La fameuse équipe dans l’équipe, le « clan », en duo ou trio. A l’image de Sarah Vukovac et Marijana Markota, gardiennes du SGRMH, ce mois-ci en entretien dans votre JRS ou d’Axel Oppedisano et Romaric Guillo, pivots avec Edgar Dentz à Cesson, également passés sur notre grill, il existe parfois, dans le sport, une relation où la concurrence fait la force et l’alliance du meilleur pour l’équipe. On peut être sur le même poste, avec des ambitions similaires et des objectifs personnels élevés tout en respectant et bonifiant l’autre.
Une leçon offerte par le sport, transposable de discipline en discipline et même dans d’autres domaines, où l’humilité et le don de soi sont des atouts pour progresser ensemble. Dans d’autres sports, l’individualisme et l’égoïsme mènent souvent dans le mur. Les silences, le manque de solidarité et de soutien, le souhait de prendre la lumière. Tout cela, un pivot, au hand comme au basket, l’ignore tant il part au combat, prend des coups, en donne aussi et n’a pas le temps pour l’égo ou les états d’âme quand il s’assoit sur le banc, pendant ou après le match.
Il se repose, récupère, encourage celui qui vient de le remplacer et retourne au charbon, sans gamberger. Pour les gardiens et gardiennes, c’est peut-être encore pire. A la conclusion des phases défensives et donc subies, ils et elles sont le dernier rempart, le dernier espoir avant la sanction sur qui tout repose. Seul(e)s dans le but mais jamais dans le match, au handball tout du moins, contrairement au foot, ils sacrifient tout pour empêcher ce fichu ballon d’entrer, faisant là-aussi fi d’états d’âme, de jalousie ou d’ambitions personnelles non assouvies.
Même une feuille de papier est plus légère quand on la porte à deux
Les buts ou les points, ces juges de paix qui, cumulés, sanctionnent ou valorisent le boulot d’une semaine, d’un mois, d’une année… S’ils sont une équipe dans l’équipe, ces postes, fonctionnant en binôme, ont une importance indéniable dans le groupe et leurs défaillances, quand elles arrivent, sanctionnent autant que leurs exploits ne subliment le collectif.
Ces rencontres à découvrir dans votre JRS le montrent : même une feuille de papier est plus légère quand on la porte à deux et il n’y a pas besoin d’être amis depuis de longues années pour construire un duo efficace et percutant. Cesson, Saint-Grégoire ou encore l’Union Rennes Basket savent leur chance d’avoir sur ces postes à part des doublettes, voire trios complémentaires et construits pour fonctionner ensemble, dans un but commun.
La base même du sport collectif, qui semble pourtant parfois oubliée dans d’autres sports, sur ou en dehors du terrain, avec des conséquences bien négatives dans les résultats à court, moyen et long termes. Apôtre de l’égoïsme et de la performance individuelle portée au pinacle, Kylian Mbappé avait ironisé sur son « triste » sort en tweetant à l’époque « Pivot Gang », pour se plaindre de son positionnement sur le terrain, dédié aux coéquipiers. Pour intégrer une telle équipe, le « Kick’s » a encore un long chemin à parcourir, voir à découvrir, sur un terrain inconnu pour lui : celui de l’humilité.