, j’avais la possibilité d’aller aux Etats-Unis pour poursuivre mes études grâce à une bourse ou sinon tenter l’aventure en Nationale 1.

Mais c’est vrai que j’avais envie de découvrir autre chose et je pouvais faire deux ans aux Etats-Unis. C’était surtout le timing de la blessure et j’étais forcément très déçu. Ce fut une saison blanche et ce n’est pas simple pour se relancer, mais d’une certaine façon, c’est peut-être aussi grâce à ça que j’en suis là aujourd’hui ».

Le basket, seule issue pour Louis avec une transmission de père en fils. Si la maman est davantage handball et athlétisme, le papa est un féru de basket – « il a joué pendant au moins 30 ans » – l’amenant jusqu’en pré-nationale. Le petit Louis suit son père aux entraînements et après une année de tennis – « je n’avais pas encore l’âge requis pour le basket »la balle orange s’impose d’elle-même, tout comme pour son frère Jules quelques années plus tard, aujourd’hui chez le voisin fougerais et croisé fin janvier en championnat.

Son frère Jules : « J’ai en partie commencé le basket grâce à lui »

Une filiation paternelle, mais donc aussi fraternelle, comme l’explique Jules Gibey : « J’ai en partie commencé le basket grâce à mon frère. Il a toujours été très important pour moi, car je pouvais m’identifier à lui et le prendre pour exemple, donc c’était plus facile. Depuis petit, nous nous sommes toujours bien entendus et on a toujours joué ensemble. Ce qui nous a d’ailleurs valu quelques disputes. C’est un vrai compétiteur sur le terrain, mais aussi dans la vie de tous les jours. Il déteste perdre ». Les compétiteurs se révèlent dès le plus jeune âge, paraît-il.

Dans la région nantaise, Louis évolue à Sucé-sur-Erdre et Carquefou avant de rejoindre le centre de formation de l’Hermine où il y fait toutes ses classes. Chez les espoirs, après une année en tant qu’aspirant, puis deux ans comme stagiaire professionnel avec des bouts de matchs en équipe première, en Pro B, son temps de jeu n’est pas suffisant et il fait le choix de passer par la case Nationale 2, du côté de Dax : « Les espoirs Pro B n’existaient pas à l’époque et je jouais principalement avec la N3, puis en N2 lors de notre montée la dernière année. J’ai fait le choix, un peu risqué, de rejoindre Dax.

Le club venait de descendre de Nationale 1 et il ne savait à quel échelon il allait évoluer et finalement, ce fut en Nationale 2. Nous terminons premiers, mais nous perdons en play-offs contre Avignon. Cela m’a permis d’avoir du temps de jeu et d’engranger de la confiance. Il y avait aussi ce petit côté découverte en étant loin de chez moi et en vivant dans mon premier appartement. Ça m’a bien lancé dans la vie plus globalement. Poissy m’a ensuite contacté ».

Découverte de la Nationale 1 à Poissy

Le club francilien venant de monter, c’est l’étape parfaite pour le Nantais. Malgré une saison difficile collectivement, la marche vers la Nationale 1 est franchie. Pour le style de jeu, qui de mieux que son frère pour en parler : « C’est avant tout un pur shooteur et c’est sa plus grande force depuis toujours. Il est également assez polyvalent car il peut faire des passes ou prendre des rebonds, en plus de mettre des points ».

Un profil intéressant pour l’URB qui parvient à l’attirer. La proximité avec Nantes lui permet aussi de revenir de temps en temps auprès des siens : « C’est sympa de revenir dans le coin et c’est vrai qu’en une heure, je suis à Nantes. Il nous arrive de faire des petits convois avec mon frère. »

Réputée pour son offre étudiante, la capitale bretonne lui offre, en plus d’une nouvelle étape dans sa carrière sportive, la possibilité de suivre une deuxième licence en STAPS, après celle obtenue dans ses jeunes années nantaises. Son retour ne sera pas de trop pour l’URB au moment d’entamer la poule basse et lui, le compétiteur, n’a qu’une seule idée en tête : « Gagner chaque match ». Du haut de ses 2,06m, dans la raquette rennaise, la tour de contrôle URB se nomme désormais Louis Gibey. Et il voit loin.

Signature du journaliste.