Arrivé de Périgueux cet été et déjà auteur de six essais cette saison, Clément Cavalière a rapidement gagné sa place à l’aile ainsi qu’au cœur d’un vestiaire où il s’épanouit pleinement. Désireux de s’installer dans la durée et capable de relever des défis improbables, il incarne parfaitement la première partie de saison réussie du REC.
Contre Nîmes, il a eu le bonheur d’ouvrir puis de fermer le score avec un essai à chaque bout de partie, avec vitesse et panache. Avec, aussi, de jolis cheveux blonds peroxydés : « Ma couleur ? Elle est belle, non ? C’est le fruit d’un gage donné par les gars, dans le cadre du « Votus », un jeu mis en place entre nous. Chaque semaine, le joueur qui fait la plus grosse boulette à l’entraînement ou en match est désigné et a un gage. Tout n’est pas racontable mais le mien a été de me teindre les cheveux. Ils voulaient me le faire eux-mêmes mais j’ai préféré aller chez le coiffeur… »
Mais quelle erreur a-t-elle donc déclencher pareille sanction ? « A Maçon, j’ai fait un en-avant dans l’en-but, le ballon m’a échappé… Oui, oui. Celle-là, clairement, je la mérite et la prend sans broncher… » Il est comme ça, le nouvel ailier réciste, bon camarade, aimant rigoler et capable d’autodérision. Des qualités qui se conjuguent avec un vrai goût de l’effort et une dévotion totale au collectif : « Techniquement, à mon poste, je n’ai pas de gestes « compliqués » à exécuter. Moi, je suis un finisseur, je dois bonifier et finaliser le boulot des copains. »
« Le projet de Rennes comme une évidence »
Modeste avec ça, car le talent est là et la tâche accomplie avec succès depuis le début de saison, à l’aile gauche bretonne. Un côté du terrain où sa puissance et sa vitesse font des ravages, non sans rappeler, toutes proportions gardées, un certain Gaël Dréan. Dans un style différent, le natif de Dordogne, qui préféra la Fédérale 3 à Nontron avec les copains d’école plutôt que le centre de formation de Périgueux, club phare de sa région, continue de progresser, étant aujourd’hui pro à temps complet à Rennes.
Une belle réussite pour un garçon cantonné au banc la saison passée : « Je n’ai joué que trois matchs, j’ai trouvé le temps long l’an passé à Périgueux, où je n’entrais plus dans les plans mais cela m’a aussi fait progresser, gagner en patience et donner faim, très faim de ballon. Le projet de Rennes est arrivé et m’a immédiatement séduit, comme une évidence.
Ce que le club veut réaliser, une montée en Nationale Une, mais surtout le projet de jeu, gourmand, où le plaisir est au cœur du sujet, colle parfaitement avec ma vision et mon attente du rugby. M’investir dans un collectif, un club, ne pas changer chaque année, c’est tout ce que je voulais, afin de m’exprimer au mieux et d’offrir tout ce que j’ai. »
« Aujourd’hui, on prépare déjà les phases finales, où les erreurs que nous faisons encore aujourd’hui ne passeront pas. »
Le résultat est là, pour le moment, avec une phase aller qui devrait être conclue dans les deux premières places et un style de jeu chatoyant, où le joueur également passé à Limoges s’épanouit totalement. Sans s’enflammer pour autant : « Nous savons que pour aller au bout, il faudra faire encore mieux, être plus constants. Il reste beaucoup à faire, à peaufiner et l’exigence est là dans le groupe qui sait ce qu’il veut.
C’est très positif, ça bosse beaucoup même si on sait aussi se lâcher et se détendre. Dans la déconne, on a quelques leaders aussi forts sur le terrain qu’en dehors. Mais quand il faut y aller, se mettre minable sur le terrain, c’est utile et on y va ! Aujourd’hui, on prépare déjà les phases finales, où les erreurs que nous faisons encore aujourd’hui ne passeront pas. »
Ambitieux, généreux et déjà parfaitement adapté à la Bretagne, qu’il aime visiter avec sa chérie Manon, qui l’a suivi en Bretagne, « Caval » comme le surnomment ses coéquipiers, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et entend bien aller le plus haut possible avec son nouveau club. « Sincèrement, ado, je n’imaginais pas devenir pro alors aujourd’hui, je profite de chaque instant et je suis prêt à faire tout ce qu’il faudra pour confirmer et aller le plus haut possible, avec le REC je l’espère. » Prochain arrêt du côté de la Nationale Une, espérons-le, en septembre 2025.
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