Ancien rugbyman formé à Massy et passé par le Racing Métro, Auch, Vannes et enfin Le Rheu, commune dans laquelle il tient désormais une agence immobilière, Julien Côme est aussi entraîneur des avants au SC Le Rheu Rugby. Un parcours déjà bien rempli pour l’ancien troisième ligne et capitaine des Frelons qui, à 33 ans, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Plusieurs matchs en Top 14 et en Pro D2, une montée historique avec Vannes, à l’époque en Fédérale 1 et devenant alors le premier club breton à accéder à la deuxième division française, mais aussi des sélections avec l’équipe de France -20 ans et en rugby à sept -20 ans, le CV rugbystique de Julien Côme est éloquent !
Pourtant, pas grand-chose ne le prédestine, ado, au ballon ovale : « Je n’ai aucune influence rugby dans ma famille. Nous étions plus football », précise-t-il. Loin des pelouses, Julien, originaire de Massy débute son cursus sportif dans… le taekwondo. Un art martial sud-coréen qui va lui servir tout au long de sa carrière, mais forcément, difficile de repérer une quelconque prédisposition pour le rugby.
« Nous pratiquions le rugby à l’école et un jour, en plaquant un de mes camarades, celui-ci s’est cassé le coude en retombant »
De plus, le jeune homme brille dans sa discipline et termine premier de sa catégorie en Île-de-France et troisième à l’échelle nationale. C’est finalement à l’école qu’il est détecté : « Nous pratiquions le rugby à l’école et un jour, en plaquant un de mes camarades, celui-ci s’est cassé le coude en retombant. Un certain Alain Gazon faisait le tour des écoles pour détecter des jeunes pour Massy, club réputé pour sa formation, et c’est grâce à lui que j’ai commencé ».
Le camarade a depuis, espérons-le, repris des forces, tandis que Julien s’est, lui, ouvert les portes d’une riche carrière. S’il pratique encore les deux sports à l’âge de 14 ans, l’heure du choix a sonné : « J’ai dû choisir pour maintenir un certain niveau et j’ai privilégié l’esprit collectif. Le rugby m’a apporté beaucoup de choses du point de vue collectif, que ce soit dans le partage ou dans l’écoute des autres »
Mais sans pour autant oublier son premier amour : « L’enseignement que j’ai reçu dans les sports de combat a toujours façonné ma ligne de conduite rugbystique. Mon maître au taekwondo m’a appris les rudiments de la force et du labeur, mais aussi cette notion de combat en lien avec le rugby ».
Au Racing Métro, il côtoie Sébastien Chabal
S’ensuit sa formation à Massy, en passant par les équipes de France jeunes. Avec l’équipe de France -20 ans, il dispute la coupe du monde et participe au tournoi des Six nations, et il dispute notamment deux rencontres à Twickenham et Murrayfield avec l’équipe de France de rugby à sept des -20 ans, excusez du peu !
Le rugby à sept, une discipline dans laquelle il aurait pu s’épanouir : « Plus jeune, je partais souvent en montagne avec mon père pour faire des excursions, ce qui fait que j’avais un bon cardio ». Problème, sa peur de l’avion le rattrape : « Ça me contraignait un peu et ça ne m’a pas aidé. Le secteur à 7 m’aurait beaucoup plu, mais je n’ai pas pu trop prendre mon envol », plaisante-t-il avec du recul.
Après le pôle France, il s’engage pour trois ans avec le Racing Métro, club dans lequel il découvre le Top 14 et où il côtoie un certain Sébastien Chabal : « J’ai joué cinq matchs en pro, mais j’ai aussi eu deux blessures qui m’ont écarté des terrains pendant deux fois trois mois. Ensuite, Gonzalo Quesada est arrivé et je n’étais plus dans les petits papiers ».
« C’était une soirée historique et je m’en souviendrai toute ma vie ! »
Un passage à Auch non-concluant plus tard – « ça ne s’est pas forcément bien passé et je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu » – et le voilà débarquant en Bretagne, au RCV. Une signature à l’échelon du dessous, mais trois années riches où le club marque l’histoire du rugby breton avec une montée en Pro D2 : « Je voulais retrouver certaines valeurs. Ma première année, je suis surveillant dans un collège et je fais un peu d’événementiel à coté, en plus d’être joueur.
Il y a ensuite la montée en Pro D2 contre Massy, mon club formateur. C’était une soirée historique et je m’en souviendrai toute ma vie ! Lors de ma dernière année, j’ai fait quelques matchs en Pro D2, mais mon niveau et ma motivation n’étaient plus assez élevés. J’étais déjà focus sur ma reconversion. »
Arcachon, Nice, le REC Rugby et Le Rheu se positionnent, mais le courant passe mieux avec ce dernier et lui permet d’avancer sur sa reconversion. Le troisième ligne défend les couleurs du Rheu de juillet 2017 à décembre 2022, et devient même capitaine. En parallèle, et souhaitant « retranscrire les valeurs du rugby dans son métier », il se lance dans l’immobilier jusqu’à devenir gérant de sa propre agence.
« Le problème a été résolu en une demi-seconde après quatre mois de réflexion ! »
L’occasion d’une belle anecdote avec son ami d’enfance : « Au moment de créer ma société, j’ai eu un délai de plusieurs mois pour trouver un nom. Il y a plusieurs nuits où je me suis réveillé à deux heures du matin avec des noms en tête, mais c’était soit déjà pris, soit quelque chose qui n’allait pas. Un jour, mon ami d’enfance Franck m’appelle pour m’annoncer la naissance de sa fille et au cours de cet appel, je lui annonce la création de ma société. Dans la foulée, il me dit : Comment vas-tu l’appeler ? Côme chez vous ? Le problème a été résolu en une demi-seconde après quatre mois de réflexion (rires) ».
Toujours attaché au rugby, sport qui lui a tant apporté pendant sa carrière et qui le suit dans sa reconversion professionnelle, Julien Côme devient à côté entraîneur des avants au SC Le Rheu Rugby. Et comme cela ne suffisait sans doute pas pour lui, il s’occupe également des touches !