Changement d’entraîneur et de présidence, problèmes d’école, transferts… la cuvée 2024 du Stade Rennais n’a pas manqué de piquant, virant même à la piquette, sur le terrain comme en coulisses. 2024 a laissé un goût amer. Rendez-vous fin 2025 pour constater que l’année a été plus calme.
Dimanche 21 janvier : Le Stade Rennais élimine Marseille au bout du suspense (1-1, 9-8 tab)
De la joie et du terrain pour commencer. Après avoir sorti Bordeaux deux semaines plus tôt, le Stade Rennais, décidemment habitué aux « tirages cléments » à l’inverse de son voisin nantais, comme aime le répéter notre ami et confrère Vincent Simonneaux, reçoit l’OM dès les 16es de finale de la coupe de France. Mené à la pause et après avoir raté un penalty dans le premier acte, le SRFC parvient finalement à égaliser grâce à un but de la tête de Martin Terrier.
Le score ne bouge plus et la qualification se joue aux tirs au but. En 18 tentatives, seul Samuel Gigot rate la sienne et offre la balle de match au jeune Nagida. Le latéral gauche ne tremble pas et envoie Rennes au « huitième » ciel. Si le tirage au sort fut un peu plus clément ensuite, le parcours s’achèvera sans frisson en demi-finale en terre parisienne (1-0).
Samedi 27 janvier : Clap de fin pour Nemanja Matic
Comment ne pas évoquer le flop Matic lors de cette rétrospective. Arrivé en grandes pompes durant l’été, la starlette sur la fin Nemanja Matic ne s’est finalement pas éternisée en Bretagne. La cause ? Selon lui, pas d’école internationale pour ses enfants (la raison officielle en tout cas…). Pouvait-il se renseigner au préalable avant de constater le souci en décembre ?
Auréolé de l’étiquette de l’un des plus grands joueurs – si ce n’est le plus grand – à être transféré au club, le milieu de terrain est transféré le 27 janvier à Lyon après avoir séché plusieurs entraînements, trop occupé à rechercher une nouvelle villa en périphérie lyonnaise, dans une ville plus à la dimension des goûts de la tribu Matic. Un grand nom, oui, mais un petit homme qui n’a depuis guère plus impressionné sur le terrain du côté de l’OL, où son apport est tout aussi discutable que la trace qu’il aura laissée en Bretagne.
Jeudi 15 et jeudi 22 février : Des émotions mais peu de suspense avec Milan
Deux dates en une avec un duel historique. Toujours aussi verni lors des tirages au sort, le Stade Rennais hérite de l’AC Milan pour les barrages d’Europa League. Des barrages, car il s’en est fallu d’une règle méconnue jusqu’à présent, en poules, la non-possibilité pour un tireur de coup-franc de retoucher immédiatement le ballon après avoir l’avoir tiré, vérifiée par Enzo Le Fée contre Villarreal avec un but finalement refusé et une seconde place de groupe…
Le match aller est marqué par la vague « Rouge et Noir » à Milan. Plus de 10.000 supporters rennais présents, une belle fête dans les rues italiennes, mais une lourde défaite dans les valises (3-0), sans exister sur le pré. Malgré un retard insurmontable, Rennes va finir la tête haute et vibrer un peu, grâce à un triplé de Benjamin Bourigeaud. Pour l’Histoire, le Stade Rennais s’offre le grand Milan au Roazhon Park, mais sort de la compétition (3-2).
Lundi 25 mars : Julien Stéphan prolonge…
Tout un paradoxe et peut-être aussi, le tournant de la saison. Alors qu’il a redressé la barre, sa mission initiale, en remettant l’équipe en lice pour l’Europe, Julien Stéphan est prolongé de deux ans, à la hâte, de l’aveu de nombreuses têtes en off au sein du club. Le deal était pourtant clair, à son retour au cœur de l’automne : une mission de sept mois et le point au mois de juin… Lien avéré ou non, l’équipe réalise un printemps catastrophique, perd jeu et points et terminera à une triste dixième place. Julien Stéphan, lui, partira huit mois plus tard. Une prolongation qui aura coûté beaucoup, à tous les niveaux, au club.
