Un derby ne se joue pas, il se gagne mais parfois aussi, il ne trouve pas ses heureux élus. A la Ricoquais, en ce jour inhabituel pour une affiche de division 2 féminine, ce fut le cas avec un partage des points au final logique.
Dans une partie pourtant déséquilibrée au coup d’envoi entre des nantaises invaincues cette saison et statut VAP, prétendantes à la montée, et des Grégoriennes en perte de confiance après trois défaites de rang les ayant amenées à l’avant-dernière place. Et pourtant…
Un match de défenses
L’entame de partie est plutôt productive côté locale, devant une belle chambrée venue assister aux débats. Plus précises et incisives d’entrée de jeu, les filles d’Olivier Mantès prennent les commandes de la partie, sous l’impulsion de Lila Päkel et Guillemette Cauly, efficaces au tir.
De l’autre côté, la défense orchestrée autour du duo Marie Guillevic-Zaïa Raymond-Harek est dedans et Saint-Grégoire s’offre un premier écart à 4-1.Dominantes défensivement, les « Noir et Rose » ne fructifient néanmoins pas leurs multiples actions réussies dans ce secteur de l’autre côté du terrain et n’avancent pas au score, au risque de se faire rejoindre (5-4, 15′).
Les arrêts de Sarah Vukovac (10 au total sur la partie) ne suffisent pas et en face, les Nantaises, meilleure défense du championnat avant la partie avec 100 buts encaissés, ferment la boutique.
Sans réussite, les locales sont même dépassées et très légèrement décrochées à la pause, la faute à une attaque muette beaucoup trop longuement lors de la seconde partie du premier acte (mt, 7-9).
Si près de réaliser le coup parfait
La seconde période est une copie presque conforme de la première, avec les deux attaques clairement à la peine. Les gardiennes sont responsables, ainsi que leurs défenses très agressives qui réduisent à peau de chagrin le nombre de buts de part et d’autres.
Saint-Grégoire s’arrache pour recoller au score et revenir à égalité mais reprend deux buts coup sur coup au quart d’heure de jeu, alors que Sarah Vukovac passe près de 13 minutes en encaissant un seul but !
Malgré cela, Eden Dumoulin et ses coéquipières ne parviennent pas à faire basculer la partie et en deux buts, Nantes reprend la main (10-12). Pas de quoi décontenancer des Bretonnes bien décidées à jouer leur chance sous l’impulsion d’Anaëlle Fontaine, dont les buts et le panache viennent mettre à mal la défense ligérienne et relancer la rencontre.
Un Money-Time haletant
Avec le soutien du public, le SGRMH parvient enfin à passer devant et tient même une belle de +3, hélas non concrétisée (16-14, 25′). La chance pour les locales est passée et Nantes, de son côté, ne galvaude pas la sienne d’éviter la défaite en remettant un dernier coup de collier pour virer à 16-17.
Oui mais voilà, à défaut d’envolées techniques ou offensives, ce derby offre un vrai suspense et les « Noir et Rose » repassent devant dans le Money-Time, menant 18-17 avant le dernier temps mort visiteur. Celui-ci est gagnant, avec une égalisation à l’aile pour entériner un partage des points des plus logiques au final bien que loin d’être acté avant la rencontre.
Olivier Mantès, à l’issue de la rencontre, s’avouait plutôt satisfait : « Nous savions à quel type d’équipe nous allions avoir affaire, avec un jeu placé et très peu de jeu sur grands espaces. Il ne fallait pas s’attendre à un match avec de nombreux buts, leur équipe ne dépassant pas forcément les 20 buts marqués.
Ce fut un gros combat défensif, face à une formation armée pour le haut de tableau, à laquelle nous avons répondu avec nos armes. »
Un scénario plutôt prévu, donc, mais des regrets au vu déroulé d’une partie où le SGRMH a eu sa chance de s’échapper ? « Oui et non, car il y a eu des longs passages inégaux de part et d’autres. Nous pouvons avoir quelques regrets car nous avons une belle de +3 à cinq minutes de la fin, qui aurait pu nous mettre en très bonne position.
Un point encourageant
Il a pu manquer un peu de réussite, avec beaucoup de montants touchés, comme face au Pouzin, un peu de précision aussi sans doute mais au final, ce point est logique. Prendre un point face à Nantes, cela reste une belle performance et aussi un contenu, surtout défensif, encourageant après nos sorties précédentes. »
Rideau, donc, sur ce premier acte du championnat, en sept journées et place à la trêve pour cette compétition, avec un bilan comptable certes décevant de 10 points mais loin d’être dramatique pour autant : « Sur ce premier temps de passage de championnat, nous avons finalement ce match perdu contre Le Pouzin comme réel faux pas. Pour le reste, nous avons joué les quatre VAP du championnat et il y a eu de bonnes choses.
Nous prenons un point contre Nantes et allons nous appuyer sur ce qui fonctionne pour préparer au mieux la reprise en janvier. Le match à Nantes en coupe samedi servira essentiellement à donner du temps de jeu aux filles ayant peu joué, et à travailler encore avant la trêve, le résultat étant totalement secondaire. »
A l’inverse de l’état d’esprit combatif demandé et affiché ce mercredi soir à la Ricoquais, que tous espèrent retrouver en 2025.