Handball – Starligue : Le courage n’aura pas suffi face au HBC Nantes (23-34)

Matteï à l'oeuvre contre Nantes
Younes Matteï : un but plein d'audace et de culot pour sa première en pro. @Crédit photo JRS

On a connu des Noël plus charitables, avec des cadeaux au parfum moins acide mais il fallait faire avec ! A cinq jours d’ouvrir les cadeaux, le club breton ne se berçait guère d’illusion au sujet de cadeau de la part de son voisin nantais.

Et il a eu raison, même si la note, au final, reste dans l’acceptable, encore plus au vu du scénario.

Devant une Glaz Arena pleine et un public au rendez-vous, le Cesson Rennes Métropole Handball a fait honneur à ses couleurs, avec les moyens du moments, sans refuser le combat.

En tribune, presqu’autant de pros que sur le groupe aligné par Sébastien Leriche, privé pour cette dernière de l’année civile et des matchs aller de sept de ses joueurs : Théophile Caussé, Robin Molinié, Romain Briffe, Junior Tuzolana, Mathieu Salou, Mathéo Briffe et Michal Baran, excusez du peu.

Une entame ratée

Place donc à la jeunesse et au centre de formation, avec des « minots » à l’épreuve du feu face au leader de Liqui Moly Starligue. Ils s’appellent Tristan Michel, Emerick Gerard, Roméo Lemoine, Alexandre Baradat, Achraf Ariba ou encore Younes Matteï, tout juste qualifié 24 heures avant la partie et n’oublieront jamais cette soirée de derby, au-delà de la défaite.

Celle-ci, comme prévu, ne souffre d’aucune discussion, Nantes ayant évidemment fait valoir ses arguments d’entrée : « Nous savions qu’ils allaient nous prendre à la gorge d’entrée avec le jeu autour de Nicolas Tournat qui nous a fait très mal, offensivement comme défensivement, concédait Sébastien Leriche après la partie.

On est très mal rentrés dans la partie et eux, à l’inverse, très bien. Le score à la mi-temps n’est pas sévère mais mérité. En démarrant mal le match, je pense qu’on a peur d’en prendre une belle. il y a eu beaucoup de crispation, on ne courait plus. »

Et c’est en effet peu de le dire, Cesson restant sans solution offensivement, sans frappe ou initiative possible depuis la base arrière face à un très gros bloc nantais et une agressivité du HBC ne laissant que peu d’espoir aux locaux d’exister. Résultat, un violent 2-8 au bout de 11 minutes, fort heureusement atténué dans la foulée pour atteindre le quart d’heure de jeu à (5-9).

L'accompagnement durable dans l'habitat.

Sans possibilités tactiques dans ses choix, limité dans l’impact et privé de shooters à distance, le coach cessonnais injecte la jeunesse tôt dans le match : « J’étais parti dans une logique de commencer avec tous les pros au début du match mais ça n’a pas fonctionné comme prévu, avec notamment l’envie de faire entrer Axel en deuxième pivot en partant de la base arrière. Nantes nous a tout de suite mis en difficulté là-dessus. »

Sans pitié, les joueurs de Grégory Cojean, avec tous leurs meilleurs atouts sur le terrain, enfilent les buts comme des perles, avec notamment Kauldi Odriozola systématiquement trouvé à l’aile. A la pause, le suspense est mort dans l’oeuf et Cesson doit réagir (6-17).

Egalité sur le second acte !

Au retour des vestiaires, surprise. Contrairement aux précédentes physionomies de matchs ayant vu les Bretons perdre leur second acte, celui-ci va être emballant, convaincant et dominé par les locaux. Si le HBC rentre vite dans une gestion flirtant parfois avec la suffisance, les jeunes cessonnais et les courageux tauliers du soirs font preuve d’orgueil mais aussi de qualité.

Si Nantes parvient a mener 10-22 à la 37′, Romaric Guillo et ses coéquipiers se révoltent, à la satisfaction, évidemment, de leur coach Sébastien Leriche : « On a lâché les chevaux en seconde période. Les jeunes ont apporté un peu de peps. Je pense aussi que Nantes est aussi rentré dans les rotations quand nous haussions le curseur. La seconde période est plutôt belle et je suis content de finir la dessus, c’est mieux dans ce sens-là qu’à l’inverse. »

Revenus à six buts avant le retour des patrons nantais

Résultat, sans faire de bruit, Cesson grapille et remonte petit à petit au score. Edgar Dentz régale, entre roucoulette et feinte de frappe (6 buts au total), Xavier Labigang est plutôt efficace sur son aile, tout comme Youenn Cardinal, le tout en cumulant de nombreux efforts en défense. Le jeune Younes Matteï y va même de son but et décroche une standing ovation et voilà les Irréductibles qui parviennent même à faire rêver la Glaz et faire douter Nantes, en revenant à six petits buts du HBC à la 50′ (22-28).

Délicieuse roucoulette pour Edgar Dentz, auteur de six buts pour les Irréductibles @Crédit Photo JRS

Si les plus fous imaginent alors une fin de match historique et dantesque, les plus raisonnables et avertis savent que l’effort va être payé cash. Julien Bos et Aymeric Mine, mis au frais, ressortent du banc et Nantes reprend ses esprits pour finalement égaliser sur l’ensemble de la seconde période (17-17). « La victoire, c’est la réaction que l’on a eu, voir des joueurs plein d’insouciance, d’autres appuyer sur le champignon, de marquer autant de buts en deuxième mi-temps, l’image que l’on a véhiculé, les joueurs du centre qui sont rentrés. C’est surtout ça que je vais retenir ce soir. »

Cesson s’incline logiquement, de onze buts mais avec une moitié d’effectif opérationnelle, complétée par une jeunesse sans complexe et séduisante, qui a pris rendez-vous avec l’histoire mais surtout, son histoire.

Si rien ne sera donné malgré le mérite d’avoir disputé un derby et par moments, tenu tête à l’une des meilleures équipes européennes du moment, les jeunes pousses cessonnaises savent aussi qu’elles pourront avoir leur chance.

Sébastien Leriche le confirme : « Je peux être catégorique sur une chose, ceux qui seront le plus à-même de jouer jouerons. La seconde partie de saison sera dense, compliquée. Il faudra de l’expérience, un équilibre dans ce que l’on cherche à faire. Nous allons désormais essayer de bien récupérer et travailler pendant la trêve. Il faudra s’appuyer sur la jeunesse d’autant plus qu’elle donne satisfaction. »

Emerick Gérard s’est essayé sans trouver la faille @Crédit Photo JRS

Des retours prévus pour la reprise

Avec Benfica, Chartres et Créteil au programme pendant la préparation avant la reprise en février à Tremblay, le coach cessonnais sait qu’il aura besoin de tout le monde, et même plus.

Bonne nouvelle, des retours sont d’ores et déjà programmés : « Si tout se passe bien, Junior Tuzolana, Robin Molinié, Mathieu Salou et Théophile Caussé seront avec nous pour la reprise du championnat. Pour Romain Briffe, nous serons tout en fin de phase de reprise. Pour Mathéo et Michal, en revanche, il faudra attendre un peu ».

Place désormais à un repos mérité après une phase aller certes décevante mais ô combien enrichissante pour un groupe qui aura forcément appris dans la douleur des deux derniers mois de l’année, prenant au passage expérience et vécu commun des moments difficiles. Et cela pourrait bien ne pas avoir de prix pour les luttes du printemps à venir.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.