Samedi 20 avril : Rennes chez lui à la Beaujoire (0-3)
Déjà vainqueurs dans le derby aller, les « Rouge et Noir » remettent le couvert, cette fois-ci à la Beaujoire. Après une première période sans but ni relief, le Stade Rennais fait la différence en seconde période. Bien servi par Guéla Doué, Arnaud Kalimuendo ouvre le score. Quelques minutes plus tard, l’attaquant obtient un pénalty, transformé par Benjamin Bourigeaud. En fin de match, Amine Gouiri se charge de clôturer l’affaire pour un perfect question derby.
Dimanche 28 avril : Rennes se saborde contre Brest et lâche son abonnement européen (4-5)
C’est l’un des matchs de l’année en Ligue 1. Si une saison ne se résume pas à un seul match, celui perdu contre Brest résume pourtant idéalement la saison 2023-24 du Stade Rennais (et du Stade Brestois, d’ailleurs). D’un côté, des fulgurances offensives, et de l’autre, des largesses défensives béantes. Un match fou où le SRFC aura d’abord mené 2-0 avant de littéralement sombrer jusqu’à être mené 2-4.
Une réaction d’orgueil ensuite pour revenir à quatre partout, puis, la sentence, avec un ultime but concédé dans le temps additionnel… sur coup-franc, autre très mauvaise habitude rennaise, avec un ancien de la maison, non conservé à l’époque, Lilian Brassier. Brest fête sa première qualification en coupe d’Europe tandis que Rennes, pour la première fois depuis six ans, reste à quai. Le changement d’ère est acté.
Lundi 10 juin : Frederic Massara nouveau directeur sportif
Florian Maurice parti quelques jours plus tôt à Nice, le Stade Rennais officialise l’arrivée de Frederic Massara au poste de directeur sportif. Si sa prise de fonction ne démarre officiellement que début juillet, le Franco-Italien a sans doute pu constater le chantier qui l’attendait pendant ces quelques semaines… et doit travailler dans l’urgence.
Des transferts en pagaille durant l’été et des arrivées de joueurs inconnus ou presque, dont le niveau pose encore question, mais aussi plusieurs départs de joueurs majeurs comme Martin Terrier et Benjamin Bourigeaud, dont les successeurs sont toujours attendus. S’il a encore le droit au temps pour faire ses preuves, le directeur sportif rennais se sait déjà attendu à l’heure du bilan en juin prochain…
Vendredi 30 août : Le départ d’une Légende
Un crève-cœur pour tous les amoureux du Stade Rennais. Après une année sportive morose et sans coupe d’Europe au bout, les supporters « Rouge et Noir » doivent aussi encaisser le départ de leur chouchou, Benjamin Bourigeaud, en toute fin de mercato, qui plus est pour le triste championnat du Qatar… Sept années au club, 311 matchs disputés, 66 buts, 63 passes décisives, une coupe de France, six campagnes européennes consécutives et un triplé contre Milan scellent définitivement la marque indélébile laissée par l’emblématique numéro 14.
Vendredi 4 octobre : Arnaud Pouille remplace Olivier Cloarec à la présidence
Dernier rescapé du trio gagnant constitué avec Florian Maurice et Bruno Genesio, Olivier Cloarec est remplacé début octobre à la surprise générale par Arnaud Pouille, ancien président de Lens.
Dans un communiqué du club, Olivier Cloarec est remercié par l’actionnaire du club François-Henri Pinault pour le travail effectué : « Olivier a eu la lourde tâche d’assumer la direction générale par intérim lors de la maladie de Nicolas Holveck puis comme Président exécutif à part entière. Je tiens à saluer son engagement et son professionnalisme exemplaire au service du Stade Rennais F.C. dans un contexte complexe ». Une fois de plus, la quatrième en sept ans, un nouveau président arrive au Stade Rennais. Pour combien de temps… ?
Lundi 11 novembre : Jorge Sampaoli, l’improbable mariage de raison ou vrai coup de folie ?
Si la prolongation de contrat de Julien Stéphan, fin mars, est en bonne place dans cette rétrospective, son remplacement mi-novembre par Jorge Sampaoli est incontournable mais aussi, d’une certaine façon, la fin d’une ère partagée avec Bruno Genesio. Un changement de cap significatif pour le Stade Rennais avec un entraîneur étranger au caractère bouillant et devant remobiliser un groupe moribond depuis le début de saison. A suivre…